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751Le mois de mai 2005 a été particulièrement dur pour l’armée américaine, malgré des affirmations précédentes où les chefs militaires US se vantaient d’avoir trouvé la formule idéale (beaucoup de morts irakiens, des deux côtés, de moins en moins de morts US). Il y a eu officiellement 77 tués, soit le deuxième mois le plus sanglant de la guerre après janvier 2005 (107 morts), alors que le bilan mensuel le plus bas (37 morts) avait été atteint en mars 2005.
Le colonel Steve Boylan, un porte-parole US à Bagdad, situe à 70 attaques par jour l’activité des résistants irakiens actuellement. Boylan : « There was a lull in attacks after the elections. There was a period of time right after the election until the beginning of April or middle of April that we actually saw them (daily rebel attacks) dip into the low 30s. » Le bilan général US est de 1.658 mort et 12.630 blessés au combat. Il s’agit du bilan officiel qui, par intermittences, soulève des contestations.
Récemment, des informations officieuses ont été relayées par le quotidien cubain Granma, reprise sur le site Uruknet.info. Ces informations ont d’abord été diffusées par El Diario-La Prensa à New York et se réfèrent à des enquêtes menées par des officiels de Porto-Rico (qui a un statut spécial proche de celui d’un État de l’Union), sur les pertes affectant des éléments porto-ricains servant dans les forces armées US. Un parlementaire démocrate, représentant de New York d’origine porto-ricaine, José Serrano, et l’ancien gouverneur de Portio Rico, Acevedo Vilà, conduisent ces enquêtes. Ils sont arrivés à la conclusion que près de 200 Porto-Ricains ont été blessés et tués en Irak en 2004, et ils ont pu déterminer ce qu’ils estiment être les pertes américaines réelles : 4.076 tués en 799 jours de combat (et non 1.649 au moment de cette comptabilité). Le nombre de blessés est quasiment impossible à déterminer mais dépasse très largement les 12.600 annoncés. Des milieux dissidents US les situent à quelque part entre 25.000 et 35.000.
La question des pertes US est très préoccupantes parce qu’elle constitue un fardeau grandissant sur des forces US de plus en plus réduites en capacités et en nombre. Il se pourrait que ce soit plus d’un tiers du volume des forces en Irak (136.000 hommes) qui a été mis hors de combat en Irak (tués et blessés, au combat ou par accident) depuis mars 2003. Il n’y a pas un domaine où la censure et la propagande sont plus actives dans le système américaniste que celui des pertes. Le problème est qu’à un moment ou l’autre, la réalité, en constante aggravation, finit pas s’imposer, — un peu à la manière de cette remarque de l’expert Daniel Gouré, du Lexington Institute, sur les capacités de combats des résistants irakiens : « The reality is we have discovered, despite all our propaganda, that we are facing a very tough, resilient and smart adversary. »
Mis en ligne le 2 juin 2005 à 13H15
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