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5711• Le simulacre cosmique que nous vivons aujourd’hui comporte divers aspects où se mélangent manipulations maladroites, mensonges considérables, manœuvres de petites et grandes envergures. • On détaille ici des aspects de deux affaires en cours. • D’une part, les secrets des documents ‘Top Secret’ du Pentagone diversement publiés, d’autre part le voyage de Macron en Chine et certaines déclarations qui ont semé trouble & panique chez les atlantistes français. • Rien n’est essentiel ni assuré, c’est le rythme qui compte : l’agonie du simulacre.
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Journalistes (presseSystème) et officiers (loyaux) du renseignement, main dans la main, – mais “petites mains” qui font les gros bras. Diverses et très récentes hypothèses et lectures nous montrent comment, à la fois le renseignement, à la fois le commentaire, charrient, sous les haillons du ‘Top Secret’ et du “journal de référence”, les canards les plus grossiers, qui ne méritent même pas d’être qualifiés de “mensonges” ni de “couardises de l’esprit”. Il s’agit d’une néantisation des fonctions intellectuelles et des caractères au profit d’un automatisme général, non seulement de l’asservissement, mais de la castration volontaire (disons chimique) du cerveau et surtout de l’âme. Nous sommes dans une époque où nos élites opérationnelles sont dotées d’âme auxquelles on a ôté les couilles, – si l’on peut se permettre cette parabole dont nous ignorons si elle figure aux figures autorisées des syndicats LGTBQ+.
Deux exemples, pris dans l’actualité immédiate. Ils nous montrent que les complicités involontaires et les servilités inconscientes sont partout, en même temps que les défections involontaires et les trahisons inconscientes. Cela explique qu’au lieu de l’ordre totalitaire que nos prophètes nous annoncent depuis deux décennies, nous ayons exactement à l’inverse, un immense bordel totalitaire ; et au lieu de l’angoisse crépusculaire de ‘1984’, l’illumination hallucinée des western-zombie entre ‘Mad Max’ et ‘Matrix’.
Le premier cas vient du plus récent article (10 avril) de Larry C. Johnson, le troisième de suite consacré aux “fuites” de documents US concernant essentiellement l’Ukraine, – dont on a appris avant-hier qu’ils étaient classés ‘Top Secret’. Johnson est certainement le plus disert et l’un des mieux qualifiés de tous les officiers de renseignement et de sécurité nationale US passés à la dissidence, et disert et qualifiés notamment concernant les techniques et méthodologies diverses du renseignement US.
Les documents fuités étant catalogués ‘Top Secret’ (bien qu’ils ne le soient pas tous ; un seul du lot étant ainsi classifié c’est tout le lot qui l’est), ils ne peuvent venir que d’un agent de nationalité US. Les non-US n’ont pas accès au ‘Top Secret’. En général, les documents classifiés sont rendus accessibles pour impression-papier (les clés USB sont interdites depuis l’affaire Snowden) dans une salle à cet effet, une SCIF (‘Secret Compartiment Intelligence Facility’). Seuls des citoyens US accrédités ‘Top Secret’ ont donc le droit de pénétrer dans une SCIF-TS. L’impression-papier est courante et la sortie clandestine de ces documents assez aisée. La thèse d’un ‘lanceur d’alerte’ US (type Ellsberg ou Snowden) se renforce.
Au milieu de ce luxe de précautions, un passage de l’article de Johnson nous a arrêtés, en pleine stupéfaction. Cela concerne une indication donnée par Stephanopoulos, et mentionnée par Johnson, – et par PhG hier, dans ces termes :
« Voyez et écoutez Stephanopoulos parler d’une des “informations” contenues dans le premier paquet de documents, qui est l’affirmation publique, d’il y a un mois, du ministre anglais de la défense Wallace, selon laquelle 97% de l’armée russe est en Ukraine, – quelle ridicule canard, et voilà tout le poulailler qui s’affole ! »
“Ridicule canard”, “tout le poulailler qui s’affole” ? C’est vite dit, PhG. Johnson reprend, en effet, le passage de la vidéo de Stephanopoulos Christoforou, pour nous informer de ceci :
« De nombreux experts et blogueurs qui se sont concentrés sur ce qu'ils considèrent comme des “erreurs” et des “falsifications” travaillent dans l'illusion que parce qu'une chose apparaît dans un rapport classifié, elle doit être vraie. Ce n'est pas le cas. Il n'est pas rare que des informations inexactes ou trompeuses figurent dans un document classifié. Comment cela se fait-il ? Si les “données de renseignement” dont vous faites état proviennent de sources ukrainiennes et ne sont pas vérifiées par rapport à d'autres renseignements, vous finissez par présenter l'ultime scénario de l’optimisme.
» L'affirmation selon laquelle la Russie a engagé 97% de son armée en Ukraine en est un exemple. Félicitations à Alex Christoforou qui a rappelé, lors d'une de ses récentes promenades, que le ministre britannique de la défense, Ben Wallace, vantait ces chiffres le 14 février 2023 (BBC, 15 février) :
» “• Le ministre britannique de la défense, Ben Wallace, estime que 97% de l'armée russe se trouve désormais en Ukraine ;
» “• ‘Elle subit une attrition comparable à celle de la Première Guerre mondiale’, déclare-t-il à la BBC, tout en excluant l'envoi d’avions de combat aux forces ukrainiennes dans un avenir proche.”
» Wallace s'est contenté de répéter les informations communiquées à l'alliance de l'OTAN en février 2023. Cela n'en fait pas une vérité. Ce qui n'est pas révélé dans la publication des documents classifiés, c'est la source réelle de ces informations. Il s'agit là d'un exemple de la manière dont des informations erronées se retrouvent dans un rapport classifié. »
“Informations erronées” ? Comment peut-on prendre au sérieux une telle information sur les “97%” de l’armée russe ? C’est une simple question d’un niveau minimal de culture général, rien d’autre, suffisant pour juger totalement absurde cette localisation en pourcentage de l’armée russe. Et ils sont tous au même niveau, officiers de renseignement, généraux, ministres, US compris, prenant tous à la lettre les informations venus des voyous-gangsters du gang Zelenski !
• Les “97%” venus des Ukrainiens et repris sans la moindre appréciation critique ;
• les “97%” classés ‘Top Secret’ sans indication de la source d’origine ;
• les “97%” communiqués aux pays alliés sans indication de la source d’origine...
Et tout le monde bâfre cela comme pain béni... (Quel goût, puisque cela vient de Washington !) C’est bien plus que de l’auto-désinformation basique, qui ne concerne que l’information elle-même ; c’est de l’auto-désinformation auto-robotisée et auto-zombifiée, qui massacre autant les personnes impliquées en les réduisant à du rien, que les “informations” qu’on leur transmet. C’est une situation indescriptible et même indicible.
L’autre documentaire du jour concerne le retour de Macron de Chine et l’étonnante sortie faite et retransmise par ‘Politico’, qui a déclenché de justes colères chez des parlementaires US, dont l’un des plus petits et des plus stupides d’entre tous, le sénateur Marco Rubio. Il faut dire que Macron nous a régalés d’un de ces virages à 180° dont il a le secret, et dont il espère tirer avantage sur la scène nationale.
Pas si vite ! La garde prétorienne du Système veille, et c’est là que nous voulons vous conduire. Un article du ‘Monde’, absolument scandalisé, notamment par cette absence de « reconnaissance pour l’investissement américain massif dans la sécurité de l’Europe, notamment depuis l’invasion russe en Ukraine ». Le parcours du ‘Monde’, du véritable “journal de référence” de Beuve-Méry des années 1944-1960 au torchon infâme qu’il est devenu, doit nous fasciner comme le vertige de la Chute. Voici le début de l’article auquel nous pensons, le reste est à payer d’une façon qui nous coûterait beaucoup trop de notre dignité, – mais qu’importe, nous pourrions écrire la suite, tant l’infamie peut être devinée rien qu’à l’odeur et à la titraille :
« Après sa visite en Chine, Emmanuel Macron suscite à nouveau l’incompréhension chez les alliés de la France.
» Son plaidoyer pour une “autonomie stratégique” européenne et ses déclarations sur Taïwan ont provoqué l’inquiétude de Taipei et ont choqué aux Etats-Unis. »
Exactement, “choquer” les Etats-Unis après avoir dénigré l’OTAN (comme nous le rappellent les trois scribes qui ont œuvré), – crime bien plus pendable qu’insulter les Français... Macron pourrait bien être mis en examen devant le tribunal de la bienpensance, au nom du camp du Bien. Il y a quelque chose d’admirable dans la rectitude exigée par les garde-chiourmes dès lorsqu’il est question de suivre la voie et la voix de la collaboration
« Le malentendu se plaide une fois. Lorsqu’il survient si fréquemment, c’est une pratique de la politique étrangère qui est en cause. Après les propos d’Emmanuel Macron sur la “mort cérébrale” de l’OTAN, fin 2019, puis les tentatives de dialogue stratégique avec la Russie, sans aucune concertation avec les partenaires européens, le président français sème à nouveau une irritation générale, aux Etats-Unis et parmi ses voisins du continent.
» En cause : son nouveau plaidoyer pour un concept qui lui est cher, “l’autonomie stratégique” européenne. Emmanuel Macron a évoqué cet impératif dans l’avion du retour, après sa visite d’Etat en Chine, les 6 et 7 avril, dans un entretien au journal ‘Les Échos’ et au site ‘Politico’.
» Sans aucune reconnaissance pour l’investissement américain massif dans la sécurité de l’Europe, notamment depuis l’invasion russe en Ukraine, le président françaisacherché à exprimer une musique divergente sur Taïwan. “La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes sur ce sujet et nous adapter au rythme américain et à une sur-réaction chinoise”, a-t-il dit, donnant le sentiment que les Etats-Unis étaient à l’origine de l’escalade. »
Effectivement, on en reste cois... Comment peut-on laisser un instant supposer que les États-Unis sont, quelque part, ailleurs et ici qu’importe, « à l’origine de l’escalade » ? On n’en revient pas et une sorte d’instinct de collective fraternité nous pousse à l’aide de ces héroïques reporteurs qui ont dû subir ces infamies d’un président manifestement pris d’une sorte de folie. Pendant ce temps, la malheureuse von Leyen était humiliée et outragée, forcée de montrer son passeport par les geôliers de l’aéroport de Pékin, pour pouvoir regagner le siège annexe du Camp du Bien.
En pleine rigolade, Stephanopoulos Christoforou commentait ce qu’il jugeait être une habile et radicale différence de traitement-torture chinoise vis-à-vis d’un Macron objet de toutes les attentions, et d’une Ursula humiliée et outragée, – et Stephanopoulos Christoforou, mort de rire devant la farce chinoise si finement jouée :
« Les Chinois se sont dit : “c’est sûr, Macron est un globaliste, et son allégeance va à la cause globaliste, mais aussi et par-dessus tout, son allégeance va à la cause de Macron... Mais Ursula, par contre, est une idéologue, c’est-à-dire qu’elle croit à la religion du globalisme... Bien sûr, elle veut le pouvoir [comme Macron], mais elle est d’abord une Vraie Croyante [au contraire de Macron]... »
... D’où la différence de traitement et la discorde mise dans le Camp du Bien puisque Macron est facile à séduire tandis que von Leyen est une teutonne butée et imperméable à la séduction de Xi. Cela ne durera pas nécessairement (on parle du pseudo-froid Macron-Ursula) car le mensonge et les restes du simulacre reprendront tant que bien que mal leur manège mais on aura pu ainsi apprécier l’extrême fragilité de l’unité collective de “l’Ouest-Collectif”, – et la démonstration est belle, – et elle laissera des traces, – et elle contribue à user et abuser cette fausse unité civilisationnelle jusqu’à complète désintégration.
Nous disons bien “autopsie”, au chevet du simulacre agonisant d’une civilisation qui parvient à son terme. Ces domaines très différents visités, il apparaît que l’infamie trébuche sous le poids de ses montages, sous la sottise incroyable de ses mensonges, sous l’extraordinaire vide des psychologie des acteurs qui ont la mission grotesque de sauver le simulacre en simulant (sic) une foi qui exige une âme dont ils ne savent plus ce qu’elle représente, – ce simulacre-là, dessiné par des fous et servi par des consciences vides.
Tout ce qui caractérise une grande politique, – le renseignement, la diplomatie, le caractère de l’homme d’État, – est réduit à une caricature extraordinaire de soi-même. Même les gens d’apparence les plus sérieux, comme les commentateurs économiques et américanistes, n’hésitent plus devant un constat expéditif, comme par exemple un Alastair Macleod, de ‘GoldMoney.com’, constatant :
« Tranquillement, l'opinion informée commence à admettre que l'Amérique a perdu son influence mondiale. Même le Brésil, l'Argentine et le Mexique planifient ouvertement un avenir où leur commerce international se détournera de l'Amérique du Nord et de l'Europe occidentale au profit d'une Asie fermement liée aux règles de la Chine et de la Russie, – des règles qui insistent sur l'évolution des paiements du dollar vers leurs propres monnaies ou vers des monnaies de règlement des échanges en cours de planification... »
Et Macleod glissant cette image pour résumer la GrandeCrise de notre modernité, – c’est cela qui nous attache dans son jugement, cette façon de fixer notre sort dans la grande œuvre d’un Cervantès, un de ces êtres de la sorte que notre Système ne supporte plus, qu’il destine au bûcher :
« L’Amérique fait figure de Don Quichotte et l’Europe de Sancho Pança. »
Ce jugement vaut pour le fond mais il faut absolument l’habiller d’une forme qui épouse tous les aspects de la barbarie devenue folle, ou de la folie devenue barbare, du bouffe au tragique de cette tragédie-bouffe cosmique. C’est ce dont parle Mercouris lorsqu’il évoque l’incendie d’églises orthodoxes sur le territoire du Zelenskistan, et disant, l’air grave, – comme l’on sonne le glas :
« On n’a plus vu cette sorte de choses depuis la Deuxième Guerre mondiale et l’Occident assiste à cela, sans réagir...Cela est choquant... »
Mis en ligne le 11 avril 2023 à 18H30
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