Les raisons cachées de la russophobie en Europe

Les Carnets de Nicolas Bonnal

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Les raisons cachées de la russophobie en Europe

L'impopularité de la Russie en Europe nordique et orientale a quelque chose d'horrible mais elle est facile à comprendre. Elle ne repose pas sur le passé ou sur d'anciens contentieux territoriaux ou historiques ; simplement sur le fait que peu à peu Washington remplace les élites européennes par des élites hostiles au service de Wall Street et du pentagone. Cela donne les Young leaders en France ou carrément des citoyens nord-américains formatés mentalement à l'université de Georgetown par exemple, pour le reste de l'Europe. L'Europe du sud, moins portée sur l'anglais et l’Amérique, est justement moins hostile à la Russie, et moins contrôlée par la CIA. On oubliera Barroso passé du Portugal à Goldman Sachs via la Commission de Bruxelles! Quel avocat du diable tout de même.

Le 13 avril 2015, le président estonien, estimant son pays menacé par la Russie, avait réclamé une présence permanente de troupes de l’OTAN sur son territoire. L’imaginatif politicien nous mettait devant nos responsabilités : face à l’empire du mal qui, comme au temps des mongols, des tsars honnis, des Staline et autres Hitler – à qui Poutine est mécaniquement comparé -, menace toute l’Europe, il va falloir se réarmer et préparer fût-ce au prix du nucléaire le salut démocratique du monde.

La question est : pourquoi cette folie picrocholine des petits présidents de ces petits pays ? Ont-ils perdu la tête ? Quant à Donald Tusk, ex-MP polonais et actuel boutefeu russophobe, a-t-il perdu la tête, lui dont le grand-père était soldat de la Wehrmacht ?

Certainement pas. Simplement, ces présidents ne sont pas des citoyens de leur pays. Ils ne sont pas baltes, ils ne sont pas lettons, lituaniens, estoniens. Enfants de réfugiés ou autres élevés dans l’empire anglo-saxon, ils rêvent comme le vieux réfugié Brzeziński d’anéantir la Russie.

Les hommes politiques des années 90 ont été remplacés par des agents internationaux bien plus obéissants.

Sur la Vaira Vīķe-Freiberga, qui fit rentrer la Lettonie (où elle n’avait jamais vécu) dans l’OTAN, Wikipédia nous apprend sans le vouloir les faits suivants :

« Vaira Vīķe-Freiberga enseigne à l’Université de Montréal en qualité de professeur de psychologie de 1965 à 1998. Durant cette période, elle a été membre et dirigeante de nombreux comités canadiens académiques, institutionnels et gouvernementaux, tant disciplinaires qu’interdisciplinaires, ainsi que d’organisations scientifiques nationales et internationales. Elle est titulaire de nombreux prix et distinctions honorifiques pour ses travaux… »

En quoi consistèrent ses travaux, une fois élue ? « Elle fait adhérer son pays à l’OTAN et à l’Union européenne (le pays rejoint ces deux organisations en 2004), la Lettonie rejoint les accords de Schengen et met en œuvre les efforts nécessaires pour adhérer au plus vite à la zone euro. » On sait que l’OTAN et l’Union européenne sont une seule et même explosive chose. Mais continuons.

La présidente lituanienne, Dalia Grybauskaitė, est docteur honoris causa de l’Université de Georgetown. Cette Femen en tailleur compare Poutine à Hitler.

Le président estonien se nomme Toomas Hendrick Ilves. Lui aussi n’a pas vécu dans son pays, lui aussi est bizarrement diplômé de psychologie, lui aussi est un candidat américain, lui aussi est viscéralement russophobe.

Je pourrais multiplier les exemples, alors qu’on parle de Trump comme candidat sibérien. Voyez Wikipédia, d’ailleurs peu avare sur ce sujet. Les politiciens obéissants sont récompensés, les hésitants châtiés (voyez Villepin). On comprendra pourquoi alors en France les Young Leaders ont pignon sur rue, pourquoi ils privatisent, pourquoi ils bradent usines ou nucléaire, pourquoi ils ouvrent le robinet à réfugiés, pourquoi ils s’en prennent sans rire au « terrorisme identitaire », pourquoi enfin ils veulent anéantir la Russie et ce qu’il reste de « Old Europe ».

La réponse est élémentaire, mon cher… Wilson : pour faire plaisir à leur parrain.