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1013Il semble qu’il y ait une sérieuse évolution en cours de l’opinion publique mondiale vis-à-vis de l’Iran. Aujourd’hui, sur Antiwar.com, Jim Lobe fait un commentaire d’une enquête de la BBC sur la question. L’enquête est d’une dimension impressionnante («The latest BBC poll covered a total of 31 countries, including, for the first time, the five Spanish-speaking Central American countries, and queried some 32,000 adults. It was carried out between early November and late January.») Suivant une enquête du même type de 2006, elle permet de distinguer effectivement l’évolution du sentiment de ce qu’on pourrait désigner comme “l’opinion publique mondiale”, qui est désormais fortement en faveur d’une approche beaucoup plus conciliante de la crise iranienne.
Un point très intéressant concerne les rapports de cette enquête avec la NIE 2007. Le constat est fait par les enquêteurs que l’influence du document (qui a été publié en diverses phases entre le 29 novembre et le 3 décembre 2007) a été déterminante pour orienter l'opinion vers une approche beaiucoup plus conciliante… (Dans l'extrait ci-dessous, Lobe cite Steven Kull, qui est présenté comme «director of the University of Maryland's Program on International Policy Attitudes (PIPA), which helped design and conduct the survey, along with the private firm Globescan.»)
«Most of the polling, however, took place after the release by the administration of U.S. President George W. Bush in late November of a National Intelligence Estimate (NIE) on Iran's nuclear program.
»Contrary to its earlier estimates, the NIE concluded that Iran had suspended one key part of what its authors claimed had been a secret nuclear weapons program in 2003. Iran has long denied that any intention to develop or obtain nuclear weapons, either secretly or otherwise.
»The release of the report, which U.S. neoconservatives and other hawks have argued was deeply flawed, nonetheless appeared to put an abrupt halt to efforts by these same forces both inside and outside the administration to rally public opinion behind a possible military attack on Tehran before Bush leaves office in January 2009.
»Kull told IPS that he thought the NIE's conclusions and the way they were reported in the press clearly had an impact not only on U.S. public opinion, but on public sentiment abroad as well.»
Cette enquête peut être considérée comme une confirmation intéressante de l’impact de la NIE 2007 sur la politique de sécurité nationale et sur la perception publique de la crise iranienne. Elle justifie plus encore l’appréciation que nous avons donnée de la publication de la NIE, comme d’une “arme politique” de première importance contre une politique à prétention belliciste suivie par l’administration GW Bush. Elle renforce l’appréciation que nous avons d’une époque où la communication joue un rôle essentiel de créatrice de puissance politique, par les effets indirects puissants qu’elle suscite. Devant une telle évolution de l’opinion publique, la perspective d’une attaque contre l’Iran continue à se transformer en une possibilité de plus en plus irréaliste, sinon surréaliste. De même, les politiques “dures” des pays occidentaux, notamment de la France sarkozyste, apparaissent de plus en plus infondées et dénuées de toute substance sérieuse.
Mis en ligne le 11 mars 2008 à 10H27