Les sanctions et la fin des USA

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Les sanctions et la fin des USA

• Débat intéressant autour des sanctions (essentiellement US) prises contre la Russie. • Trump vient d’affirmer qu’il cessera de développer la politique des sanctions. • Riposte de Medvedev : va-t-il réduire, sinon annuler les 22 000 sanctions prise contre la Russie ? Aucune chance, c’est le ‘DeepState’ qui veut cette politique et il est plus fort que Trump. • Sa conclusion : ces sanctions sont “pour toujours”, ou plutôt jusqu’à une prochaine guerre civile amenant l’effondrement de ce pays. • Notre conclusion : vivement la guerre civile US !

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Quelques choses très intéressantes, – promesses électorales, pensées prospectives, état du monde américaniste-occidentaliste, etc., – ont été dites ces deux derniers jours sur la question des sanctions, particulièrement celles prises par les USA et sa cohorte occidentaliste contre la Russie.

• Trump a fait des déclarations à propos de la politique des sanctions, et donc des sanctions prises contre la Russie qui atteignent le total hallucinant (USA et moutons-suiveurs de l’UE) de 22 000. Au cours d’un discours à l’Economic Club de New York, et répondant à une question à ce propos, il a répondu notamment :

« “Je veux utiliser le moins possible de sanctions”, a-t-il dit, expliquant qu’il y a “un problème” avec le recours excessif à de telles sanctions par les États-Unis, car “en fin de compte, cela tue votre dollar et cela tue tout ce que le dollar représente”.

» Il est “important” que le dollar reste la monnaie de réserve internationale, a insisté l’ancien président. “Si nous perdions le dollar comme monnaie mondiale, je pense que ce serait l’équivalent de perdre une guerre, cela ferait de nous un pays du tiers-monde. Et nous ne pouvons pas laisser cela se produire”. »

• Dimitri Medvedev a saisi la balle au bond et a fait un long commentaire à partir de la déclaration de Trump. Il se montre pessimiste sur les capacités de Trump à intervenir sur le régime des sanctions, et notamment sur son incapacité à modifier le régime actuel des sanctions antirusses.

« “Malgré toute sa bravade apparente en tant qu’outsider, Trump est en fin de compte un membre de l’establishment. Oui, c’est un narcissique excentrique, mais c’est aussi un pragmatique”, a déclaré le vice-président du Conseil de sécurité russe.

» L’ancien président américain comprend que les sanctions nuisent au rôle du dollar en tant que monnaie de réserve internationale, mais pour lui, ce n’est toujours pas une “raison suffisante pour organiser une révolution aux États-Unis et aller à l’encontre de la ligne antirusse du tristement célèbre État profond, qui est bien plus fort que n’importe quel Trump”, a soutenu Medvedev. »

• En passant, un petit coup à destination de Kamala. Si son rire est contagieux pour Poutine, il l’est beaucoup moins pour Medvedev, qui cultive une solide dérision pour la candidate.

« “Il ne faut pas s’attendre à des surprises de sa part” si elle remporte les élections. “Elle est inexpérimentée et, selon ses ennemis, tout simplement stupide. On lui préparera de beaux discours dénués de sens et des réponses ‘correctes’ ennuyeuses aux questions, qu’elle lira sur un prompteur en riant de manière contagieuse.” »

• Le plus important dans le propos de Medvedev vient ensuite, lorsqu’il évoque l’avenir de cette situations des sanctions. Il rappelle que la Russie, sous une forme ou l’autre, a été sous sanctions tout au long du XXème siècle. Pour l’essentiel, ce fut contre l’URSS qui vécut jusqu’en 1991.

« Aujourd’hui, la Russie subit un traitement similaire de la part des États-Unis et de ses alliés, mais à une échelle beaucoup plus grande “et sans précédent”, a-t-il ajouté.

» “Ce sont donc des sanctions pour toujours. Ou plutôt, jusqu’à ce que les États-Unis s’effondrent lors d’une nouvelle guerre civile imminente. Après tout, Hollywood fait des films sur ce sujet pour une bonne raison.” »

Là-dessus, on nous informe que le film auquel pense Medvedev doit être ‘Civil War’, sorti cette année, qui traite effectivement du sujet. (Le titre pourrait être aussi bien ‘The Second ‘Second Civil War’’, en référence au film de Joe Dante de 1997.)  La ligne considérée est celle d’un mouvement sécessionniste dirigé contre Washington et mené par le Texas et la Californie. Le sentiment général, – fondé ou pas qu’importe puisque seule compte en plus grande partie la perception des possibles-probables, – est, aux États-Unis même, que cette “guerre civile” est quasiment inévitable. Certains jugent qu’elle a déjà commencé sur un mode “doux”.

L’attente de la ‘Civil War

Pourquoi dire que c’est “le plus important” dans le propos de Medvedev ? Parce que, lorsqu’il dit cela, Medvedev implique que l’affrontement entre la Russie et les USA est immédiatement, dès aujourd’hui et l’élection présidentielle aux USA, une lutte à mort. Son espoir secret, ou à peine, est que cette mort viennent, pour les USA, d’eux-mêmes contre eux-mêmes... C’est l’autodestruction accompagnant irrémédiablement la surpuissance dont nous parlons ou le suicide dont parle Lincoln en 1839 (et d’autres, comme Whitman) : « En tant que nation d’hommes libres, nous devons éternellement survivre, ou mourir en nous suicidant. »

Quelles sont les données qui permettent d’avancer cette hypothèse ?

• Les 22 000 sanctions qui chargent la Russie, si elles sont supportables dans le contexte actuel, ne le seront plus très vite, dans un contexte fluctuant marqué par la dégringolade américaniste. La Russie, nouvelle puissance réaffirmée, ne supportera plus très longtemps des contraintes qui apparaissent symboliquement comme des atteintes à sa souveraineté, et en plus venues d’une puissance en cours d’effondrement.

• Le temps viendra très vite où la prudence de Poutine devra se nuancer de pragmatisme, et où sa conclusion deviendra que le chaos d’une guerre civile aux États-Unis est la seule solution pour sortir de l’état actuel de folle tension.

• Ce que Medvedev dit de Trump est juste aujourd’hui. Mais lui aussi (Trump) est tributaire d’une situation en pleine évolution, c’est-à-dire le ‘DeepState’ acceptant le frisque d’une guerre nucléaire avec la Russie, – chose impensable pour lui, Trump. A ce moment, il préfèrera s’opposer frontalement au ‘DeepState’ que de se soumettre, – et ce sera la guerre civile.

• Si Trump n’est pas élu, une autre version de la même évolution sera d’actualité. Dans les deux cas, les haines réciproques régnant aux USA entre les deux factions sont un très puissant carburant pour la dynamique révolutionnaire.

En d’autres termes, on peut considérer que Medvedev a parfaitement exposé l’issue la plus probable du dilemme qui marque aujourd’hui les relations russo-américanistes. A la volonté américaniste de détruire la Russie comme si c’était une question, de vie ou de mort, répond la nécessité de plus en plus évidente pour la Russie que les USA soient détruits. La situation fait que, contrairement aux mirobolantes évaluations américanistes-occidentalistes, le pouvoir le plus fragile et le plus vulnérable est celui des États-Unis, si bien qu’un processus d’autodestruction est tout à fait envisageable.

De plus en plus, la Russie sera conduite à le favoriser, ne serait-ce que pour se débarrasser de ce carcan des sanctions qui deviennent insupportables du point de vue de sa souveraineté. Elle trouvera, aux USA, bien des groupes et des factions qui mènent le même combat au nom de divers principes, jusqu’aux plus essentiels (« Is Putin One of Us ? », demandait Patrick Buchanan en 2013).

 

Mis en ligne le 8 septembre 2024 à 15H30