Les vaincus seront les vainqueurs et inversement : le quadrille de la post-Guerre froide

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Signalons une intéressante analyse de l’ancien ambassadeur indien en Turquie, M K Bhadrakumar, sur atimes.com en date du 24 mars 2006. Le thème est : réchauffons la Guerre froide (“Reheating the Cold War”), — et qui est le maître queue ? Cheney & Cie, jamais en retard d’une hystérie. Mon Dieu, jamais les USA n’ont eu autant d’Ennemis favoris.

M K Bhadrakumar nous décrit par le menue l’imbroglio de la question de l’énergie, entre producteurs et consommateurs, entre anciens (les USA, les Européens) et nouveaux (Chine, Inde) sur l’échiquier du grand jeu énergie/capitalisme globalisé. Et, trônant au milieu de tout cela, la Russie, dont le retour sur la scène internationale est étourdissant. M K Bhadrakumar nous rapporte ce commentaire subtil : « As a respected Russian political observer, Vitaliy Tretyakov, editor-in-chief of Politichiskii Klass, recently wrote, “Russia today is not a world superpower like the Soviet Union was, but it has preserved its many qualities of a superpower: gigantic territory, huge natural resources, nuclear weapons, space technology, scientific potential, atomic technology and energy resources, a defense industry that is actively working for export ... and the permanent membership at the United Nations Security Council.” »

Tout cela met dans les transes les plus américanistes nos amis de Washington. Avec la Russie, ils ont soudain l’impression de perdre leur mot à dire sur tout ce qui se passe d’important sur la planète. Par conséquent, la Russie est décrété “Ennemi number one”, — un de plus, — et l’on va sortir l’arme subtile du “regime change”. Drôle de jeu, entonnoir sur la tête.

Le sage M K Bhadrakumar conclut placidement son analyse : « The EU and the US are indeed very concerned that “Russia has acquired a freedom to behave ... at the critical stage of formation of a new architecture of international relations” — to quote from Lavrov's article in Rossiskaya Gazeta. The irony and paradox consist in the fact that Russia is turning out to be one of the biggest beneficiaries of the phenomenon of globalization in the post-Soviet era.

» The ‘victor’ ending up as a dependant of the ‘vanquished’ — it is a rare occurrence in history. It creates profound psychological problems. It can be the stuff of cold wars. »

(... A ce propos, nous mettons en ligne aujourd’hui la rubrique Contexte de de defensa-papier du 25 janvier 2006 sur le sujet : Revoici la Russie.)


Mis en ligne le 26 mars 2006 à 15H13