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992Le 4 avril, le président de SEPI, société espagnole de holding public, Enrique Martinez Robles, a annoncé que l’Espagne cherche à augmenter sa participation dans le consortium européen aérospatial et d’armement EADS, qui comprend notamment Airbus. Actuellement, l’Espagne à 5,4% du consortium. La France et l’Allemagne sont les deux principales forces de EADS, les Britanniques de BAE étant dans le seul Airbus (pour 20%, contre 80% aux Français et aux Allemands). Les Espagnols voudraient entrer pour 10% dans Airbus, dont le Britannique BAE laisse entendre qu’il voudrait sortir, au grand dam du gouvernement britannique. Le “grand dam” de l’équipe Blair ne doit pas tromper: BAE est une société complètement américanisée et conduite par le seul souci du profit, et les actions Airbus sont en ce moment très bien cotées.
L’intéressant dans cette occurrence est bien sûr le cas espagnol, le cas britannique étant désormais réglé dans une allégeance totale aux USA. Zapatero avait montré, en même temps que Poutine, un grand intérêt personnel dans les questions de défense et aérospatiales lors du sommet à quatre (Allemagne, Espagne, France, Russie) de mars à Paris. Zapatero redouble d’activisme politique en faveur de l’extension d’une Europe autonome, notamment vers l’Amérique latine. Dans ce cadre, l’intention espagnole d’élargir sa présence dans EADS présente un cas d’une remarquable cohérence politique, encore plus qu’industrielle : l’activisme politique se retrouve aussi dans l’ambition d’une plus grande participation dans l’industrie stratégique européenne. Effectivement, et plus que jamais malgré les habituelles pressions libérales, les questions aérospatiales et d’armement, avec leur dimension technologique, doivent être considérées d’un point de vue stratégique et politique.
Mis en ligne le 5 avril 2005 à 08H35