“L’été sera chaud”, disait Sweetman… Pour qui?

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Ce que l’on pourrait nommer “l’affaire Sweetman”, d’une façon générale superbement ignorée par tous les chevaliers éclatants de la liberté de la presse et de la liberté d’expression, et que nous évoquons en détails ce même 12 mai 2010, a attiré tout de même différents commentaires sur les quelques sites qui l'ont signalée. Nous empruntons un de ces commentaires du 11 mai 2010 au site ELP Defens(c)e de Eric Palmer. Il est d’un surnommé “Geogen” (le 11 mai à 16H51) et nous dit ceci :

«I’ve actually been getting the buzz lately that the media-wide status quo (including internet) is about to change abruptly. There’s simply a particular ‘chatter’ lately and vibes felt accoringly… with regards to recent govt rhetoric and increased tensions nation-wide to that effect.

»Bill Sweetman recently posted something like: “It’s going to be a hot summer”.

»Well, I must say in the open now that I would be surprised if the current state of media and internet infrastructure are the same by end of summer (for good or bad). One could just be sensitive and alert to the potential coming heat though – financially, legally and societally. (Hope I’m wrong and we’re freely discussing topics about the web same time next year, but anything is possible in this climate today). Keep the faith…»

Ce commentaire suscite irrésistiblement notre propre commentaire…

Notre commentaire

@PAYANT Il ne fait aucun doute, comme nous en avons exprimé l’opinion, que la mesure prise contre Sweetman est extraordinaire. A la fois acte de censure inacceptable, à la fois demi-mesure impossible à vraiment appliquer sur le long terme, à la fois aveu incontestable de la faiblesse catastrophique du programme JSF et de sa vulnérabilité également catastrophique aux informations dispensées par Internet (double faiblesse catastrophique des deux composants du système anthropotechnique : système du technologisme et système de la communication). Il nous paraît hors de doute, le JSF ne figurant alors que comme cas central mais nullement unique, que les dirigeants politiques qui suivent l’entraînement et, par conséquent, les consignes du système, cherchent par tous les moyens à contrer l’utilisation du système de la communication par les “dissidents” du système.

Ce commentaire recueilli sur le site ELP Defens(c)e, dont toute personne impliquée ou vulnérable dans ce genre d’opération telle que l'éviction de Sweetman sait que ce site devait sans aucun doute réagir à cette éviction et constituait donc une tribune adéquate, nous paraît refléter une tendance existante chez les autorités de gestion du système. Cela concerne le JSF, comme d’autres affaires importantes qui présentent les mêmes faiblesses et sont soumises aux mêmes vulnérabilités. On se rappelle des récentes déclarations de Daniel Ellsberg (un orfèvre en matière de “fuites” officielles vers la presse) concernant une “taupe” à propos des questions d'Afghanistan qui serait à l’intérieur de l’administration Obama et contre laquelle une opération de recherche (type “plombiers du Watergate”) serait en cours à la Maison-Blanche (voir dans “Ouverture libre” le 1er avril 2010). Cette hypothèse largement détaillée par Ellsberg va dans le même sens d’un système aux abois devant les vulnérabilités qu’il présente, avec son incapacité à dissimuler les catastrophes auxquelles il doit faire face.

Il faut dire que la situation est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît, d’où l’ambiguïté du message reproduit ci-dessus (« I must say in the open now that I would be surprised if the current state of media and internet infrastructure are the same by end of summer (for good or bad)»). En effet, il y a les “dissidents” du système sur les réseaux, avec certains journalistes de la presse-Pravda jouant double jeu (comme faisait Sweetman). Il y a aussi des divisions profondes dans la presse-Pravda, essentiellement aux USA, avec une partie de la presse d’obédience républicaine prête à tout pour attaquer et mettre en difficultés l’administration Obama, ce qui implique des collusions de circonstances de cette partie de la presse-Pravda avec les réseaux “dissidents”. On ne peut réduire les tensions sous-jacentes actuelles à une bataille nette entre “dissidents” et non-“dissidents”. Il s'agit d'une situation beaucoup plus fluide et incontrôlable. Cela interdit des mesures répressives massives parce qu’avec de pareilles mesures on risque de frapper autant des alliés que des adversaires.

La partie engagée est fondamentale. Elle affecte tout le système de la communication, ce “Janus-putain” comme nous l’avons aimablement surnommé, et qui est un allié bien incertain du système du technologisme lui-même en crise profonde. Face à ces luttes souterraines, les agitations et poses médiatiques des directions politiques n’ont aucun intérêt et guère plus d’importance. La bataille est entre le système, dont ces directions politiques sont les servantes de plus en plus incertaines, et les réseaux “dissidents” avec les alliances d’occasion qui permettent des actions parfois très efficaces. Répétons-le une fois de plus, le scandale JSF qui secoue le Pentagone n'aurait jamais été porté à la connaissance du public dans ces conditions sans l’action des réseaux “dissidents”. Il n’est pas prêt d’être étouffé, Sweetman ou pas Sweetman, parce que le système du technologisme ne cesse d’accumuler catastrophe sur catastrophe. La partie en jeu est capitale ; elle doit être suivie avec attention et recevoir le soutien de toutes les forces disponibles. Ce qui est en jeu, effectivement, c’est une accélération décisive de la crise générale.


Mis en ligne le 12 mai 2010 à 14H26

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