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1572Le ministre russe des affaires étrangères Lavrov reste imperturbable, – c’est sa qualité principale, – malgré les stupéfactions intérieures que lui procurent les audaces dialectiques et conceptuelles de ses “partenaires”. Il n’en exprime pas moins des mots extrêmement durs et des jugements particulièrement tranchants sur le discours que vient de faire Obama à l’ONU, et le calme du ministre russe fait d’autant plus ressortir la rudesse de son propos. Il semble, à chaque sortie dialectique américaniste suivie de la riposte russe, qu’on atteint des domaines jusqu’ici inexplorés de la polémique non-diplomatique dans le cadre de la diplomatie ; non pas des invectives, non, simplement des signes exprimant la considération la plus ébahie, échangés d’une planète à l’autre, qui s’éloignent de plus en plus l’une de l’autre... Devinez laquelle est la planète des fous ?
Il s’agit du discours où Obama donne son classement, – son Hit Parade, si l’on veut, – des trois principales menaces qui pèsent sur le monde. Dans l’ordre : le virus Ebola, la politique agressive et expansionniste de la Russie-qui-a-envahi-l’Ukraine, la nébuleuse terroriste ISIS. Il est difficile de prendre une approche critique rationnelle de ces choix et de ce classement, tant chacun des sujets choisis a de multiples facettes faussaires et inverties, et dites par un homme qui dirige une administration elle-même complètement faussaire, et suivant les consignes faussaires d’un Système qui domine tout à Washington. Aussi Lavrov s’en donne-t-il à cœur joie, avec des jugements qui mettent en doute le sérieux du président de type-orwellien, sinon peut-être son équilibre mental. Le président, lui, s’en fout ; il lit un discours préparé par son service de la communication sous inspiration neocon, et seuls comptent l’effet, l’emphase qu’il y met, la posture “exceptionnaliste” qu’il prend, etc. A défaut de se mettre en colère, Lavrov, finalement, c’est-à-dire aux dernières nouvelles, se marre en-dedans lui. Mais il en dira un mot à John Kerry, qui écoutera avec gravité... Le monde s'en portera mieux, “freer and safer”, comme dit Obama. (Dans Russia Today, le 25 septembre 2014.)
«Following the US President’s speech at the UN, Russian FM Sergey Lavrov was puzzled with Barack Obama’s ranking of international threats: deadly Ebola virus top, followed by so-called Russian aggression and ISIS in Syria and Iraq only third?
»Gathered at the UN headquarters in New York, the world leaders attending the 69th General Assembly heard Barack Obama highlighting the three most significant global threats today. “As we gather here, an outbreak of Ebola overwhelms public health systems in West Africa, and threatens to move rapidly across borders. Russian aggression in Europe recalls the days when large nations trampled small ones in pursuit of territorial ambition. The brutality of terrorists in Syria and Iraq forces us to look into the heart of darkness,” the US leader said at the beginning of his statement.
»Reacting to the speech, Russia’s Foreign Minister Sergey Lavrov spoke with astonishment. “We earned the second place among the threats to international peace and stability,” Lavrov told journalists on the sidelines of the UN assembly. Not only the ranking of international threats seemed bizarre to Lavrov, especially in the light of the current strikes in Iraq and Syria that bypassed the UN mandate, but also Obama’s certainty that the world has become “freer and safer.”
»“I didn't understand whether he was serious or not and whether there was an Orwellian element in it. Because George Orwell invented the Ministry of Truth and it looks like this philosophy is lingering.” The Russian foreign minister assessed Obama’s words at the session as a “speech of a peacemaker – the way it was conceived” which he “failed to deliver if one compares it to real facts”.
»The US President presented a US worldview stressing the exceptionality of himself and of his country, the Russian FM said: “That's the worldview of a country that has spelt out its right to use force arbitrarily regardless of UN Security Council's resolutions or other international legal acts in its national defense doctrine.”»
Mis en ligne le 25 septembre 2014 à 14H32
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