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384• Bien des signes montrent que l’Europe-l’UE traverse des cahots de plus en plus significatifs dont l’effet est de rendre de plus en plus vulnérable et incertaine l’unité et la cohésion générales. • Bien entendu, l’Ukraine est la cause centrale : elle réunit d’une façon exclusive quelques pays (très peu) et la direction bruxelloise. • Elle soulève de plus en plus de réticences et , surtout, provoque des initiatives dans d’autres domaines (Meloni et Washington). • L’Europe-UE de plus en plus confrontée à une menace de perte totale de substance et d’asséchement.
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Retour d’une petite semaine en Roumanie, Regis Le Sommier a d’abord décrit (sur Europe1) l’extraordinaire imbroglio où se trouve ce pays depuis quatre mois, – la presseSystème commence à peine à en parler dans nos contrées discrètes, – avec des violations répétées de la part des globalistes soutenus, propulsés par Bruxelles bien entendu. On papote un peu puis Le Sommier, évoquant en filagramme d’autres affaires internes à l’UE, a ces quelques mots que nous rapportons en substance plus qu’en verbatilm, – mais le sens est bien là :
« L’Europe est en train de se défaire sous nos yeux et une sorte de contre-Europe est en train de prendre forme... »
Donc, il parlait de la Roumanie, où l’UE bruxelloise force les juges à éliminer les uns après les autres les candidats pas assez antirusses, mais sans parvenir à en tarir la source ni empêcher d’en faire surgir un autre. Élections dans une petite décade, on imagine l’atmosphère. On rira.
En même temps, disons dans le même élan, les complices Fico (Slovaquie) et Orban (Hongrie) explique qu’il faut prendre avec intérêt et soutenir la tentative américaine de parvenir à une paix en Ukraine. Orban, de son côté, avait déjà largement expliqué pourquoi il lui semblait complètement contre-productif de poursuivre l’aide à l’Ukraine pour poursuivre la guerre.
En passant, on entend Fico, qui prépare son déplacement en Russie pour l’anniversaire de la victoire du 9 mai 1945, continuer sa campagne contre ceux qui voudraient supprimer le droit de veto permettant à un seul pays de refuser une décision de l’UE.
Dans la perspective du même désordre intra-européen, nous vient de la Pologne la nouvelle qu’un, sinon deux des candidats à l’élection présidentielle toute proche, vient ou viennent de proclamer leur admiration pour le président russe Poutine, – l’ennemi collectif-public n°1 bien connu, particulièrement en Pologne. Même s’il ne s’agit nullement d’une affirmation de soutien à la politique russe avec le cadre de la guerre en Ukraine, la nouvelle est tout de même assez originale pour qu’on lui accorde une importance spéciale
« Maciej Maciak a publiquement exprimé son admiration pour le dirigeant russe, soulignant sa capacité à résister à la pression politique.
» “Oui, oui. Aucun d'entre nous ici en Pologne ne pourrait résister à une telle pression. Cela prouve qu'il est un très bon politicien”, a déclaré Maciak, en réponse à une question d'un autre candidat, Marek Jakubiak, lors d'une discussion préélectorale.
» L'élection présidentielle polonaise se déroulera en deux tours, dont le premier est prévu le 18 mai. L'actuel chef de l'Etat ne pourra pas se présenter, car il en est déjà à son deuxième mandat consécutif.
» Auparavant, un autre candidat , Grzegorz Braun, avait également évoqué la nécessité de normaliser les relations avec la Russie , soulignant qu'il ne s'agissait pas d' un “festival d'amitié”, mais d'une coopération pragmatique dans des intérêts communs. »
Enfin, on termine cette revue nullement limitative des soubresauts internes des pays de l’UE par une sorte de bouquet que nous offrent Georgia Meloni et ses deux chevaliers-servants Trump et JD Vance. Le texte de présentation de la vidéo qui reprend les nouvelles politiques européennes (‘Découverte de l’Asie du Monde’) fait une présentation très convaincante et particulièrement claire de la dimension extrêmement ample et ambitieuse des entreprises de Meloni avec Trump et Vance.
« L’Europe vient de perdre le contrôle de son avenir, et ce, sous les yeux du monde entier. À Washington, Georgia Meloni, entourée de Donald Trump et de J.D. Vance, a envoyé un message clair : la vieille Europe est révolue. De Rome à Washington, une nouvelle alliance remodèle le paysage politique européen, reléguant Bruxelles au second plan. Il ne s'agit plus d'une simple diplomatie ; c'est un séisme géopolitique aux répercussions profondes.
» Alors que la Commission européenne poursuit son programme habituel, Meloni négocie l'avenir de l'Europe directement avec Washington, contournant Ursula von der Leyen et les élites traditionnelles. L'alliance entre Meloni, Trump et Vance repose non seulement sur des intérêts économiques, mais aussi sur une vision commune de la civilisation occidentale, du rôle de la culture, de la famille et de l'identité.
» Avec les accords énergétiques et les négociations secrètes de cessez-le-feu en Ukraine, l'équilibre des pouvoirs échappe inexorablement à Bruxelles. Alors que l'UE s'accroche à ses vieux slogans, une nouvelle réalité émerge : Rome devient le centre névralgique où se décide l'avenir du continent.
» Meloni ne représente plus seulement l'Italie ; elle incarne une redéfinition du leadership occidental, loin des tours de verre de la Commission européenne. L'avenir de l'Europe s'écrit ailleurs, dans les coulisses du pouvoir romain, sous les yeux du monde entier. »
Il est difficile de relier directement toutes ces nouvelles sinon en présentant le tableau d’une Europe qui se vide de sa substance de l’intérieur. Jusqu’ici, les anti-européistes voyaient essentiellement une seule issue pour se libérer du carcan bruxellois : que leur pays quitte l’UE (Brexit, Frexit, etc.). Ce que nous présente ces diverses péripéties nous propose exactement l’inverse : une sorte d’acourcissement, de compression, de réfaction et d’asséchement, tous ces termes appliqués à une structure bureaucratique et débouchant sur une fuite de substance jusqu’à menacer de déboucher sur un vide, – ce que deviendrait alors les imposantes bâtisses bruxelloises transformées, selon une image tentante, en de gigantesques coquilles vides.
Le lien entre les deux séries d’événement, – tout ce qui concerne l’Ukraine et tout ce qui ne concerne pas l’Ukraine (Meloni, avec ses proximités des Américains, un prochain voyage de Trump dans la Rome de la république italienne), – se conjugue autour de l’inutilité catastrophique de la politique exclusivement guerrière et ukrainienne de Bruxelles. Tout le monde a semblé suivre mais ce n’était qu’un simulacre, sauf pour les imbéciles, – justement les trois “grands” européens, la France, l’Allemagne et l’UK ex-UE, – qui ont vu dans l’Ukraine l’occasion de (re)devenir des vrais “grands” en pratiquant une politique antirusse complètement dépassée. Tout le monde a applaudi comme tout le monde a semble suivre par simple automatisme moutonnier et en attendant mieux.
Là-dessus, si l’on reprend le vieux discours pour décrire cette situation nouvelle, on dira : cette Melonie est vendue aux USA, membre de l’Institut Aspen, proaméricaine complètement manipulée. C’est oublier que l’Institut Aspen, qui produit des neocon à la chaîne n’est l’ami ni de Trump, ni surtout de Vance. Du coup, la Meloni qui tombe dans leurs bras a tendance à échapper à ses racines proaméricaines classiques et à s’appuyer sur de nouvelles perspectives pour continuer à dynamiter l’UE en train de se vider d’elle-même. L’histoire va si vite qu’elle nous concocte directement de la métahistoire et de la métapolitique.
Tout un aspect du commentaire de la vidéo est extrêmement intéressant lorsque, après avoir passé rapidement sur les aspects économiques et géopolitiques venus du XIXème et du XXème classique, il est expliqué que la coopération entre l’Italienne et les Américains portent sur l’aspect culturel et sociétal. Alors, est-il dit, il s’agit de “déwokéniser” l’Europe comme Trump-Vance “déwokisent” les USA et de liquider l’UE devenue une citadelle du Woke. Il s’agit de chercher à établir de nouveau des valeurs traditionnelles abandonnées peu à peu, asséchées, réduites à néant ; les ranimer et les installer à nouveau comme structures des sociétés mises en lambeaux de désordre par la modernité et une gouvernance démente dont l’UE est l’archétype.
Vous noterez combien tout cela ne peut déplaire à Poutine sans aucune façon, même s’il pousse parfois des grondements de mauvaise humeur selon les variations de Trump sur les affaires ukrainiennes.
Mis en ligne le 29 avril 2025 à 17H00