L’Europe et la perspective d’une possible attaque US contre l’Iran

La session de l’ONU de la fin septembre fut l’occasion de divers échange de couloirs, avec l’Iran comme sujet principal. Sur le site de Harper’s, à la date du 1er octobre, Scott Horton consacre sa chronique à ces diverses agitations. Notons un aspect de son commentaire:

«Last week brought heads of state and senior diplomats in number to New York for the opening of the General Assembly of the United Nations…

»I spoke with a number of European diplomats who are keeping track of the issue, and I found a near uniform analysis. These diplomats believe that the United States will launch an air war on Iran, and that it will occur within the next six to eight months.»

Cette remarque sur les diplomates européens peut servir d’introduction à une description du climat qui règne aujourd’hui dans les milieux des institutions européennes, où, effectivement, les perspectives d’une possible attaque US contre l’Iran sont perçues comme absolument déstabilisatrices pour l’UE. Nous serions moins affirmatifs sur l’unanimité d’une prévision d’attaque US dans les six mois chez les analystes et diplomates européens, sans nier bien entendu l’acceptation de cette possibilité comme très sérieuse.

• Une attaque conventionnelle introduirait un terrible ferment de division au sein de l’UE, entre partisans ou disons plutôt “non-partiasan” de la guerre, et les “non-adversaires” (plutôt que “plutôt-partisans”) de la guerre. Dans tous les cas, c’est une perspective où rien n’est fixé, où les positions des uns et des autres peuvent changer, où il est assez difficile d’autre part de dire si les relations UE-USA en seront très fortement affectées (l’opinion publique, avec ses réactions devant l’attaque, jouerait un grand rôle dans l’attitude des gouvernements). De toutes les façons, selon une source européenne, «les Américains se foutent complètement des effets d’une telle attaque chez les Européens et entre Européens, et aussi sur les relations euro-américaines. De toutes les façons, ils ne croient pas que les Européens affirmeront une position de grande fermeté, pour ceux qui seraient contre».

• Sur la possibilité d’une attaque nucléaire US, le ton est complètement différent. Pour les milieux européens, une telle attaque serait «une catastrophe, un véritable séisme pour les relations entre l’Europe et l’Amérique. Personne ne pourrait l’approuver, les relations du public en Europe et dans le monde seraient absolument cataclysmiques, dans une mesure que les Américains sont loin, très loin de réaliser. Les relations entre l’Europe et les USA seraient complètement bouleversées, sans doute elles ne seraient plus jamais comme avant.»

Mis en ligne le 3 octobre 2007 à 13H58