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1450• Nous atteignons un point étonnant où les restes de l’Europe invertie et plongée dans l’ivresse de son simulacre se trouvent plongés dans la trahison du maître auquel elle s’est soumise pendant trois-quarts de siècle. • Regardez-là agiter des rêveries qui n’ont plus rien de commun avec l’évolution du monde tandis que leur maître s’arrange parfaitement de l’Ennemi total qu’elle croyait avoir trouvé. • L’Europe fait des projets sur une comète morte depuis des millions d’années, elle n’existe plus vraiment, elle se promène dans le néant, somnambule désespérée.
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La situation européenne dans ce qu’elle a d’essentiel selon la volonté des “vrais” Européens de la Modernité, – les relations transatlantiques et l’OTAN, – se trouve dans une position et dans des circonstances complètement extravagantes et aberrantes. Il s’agit d’une véritable apogogie, réduite à la formule ‘reductio ad absurdum’ qui semble chaque jour de plus en plus impossible à extraire de cette réduction extraordinaire qu’elle s’est elle-même créée. La tension entre l’Europe (l’UE), avec diverses nuances entre les divers pays, – mais tous sauf les rarissimes Hongrie/Slovaquie verrouillés dans cet antagonisme impensable depuis1945.
Si l’on veut résumer le caractère extraordinaire de cette situation par un simple détail qui n’a fait ni éclater de rire, ni éclater de colère les dirigeants européens, on rapportera ce conseil donné dans le cours d’un commentaire comme on le comprend, par un officiel de l’UE et qui a été accueilli avec intérêt (ce détail sur le site ‘BORZZIKMAN’, ultra-prorusse comme on se doute sans que cela fasse douter désormais) :
« Le Président de la Commission de La Défense européenne Gunther Fehlinger a appelé tous les pays européens à confisquer les équipements militaires US déployés en Europe... »
.. Et ceci encore, dit par Christia Freeland, l’ex-vice Première canadienne et prétendante à la succession du Premier ministre Trudeau, – donc, nouvelle apprise pendant que Trudeau faisait un discours sur la détérioration des relations avec les USA, où l’on le vit pleurer, – car ainsi, désormais, se manifestent les grandes politiques occidentales telles que le Canada demandant à la France et à UK de protéger le Canada avec leurs armes nucléaires, – contre les États-Unis, of course...
« Alors que Vladimir Zelenski court d’une capitale occidentale à une autre, ressemblant à un vendeur de tondeuses à gazon sur-caféiné, exigeant des “garanties de sécurité” et des armes nucléaires pour pouvoir poursuivre les pourparlers de paix qui avancent lentement, l’une de ses plus grandes fan-girls a décidé qu’elle voulait participer à l’action. Non pas pour dissuader la Russie, mais pour protéger le Canada de son soi-disant plus proche allié, les États-Unis.
» L’hypocondrie, c’est quand on voit la maladie de quelqu’un d’autre et qu’on se convainc qu’on l’a aussi. Il s’avère qu’il existe désormais une version géopolitique de cela. “Rendez-nous les armes nucléaires. Donnez-nous des systèmes de missiles”, a déclaré Zelenski le mois dernier, selon Politico. “Partenaires : aidez-nous à financer l’armée d’un million de soldats. Déplacez votre contingent dans les parties de notre État où nous voulons la stabilité de la situation afin que les gens aient la tranquillité.”
» Aujourd’hui, lors du débat pour la direction du Parti libéral canadien visant à remplacer le premier ministre Justin Trudeau – un scrutin dans lequel elle se retrouve à la traîne derrière le banquier gmonaliste extraordinaire Mark Carney – Chrystia Freeland, ancienne ministre des Finances, ministre des Affaires étrangères et vice-première ministre, a déclaré qu’elle voulait “garantir notre sécurité” (celle du Canada, bien entendu) en s’assurant que la France et la Grande-Bretagne soient présentes, elles qui possèdent des armes nucléaires. Car, apparemment, les États-Unis “menacent clairement notre souveraineté”. »
Vous comprenez que ces détails futiles et pathétiques, qui pourtant sont présentés comme tenant la route comme des choses sérieuses, nous paraissent bien plus “sérieux” (!), – par leur absence totale de sérieux, bien entendu, –pour fixer l’état de l’Europe et quelques autres serviteurs s’accrochant aux basques de leur César et menaçant de le poignarder avec une aiguille à tricoter s’il ne les aime pas à nouveau et ne les défend jusqu’à refaire d’eux ses serviteurs humiliés.
Tout cela, tous ces simples détails, cela vaut bien plus que toutes les réunions absurdes, vides et pleines de Rien que les pays de l’UE organisent ; et l’on y débat de choses si importantes actuellement, – si “sérieuses”, – parce que la France veut prendre la tête d’une armée européenne qui n’existe pas, profitant de ce que les Allemands organisent un nouveau gouvernement à la vitesse d’une BMW prise dans un embouteillage, et que les English consomment leur nième gouvernement en deux ans ; et tout le monde de craindre la renaissance de la puissance militaire d’une Allemagne épuisée, vidée de son sang, confrontée à une crise politique sans précédent où un Hitler éventuel se trouve du côté de ceux qui refusent le patriotisme, le nationalisme, pour lui préférer un globalisme agonisant comme l’on voit ci-dessous...
Et pendant ce temps-là en effet, que se passe-t-il de l’autre côté ? De quoi parle-t-on, de quoi discourt-on, de quoi papote-t-on ? Nous prenons un extrait assez important (en longueur) d’une intervention d’Alexander Mercouris. Il nous parle d’une affaire dont il nous a déjà parlé, justement, ce pourquoi nous serions tentés de situer l’importance dans la longueur du propos plus que dans le fond ; comme si Mercouris avait deviné qu’avec des abrutis qui n’entendent rien de ce qu’ils écoutent, l’important es de se répéter
Justement, ce qui nous frappe, c’est la répétition. Dans l’extrait lui-même, il répète la même chose, avec sous-jacente sa stupéfaction de voir cette chose qui ne date pas d’hier mais de plusieurs semaines complètement ignorée en Europe (« sans que personne ne semble y prêter beaucoup d'attention », « [ces mots] continuent d’attirer l’attention de quelques solitaires, je ne les ai vus correctement discutés nulle part dans les médias européens par exemple, je les ai à peine vus discutés ou rapportés aux États-Unis même »).
Vous comprenez : l’Europe devient folle à envisager des mesures complètement absurdes et les non-UE, eux, égrènent les nouvelles colossales réalités d’une structure du monde en train d’être complètement bouleversée ! Et ces deux univers semblent évoluer parallèlement, sans jamais un regard l’un vers l’autre, – mais nous savons bien que l’un représente une tentative sans faillir de suivre une nouvelle vérité-de-situation tandis que l’autre sombre dans le pathétisme, – et même, s’il fallait inventer un néologisme, – “sombre dans la catastrophe pathétismique”...
Voici donc Mercouris, extrait en passant de son programme du 6 mars 2025.
« [Rubio] a dit assez simplement et avec désinvolture que le moment unipolaire était terminé, que cette période avait été une aberration dans l'histoire humaine, détruisant à jamais tout le concept de la fin de l'histoire et toutes ces choses, que les États-Unis étaient à nouveau une grande puissance dans un système multipolaire dans lequel il y a d'autres grandes puissances, la Russie et la Chine, et les trois grandes puissances poursuivaient leurs intérêts comme les États-Unis doivent le faire aussi,. C’est un changement radical d'attitude et de perspective de la part des États-Unis, cela va complètement à l'encontre de toute la politique et de l'orientation intellectuelle qui sous-tendent la politique américaine depuis l'ère George W. Bush depuis la fin de la guerre froide. [...]
» Ici, nous avions le secrétaire d'État américain qui disait, comme je l'ai dit, assez calmement, assez simplement, sans que personne ne semble y prêter beaucoup d'attention, que toute l'idée d'unipolarité du mondialisme de l'hégémonie américaine telle que nous l'avions comprise auparavant est terminé. Les États-Unis restent une grande puissance, en fait, c'est la grande puissance prééminente, toujours le pays le plus puissant du monde, mais ce n'est encore qu'une grande puissance au milieu de trois. C’était un moment ; un changement de direction colossal ! Il reste surprenant pour moi que même maintenant, depuis toutes ces semaines depuis que Marco Rubio a dit ces mots, ils continuent d’attirer l’attention de quelques solitaires, je ne les ai vus correctement discutés nulle part dans les médias européens par exemple, je les ai à peine vus discutés ou rapportés aux États-Unis même, – et le plus extraordinaire de tout, il y a eu remarquablement peu de résistance contre eux !
Donc, c'était une chose capitale que Marco Rubio a dit mais maintenant il s'est à nouveau manifesté et il a dit autre chose. Il a carrément confirmé que la guerre en Ukraine était une guerre par procuration entre la Russie et les Etats-Unis, que les États-Unis s'engageaient en fait dans une guerre par procuration contre la Russie alors que les Russes disent cela depuis très très longtemps. En fait ils ont clairement fait savoir que c'est ce qu'ils pensaient, que tout le conflit était de cette sorte avant même que le conflit ne commence réellement, et quand je dis le conflit je veux dire la partie militaire du conflit avec le début de l'opération militaire spéciale il y a 3 ans... »
Ainsi nous semble-t-il que vogue, dans la “nef des fous devenue folle”, les deux partis eux-mêmes divisés en affrontements internes d’un “Occident collectif” qui n’a plus de collectif que l’incompréhension, la fabrication de simulacre crevé, ou inversement l’exploration de nouveaux territoires et de modifications fondamentales de l’ordre des choses dans les relations internationales. L’un des “partis” se raccroche à un débris flottant en imaginant tenir la barre d’un puissant cuirassé ou d’un ‘Titanic’ inversé et en inventant toutes les inversions et les perversions possibles pour s’y tenir ; l’autre a définitivement tourné le dos à ces visions de ‘Fantasy’, en rejoignant peu ou prou, et dans tous les cas pour l’instant, la vision et les constructions lancées par la Russie depuis quelques années.
Ce n’est pas seulement deux continents, ni même seulement deux mondes différents. Ce sont deux attitudes fondamentales devant la vie qui s’opposent, et cet affrontement forme un enjeu pour le sort de cette civilisation écroulée et pour la prise en compte de la nécessité d’un changement de paradigmes, de la liquidation d’un cycle pour atteindre le suivant. On situe évidemment, sans grande peine, de quel côté vont nos préférences.
Il ne faut surtout pas croire que les adversaires sont figés dans cet affrontement qui s’accomplit dans un éloignement sans fin entre l’une et l’autre orientation. Les uns et les autres peuvent évoluer, changer brusquement de camp, modifier de fond en comble la vision choisie un instant, ce qui rend si difficile de fixer le destin de ces reliquats du passé que sont les nations, les alliances, les idéologies politiques fabriquées pour un instant et pour un usage de convenance.. Nous pensons plus que jamais, pour notre compte certes, que les seules références acceptables se trouvent au niveau de la métahistoire.
Oui, malheureusement pour ses ambitions dépassées, l’Europe se trouvent réduites à ces anecdotes sordides telles celles que nous avons mentionnées, qui ont été fabriquées pour s’arranger de ses asservissements et de ses vassalisations volontaires depuis 1945, alors que le maître de ces asservissements et de ces vassalisations n’en a même plus l’usage, étant lui-même entré dans une période d’épuisement catastrophique qui lui impose de trouver une voie complètement différente. Nous Européens, porte-drapeau du progressisme et des lendemains qui chantent, nous nous perdons dans les débris d’un passé actant l’effondrement de ce qui était déjà un simulacre infâme, un passé de pacotille, un passé de haine du destin et de la tragédie de l’histoire, un passé d’ignorance de la métahistoire, bref tout ce qui fait la modernité qui est déjà du passé..
Mis en ligne le 8 mars 2025 à 17h15
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