L’exploration sans fin de la tromperie et de la manipulation des Britanniques par Washington

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Effectivement, c’est une chronique sans fin que celle de la tromperie et de la manipulation des Britanniques par les Américains. Sir David Manning, qui quitte son poste d’ambassadeur britannique à Washington ce mois-ci et qui fut le chef des conseillers de politique extérieure de Blair, en dit beaucoup là-dessus au New Stateman. Ses confidences sont reprises aujourd’hui par le Guardian et le Times notamment.

Manning développe divers aspects, notamment les sempiternelles remarques sur les erreurs d’évaluation des uns et des autres (Blair comme les autres et pire que les autres), sur les croyances extraordinaires d’un Irak devenant démocratique et pro-anglo-saxon par la grâce de l’invasion US-UK, etc. Mais il y a surtout l’aspect des tromperies que les USA firent subir aux Britanniques, et c’est là-dessus que les deux quotidiens mettent l’accent. (Le titre du Times: «Washington ‘misled’ Blair over plans for postwar Iraq.»)

Le Guardian écrit : «Sir David insisted that Mr Blair was not told by President George Bush that the defence department led by Donald Rumsfeld, rather than the US state department, would be given responsibility for the reconstruction of Iraq. The decision was taken only two months before the invasion and involved the rejection of months of pre-war planning by the state department and British Foreign Office.

»He also confirmed that the British government did not support the decisions of the then US governor in Iraq, Paul Bremner, to disband the Iraqi army and remove Ba'ath party supporters from several layers of the civil service.

»In an extraordinary admission of British lack of influence on the key decisions taken in Washington, Sir David told the New Statesman: “I don't think they set out to double cross the prime minister. I don't think that is true. I think what you see here is confusion.

»“I did not know that the [defence department] was going to take over the running of the country. We didn't have any sense that that was about to be the way post-war Iraq was going to be run.”»

Mais y a-t-il eu vraiment ou seulement “tromperie”? Un autre aspect intéressant de ces déclarations de Manning est sans aucun doute cette explication du comportement US : «I don't think they set out to double cross the prime minister. I don't think that is true. I think what you see here is confusion.» Pour Manning, il y a eu moins “tromperie” que “confusion”. Dans le désordre général, on a “oublié ” d’avertir les Britanniques.

Ce n’est sans doute pas complètement faux et sans doute pas tout à fait vrai... C’est une évidence que le système de l’américanisme est devenu un tel désordre d’éclatement de pouvoirs divers et concurrents qu’on peut avoir omis d’avertir les Britanniques de l’une ou l’autre petite chose comme celles que mentionne Manning. D’autre part, il est assuré que, dans ce désordre, l’information et la susceptibilité des Britanniques sont le cadet commun des soucis divers des divers acteurs type-Rumsfeld. En fait, il n’y a pas d’intention de nuire, il y a simplement indifférence et complète ignorance des Britanniques. Ce n’est pas mieux car c’est sans doute pire.


Mis en ligne le 13 septembre 2007 à 11H17