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720L’entité « Usa » est devenue de plus en plus difficile à définir.
Sans vrai contour ni vraie frontière.
Des porte-avions et des bases militaires ont dilaté à toute la planète sa dimension territoriale.
Des banques qui lorsqu’elles devraient faillite faire sont renflouées par une taxe payé tous les consommateurs pour le moindre produit ou service échangé.
A chaque fois qu’ils élisent leur Président pour quatre ans, la presse mondiale, écrite, parlée et visuelle, débat de la question, prend parti, redoute l’un, préfère l’autre.
L’avenir de chacun est lié à leur politique étrangère et économique, l’une recouvrant amplement l’autre. Le Collège électoral s’est prononcé, l’investiture a eu lieu, le couple de Noirs avec leurs deux filles ont quitté la Maison Blanche pour la laisser au nouvel occupant.
Des hordes ont défilé, jusqu’à Bordeaux et Paris contestant le résultat du processus électoral qui est la pièce maîtresse, idéologique et organisationnelle, du système.
L’Homme à la mèche se propose d’accomplir une Limitation dans l’Illimité promu depuis la période où les Banquiers se sont réinstallés, éliminant toute médiation pour édicter leur Loi, celle de ne pas en avoir.
Ils ont alors façonné la nouvelle répartition du travail sur la planète, une fois aboli l’antagonisme communiste, établi de nouveaux axes commerciaux et dessiné une nouvelle géographie.
L’Homme à la mèche a été porté par 30% de chômage.
Un homme sur trois en âge et capacité de travailler ne trouve pas d’emploi aux Us(a) parfois n’en cherche plus, c’est à peu près le chiffre sur lequel s’entendent les estimations réalistes.
Il y a été porté alors que trois millions d’ « illégaux » ont voté contre lui et que près de six millions de citoyens de certains quartiers ‘hostiles’ n’ont pas accès à cette expression.
Pourra-t-il faire revenir le temps du fordisme alors que les unités de production sont désormais immaculées, désertes et habitées du seul bruit des machines robotisées surveillées de loin sur un écran ? Ce temps où l’ouvrier, abruti à visser des boulons, réalisait son bonheur en achetant de son salaire ce qui sortait en bout de chaîne sans passer par la phase dette.
La Chine a déjà pris acte de la récession mondiale, l’autre façon de dire que le pouvoir d’achat global réduit par les besoins de l’Illimité ne peut absorber la marchandise désirée par l’Illimité. Elle se tourne vers son marché intérieur soit plus d’un milliard d’individus alors que sa population devient vieillissante depuis quelques années. Le mouvement rotatoire vers le Soi d’une telle masse n’aura ni la grâce ni la vélocité d’une pirouette de ses gymnastes. Une crise de l’immobilier et de ses crédits fait plus que se profiler. Elle ne prend pas l’allure catastrophique de son équivalent occidental prévue par les analystes. Le modèle économique chinois n’est pas seulement capitaliste, il dispose de très gros amortisseurs étatiques. Il désenclave les zones éloignées, zèbre le continent d’infrastructures considérables et éloigne de lui ainsi la vulnérabilité du séparatisme vite saisie et approfondie par des Agents de l ‘Agence.
La Chine a compris le mécanisme monétaire sous-jacent et a anticipé la dégradation des bons du Trésor américain. D’où la sortie de son territoire pour convertir le papier contre des ressources minières, énergétiques et agricoles et des alliances avec des pays africains. Le Soudan, le Mali et la Côte d’Ivoire et bientôt le Nigéria ont payé de guerres et de coups d’Etat cette projection chinoise plus favorable pour leur peuple que l’occidentale.
La présence de son Président à Davos marque la prééminence mondiale de son économie. Cette ascension a encore une fois été initiée par les mastodontes étasuniens qui ont profité de l’ouverture de Kissinger-Nixon pour s’externaliser et ont ainsi industrialisé en une Marche très courte une Nation de paysans.
Si elle est à l’étroit dans ses frontières, elle n’use pas de la canonnière pour exporter ses capitaux. C’est Areva qui les a sollicités pour construire la centrale de Hinkley Point au Royaume Uni. C’est l’appétit immodéré des banques allemandes et françaises pour les intérêts prélevés sur les dettes odieuses qu’elles ont fait contractées au gouvernement grec qui lui a fait acquérir le port du Pirée.
L’Homme à la mèche peut agiter sa touffe, l’architecture financière mondiale élaborée aux Us(a) pour les Us(a) qui a piégé tous les pays dans ses filets et qui est en passe d’asphyxier ses auteurs n’est pas de son ressort.
La CIA est une vieille rombière avec déficits cognitifs.
L’arrivée de l’Homme à la mèche a été une surprise morphogénétique.
Les calculs extrêmement ardus et compliqués des ingénieurs sociaux ne pouvaient le prédire, c’est de l’ordre de la vie ou de la rupture dans les champs étroits de la linéarité.
D’où l’incompréhension.
Et les réactions de dépit irascible des tenants de la Continuité.
Celle de leur prédation infinie a rencontré ses limites, celles de tout système autophagique.
Pourtant, elles sont pléthore.
Du jour où les deux tours jumelles ont répandu leur amiante à New York après leur explosion matinale ce matin d’automne au début du millénaire, leur nombre s’est multiplié, enflé au point que plus personne ne sait combien ils sont.
Plus de soixante agences de renseignements veillent sur la sécurité des Usa.
Pas celle du citoyen quelconque. Une police militarisée peut le liquider en toute impunité ou un drone guidé depuis des milliers de km peut le cibler d’un missile tueur.
Toutes les réformes et les changements successifs de leur direction, y compris depuis 2001-2004 n’ont pu épuiser les contradictions nées avec l’Agence en février 1947.
Assujettie d’abord au Département d’Etat et à la Marine et à la Guerre fusionnées en Défense, sans budget propre, elle n’a surtout pas eu de délimitation de ses activités et compétences.
Assez vite, elle est devenue au sein du Renseignement censé faire des études et fournir des notes à l’Exécutif, un véritable Département de la Guerre Froide.
Ses membres sont recrutés parmi les plus remarquables étudiants de l’Ivy League, les universités privées du Nord Est. Elle a eu les mains libres pour ses actions secrètes.
Exfiltration de scientifiques nazis.
L’une des premières tâches de Carmel Offie a été la création de Force Ouvrière pour affaiblir la CGT jugée trop communiste.
Renversements de régime, Iran et Guatemala sont les plus connus dans les années cinquante. Puis au Sud Vietnam.
Installation des réseaux Stay-Behind en Europe.
Il ne s’agit donc pas d’espionner mais d’agir, de confectionner la réalité.
Les rapports faits par les informateurs sur le terrain, souvent des employés d’ambassade sans grande envergure peuvent s’empiler, personne ne prend la peine de les lire.
La cyber-guerre est déployée depuis longtemps, le dernier Quadrennial Defense Review 2014 avait placé l’augmentation du budget alloué à la cyber-défense comme une priorité. La NSA prélève quotidiennement le contenu de millions de conversations privées sur les téléphones satellitaires en France, forme la plus aboutie d’une intrusion étrangère. Preuve de sa capacité d’emmagasiner des informations. Personne ne songe à dénoncer cette intrusion pour ce qu’elle est, une guerre et une occupation étrangères.
Toutes ces données sont aussi empilées elles aussi, mais elles ne sont pas traitées.
Toutes les ressources de l’intelligence artificielle actuelles et à venir, plus de 60 milliards supplémentaires sont prévus pour la NSA, ne pourront venir à bout des langues vernaculaires et de leurs codes évolutifs. La piètre qualité de l’instruction publique assurée par les gouvernements occidentaux et étasuniens accompagnée de l ‘étroite sélection par l’argent des universités privées ne sauront de plus fournir l’outil humain adéquat à ces besognes.
Quand eut lieu l’échec de la révolution colorée de Budapest en 1956, les Usa n’ont pas fourni l’aide promise par la Voix de l’Amérique, l’homme de l’Intelligence qui avait préparé l’insurrection, Frank G Wisner fut démissionné, sombra dans la folie et se suicida. L’homme à la tête de l’Office of Strategic Services et responsable de Gladio témoignait sinon d’un sens de l’honneur, du moins a fait preuve d’une certaine cohérence.
Ceux qui n’ont pas empêché le 11 septembre n’ont pas connu la même fin tragique.
Ceux qui ont émis l’hypothèse absurde d’une intervention russe dans l’élection de l’Homme à la Mèche ont terni la réputation de la Puissance par définition Occulte en exposant sa faiblesse au grand jour. Le directeur de l’Agence a démissionné lui et son second sans attendre son remplacement. En portant atteinte à la légitimité de Trump de cette manière, c’est bien un aveu d’impotence radicale de ses services qu’il met en scène.
Mieux, il s’est trouvé un Représentant qui a mis en cause une machination du FBI, réactivant la guerre sourde et jamais éteinte entre les différentes branches de « l’Intelligence » incoordonnées pour le plus grand bien du terrorisme qu’une main alimente et que l’autre ignore.
La CIA a soixante-dix ans, une vieille dame richissime assez désorientée.
Elle a perdu sa raison d’être, la contention de son ennemi soviétique.
Son obsession maniaque du communisme lui avait fait vivre des crises de paranoïa aigüe. Elle en voyait partout, même dans l’entourage de la Présidence et au plus haut niveau du Département d’Etat dans les années cinquante et soixante.
Ses revenus sont colossaux, elle est le premier fournisseur et trafiquant de cocaïne et d’héroïne,.
Elle a pourtant recours à de petites mains sous-traitantes du MI6 pour concocter des dossiers contre l’Elu de Moscou. La doctrine de partage du renseignement entre pays alliés n’est pas si nouvelle. La douairière a des relations privilégiées avec le Royaume Uni depuis sa naissance dans le cadre de la cryptographie pendant la deuxième Grande Guerre interoccidentale. Elle a tissé des liens inextricables avec le Mossad depuis qu’il lui avait transmis les documents (supposés et/ou allégués?) de Krouchtchev relatifs aux crimes de Staline. Ces liens sont devenus une interpénétration ayant facilité nombre d’intoxication de ses services depuis des Etats tiers.
Elle dégénère.
Elle fonctionne comme le Lobby qui n’existe pas à Washington, elle répand des rumeurs, ce qui a quelque efficacité comme mode d’assassinat politique car elles sont démultipliées par les mass merdias.
L’Homme à la mèche parviendra-t-il à terrasser cette chose insaisissable et fuyante, ce Dragon à mille têtes et mille langues?
Badia Benjelloun
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