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621229 septembre 2022 (17H00) – René Guénon comme un de ces ‘people’ qui font le buzz sur la toile ! Oh certes, je me ris de ce langage que j’exècre, absolument moderne, de celui qu’il détesterait, lui de même... Mais voyons la chose d’un peu plus près quoique de plus haut et avec plus de respect pour les conséquences à en titrer.
Parmi les événements discrets ou bruyants qu’on relève sur l’internet, certains, s’ils sont bien interprétés, sont de véritables leçons, symboliques et intellectuelles, sur la situation du temps présent. (Sorte de vérité-de-situation, si vous voulez.) J’en ressens une, avec une grande force, pour diverses raisons : il s’agit de la dernière vidéo du site ‘Le Précepteur’, à propos duquel nous avons déjà écrit. Le thème en est :
« Fin des temps : René Guénon, la crise du monde moderne. »
On me pardonnera, lui-même (Guénon) me pardonnera, qui dénonçait avec raison ‘Le règne de la quantité’ ; c’est bien à partir d’une approche quantitative que j’observe que cet auteur, qui semblerait à la fois confidentiel pour le grand public et affreusement suspect pour nos élites (élites-Système, certes), s’impose comme une ‘superstar de l’internet’. Je me place du point de vue de ce site du ‘Précepteur’, selon ses références qui sont du domaine des philosophes ou des matières connexes de la philosophie, en prenant comme comparaison l’affluence pour ses autres vidéos. Je parle d’un considérable succès (quantitatif) et d’un événement symbolique (qualitatif), – le second dépendant du premier mais lui donnant un sens absolument remarquable, un sens d’une exceptionnelle puissance.
Datée du 23 septembre et activée le 24, la vidéo a dépassé en 5 jours les 200 000 vues (207 507 à 17H00), ce qui est, me semble-t-il, un fabuleux record pour un tel sujet, et surtout pour ce métaphysicien très important mais très peu connu et souvent difficile d’accès. Je crois, disons approximativement pour le décompte mais nettement sur le jugement, que c’est aussi un record dans le rapport nombre/temps écoulé pour cette chaîne du philosophe “opérationnel” Charles Robin. (Une des meilleures à mon sens pour la pédagogie de la philosophie et sa vulgarisation au bon sens du mot, sans jamais perdre de vue l’actualité du temps, – donc correspondant à ce que je pense de l’histoire devenue ‘métahistoire’.)
Pour donner des exemples avec des sujets (récents ou anciens) qui sont “d’actualité” dans ce que je nommerais nos “débats crisiques”, sur ce site du ‘Précepteur’ ; et donc mesurer ce que le résultat concernant Guénon a de remarquable, en prenant en compte l’essentialité du facteur temps, bien entendu :
• “Les Lumières”, le 9 septembre : 125 000 vues ;
• “Le wokisme” (wokenisme), il y a trois mois : 335 000 vues ;
• “1984, Orwell – la novlangue”, il y a quatre mois : 197 000 vues ;
• “BHL, le dernier humaniste [lapsus, j’avais écrit “humoriste”], – Bernard-Henri Lévy, Une lumière dans les ténèbres” (très drôle), il y a 5 mois : 217 000 vues
• “Conspi ? Zététique et complotisme”, il y a 5 mois : 100 000 vues.
Tout de même, un tel succès, avec un nombre déjà considérable de commentaires ((plus de 1 300) pour la plupart marqués d’un grand enthousiasme, certains découvrant Guénon, tous ou presque jugeant extrême l’actualité de son propos, – un tel succès pour un homme qui se place, droit comme un I et aussi fermement qu’un Joseph de Maistre, sous les auspices de la Tradition primordiale (la Tradition d’origine divine). Il s’agit d’une posture absolument antimoderne, sans la moindre concession, sans la moindre réserve... Comme dit le ‘Précepteur’ :
« Le combat de René Guénon, c’est la réhabilitation et la réactivation des sagesses ancestrales de l’humanité...
» ...A quoi a conduit la perte de ces sagesses ancestrales, à quoi a conduit l’éloignement de l’Occident vis-à-vis de la spiritualité, un éloignement qui serait la source et le symptôme de l’effondrement prochain de notre civilisation. »
A côté de l’extraordinaire foisonnement conceptuel, de ses recherches sur les métaphysiques et l’ésotérisme des grands courants de la tradition orientale par quoi il dessine sa perception de la situation et de l’évolution du monde, Guénon porte un regard plein d’acuité et froidement critique sur notre propre situation. Le commentateur s’exclame en rapportant les observations guénoniennes : “C’est comme s’il parlait de notre situation actuelle !”
Ainsi en est-il du concept de crise (‘La crise du monde moderne’), devenue aujourd’hui la substance même de l’évolution du monde, lorsque le monde n’est plus que crise(s), – avec toutes nos trouvailles alléchantes, “structure crisique”, “tourbillon crisique”, “vertige crisique”, “dissolution crisique”, etc., – et que le ‘Précepteur’ retrouve évidemment chez Guénon :
« Déjà à son époque, Guénon observe que le monde est en crise... Ce qui caractérise la modernité, c’est la multiplication et l’intensification des crises qui, selon lui, participent toutes d’une même crise globale, qui est la crise de la modernité.
» Il faut tout de suite préciser que, quand on parle de “crise”, on parle en fait de deux choses, et il faut avoir à l’esprit ces deux choses pour comprendre ce que veut nous dire René Guénon.
» On parle, premièrement, d’un moment critique, – “crise”, “critique” , c’est la même racine, – et pour le dire simplement, on parle d’une catastrophe, on parle d’un effondrement.
» Mais on parle aussi, deuxièmement, d’une refondation, d’une réforme...
» Autrement dit, une crise, ce n’est pas que négatif, c’est du négatif qui débouche sur du positif... Quand tout va très mal, cela ne peut [ensuite] qu’aller mieux...
» Mais ce que cela veut dire, au-delà des mots, c’est que la crise n’est qu’une phase transitionnelle. Une crise indique le passage d’un état à un autre...
» ... Les crises sont donc utiles, elle sont non seulement utiles mais elles sont nécessaires, au sens de non-contournables... Donc la crise du monde moderne, c’est la crise que traverse actuellement l’Occident, qui se manifeste par toute une série de crises dans tous les domaines de l’existence, et que nous ne pourrons pas empêcher parce qu’elles ont un caractère de nécessité. La crise, on ne pourra pas l’éviter, on n’y échappera pas, on ne peut que la surmonter. Et pour la surmonter, il faudra l’affronter.
» ... Donc vous l’aurez compris, René Guénon ce n’est pas vraiment un optimiste... Mais si vous avez bien suivi, vous comprenez aussi que la crise, c’est une condition pour des lendemains meilleurs. »
Lorsque ‘le Précepteur’ Charles Robin nous dit que Guénon commence à être connu du grand public depuis le début de ce siècle mais qu’il reste complètement ignoré des milieux universitaires et intellectuels, il dit vrai. André Compagnon avait publié en 2005 ‘Les Antimodernes – de Joseph de Maistre à Roland Barthes’, et il s’avisa bientôt, après publication, qu’il avait oublié Guénon ! (Le nom n’apparaît même pas dans l’index.) Oubli d’intellectuel, dont il fit amende honorable dans un article dans ‘Le Monde’, – qui montre combien cet homme, Guénon, qui eut une immense influence sur le monde intellectuel (voyez le Wiki kilométrique qui lui est consacré) en était officiellement ignoré, – encore moins ‘Politiquement Correct’ que Joseph de Maistre, c’est dire !
D’ailleurs, nous dit une philosophe, l’essence de la GrandeCrise c’est bien cette totale incohérence, cette barbarie terrifiante parce que toute intérieure de nos élitesSystème, – de nos intellectuels, déconstructeurs acharnés et bâtisseurs de la ‘Barbarie intérieure’ de Jean-François Mattei :
« ...La vieille distinction entre civilisation et barbarie a pris une nouvelle forme au XXIe siècle. C'est au sein de notre propre culture “civilisée” qu'émerge une inversion des concepts de civilité et de brutalité. Ce sont nos dirigeants, nos journalistes et nos professionnels qui ignorent les normes du discours rationnel, qui institutionnalisent la haine et incitent à la division. Aujourd'hui, ce sont les élites qui sont les véritables barbares parmi nous. [...]
» Si notre civilisation s'effondre, ce ne sera pas à cause d'une attaque extérieure, comme des Bédouins arrivant du désert. Ce sera à cause de ceux parmi nous qui, tels des parasites, nous détruisent de l'intérieur. Notre civilisation peut s'effondrer et cela peut être dû à un certain nombre de facteurs, – la guerre, l'économie, les catastrophes naturelles – mais le tueur silencieux, celui qui peut nous avoir à la fin, est notre propre catastrophe morale.
» Le problème ultime, par conséquent, n'est pas interpersonnel ; il est intérieur-personnel. Si notre civilisation s'effondre, c'est parce que quelque chose en chacun de nous s'effondre. Et nous devons d'abord nous reconstruire, brique par brique, si nous voulons avoir une chance de nous reconstruire ensemble. »
De tout cela qui concerne Guénon, je ne savais rien à l’époque où Compagnon avait publié son livre, ignorant Guénon comme j’ignorais tant d’autres auteurs, mais cette fois sans l’explication de l’absence d’études universitaires dans mon chef (je n’ai rien à mon actif de cette sorte, pur autodidacte limité et surtout intuitif), – puisque nos élites ignorent Guénon pas vraiment ‘Politiquement Correct’. C’est un jeune ami, étudiant en métaphysique et auteur d’un ouvrage de thèse sur Pseudo-Denys l’Aréopagite, qui m’instruisit à propos du Guénon à partir de 2009. Avec cette rencontre et l’une ou l’autre lecture, Guénon devint une de mes références centrales, sans que je ne susse guère de choses de ses recherches fouillées, essentiellement parce que je le “sentais” bon pour moi, pour mon âme poétique, par intuition, empathie sinon télépathie intellectuelles (comme Maistre, comme Simone Weil, comme Thibon, Nietzsche, Plotin, Pascal & Dostoïevski, C.S. Lewis et d’autres, que diable ! Tous ces vieux amis “d’à bord”). L’on sait que je travaille à partir de l’intuition, que la raison m’est en l’état où elle se trouve totalement suspecte parce qu’on l’a subvertie et que j’en exige réparation.
Ce que j’appris de mon jeune ami, c’est que Guénon était protégé par une chapelle de fidèles “guénoniens”, jaloux comme des tigres, protégeant le legs du grand homme sur des sites ultra-surveillés par des modérateurs impitoyables, comme une chasse gardée de la connaissance par initiation brevetée ; balançant les profanateurs et les hérétiques qui, comme moi bien entendu, s’en réclament sans pourtant pouvoir citer les titres, les idées, les sources, les chapitres, les références, les positions, les variations, les certitudes, les entrelacs et j’en passe, tout cela connaissance réglementaires pour accéder aux voies de l’initiation. Eh bien je pense, moi, qu’un travail comme celui du ‘Précepteur’ transperce méchamment cette cuirasse de protection qui n’avait (confiant, j’emploie le passé) comme effet stupide qu’interdire l’accès de Guénon à ceux qui ne le connaissent pas ou qui le connaissent peu, mais qui ont besoin d’une charpente intellectuelle solide pour rechercher le sens de leur perception de la GrandeCrise...
...Car c’est bien de cela, de la GrandeCrise, dont nous parlons je crois. Le ‘Précepteur’ nous confirme la chose : nous sommes au bout, tout au bout du ‘Kali Yuga’...
« Ce que nous dit Guénon et ce que nous disent les doctrines métaphysiques de la Tradition, c’est que l’humanité aussi obéit à des cycles [comme ceux que l’on observe dans la mécanique et la cosmologie de l’univers], que la mentalité et la manière d’être des êtres humains obéissent également à ces cycles, et que donc les événements qui se produisent sur terre doivent d’abord être compris comme des indicateurs de notre position dans le cycle, et qu’actuellement nous sommes à la fin d’un cycle... »
Bien... Vous comprenez si bien ce succès de lecture, car nous sommes si nombreux à ressentir ce poids terrible de la ‘Fin des Temps’ ! L’intérêt que suscite René Guénon tel que nous le mesurons est parfaitement explicable par cette perception que nous avons tous : le lire ou entendre tel qu’on nous le présente, c’est comme lire et entendre une chronique des temps-devenus-fous dont, chaque jour, nous mesurons leur ivresse de la surpuissance et leur fascination pour l’autodestruction.
Bien... Je ne résiste pas à la tentation de citer quelques lignes sur la métaphysique des cycles à laquelle Guénon fait tant référence. Je vais donc citer, à l’aveugle, sans savoir rien, absolument rien, de la qualité de réputation de l’auteur, de la validité de ses incroyables calculs, mais simplement pour la satisfaction étrange de pouvoir inscrire le développement ultime du plus terrible ‘Yuga’, celui de “l’Âge de Fer” ou “Âge des Ténèbres” où nous nous trouvons, – pour dans trois ans !... Il s’agit d’un très-très long article, repris de l’auteur Bibhu Dev Misra, lequel nous est présenté comme suit :
« Bibhu Dev Misra est diplômé de l’Indian Institute of Technology et de l’Indian Institute of Management, et travaille comme consultant en technologies de l’information. Il est un chercheur indépendant et un écrivain sur les civilisations anciennes, les mythes, les symboles, la science et la religion. »
Le titre de l’article, publié en août 2022, est effectivement : « La fin du Kali Yuga en 2025 ». Nous publions de tout petits d’infiniment petits extraits pour, à la manière de saucissonnages ultra-rapides caractérisant notre époque, balbutier quelques données et n’expliquer rien de l’énorme masse de travail consulté... Cela permet de clore sur des considérations pratiques et une date qui nous est proche, qui est donc celle de la “fin du Cycle”, alias « La Fin des Temps », en attendant de reprendre...
« La doctrine du cycle Yuga nous dit que nous vivons maintenant dans le Kali Yuga; l’âge des ténèbres, lorsque la vertu morale et les capacités mentales atteignent leur point le plus bas dans le cycle.
» Le Mahabharata décrit le Kali Yuga comme la période où “l’âme du monde” est de couleur noire; il ne reste qu’un quart de la vertu, qui diminue lentement jusqu’à zéro à la fin du Kali Yuga. Les hommes se tournent vers la méchanceté; la maladie, la léthargie, la colère, les calamités naturelles, l’angoisse et la peur de la pénurie dominent. Pénitence, sacrifices et observances religieuses tombent en désuétude. Toutes les créatures dégénèrent. Le changement passe sur toutes choses, sans exception.
» Le Kali Yuga (âge du fer) a été précédé par trois autres Yugas: Satya ou Krita Yuga (âge d’or), Treta Yuga (âge d’argent) et le Dwapara Yuga (âge du bronze). »
Suit une description plus précise de ces quatre âges au terme desquels nous nous trouverions :
« Dans le Mahabharata , Hanuman donne la description suivante du cycle Yuga au prince Pandava Bhima :
» Le Krita Yuga a été ainsi nommé parce qu’il n’y avait qu’une seule religion, et tous les hommes étaient saints: ils n’étaient donc pas tenus d’accomplir des cérémonies religieuses… Les hommes n’achetaient ni ne vendaient; il n’y avait ni pauvres ni riches; il n’y avait pas besoin de travailler, parce que tout ce dont les hommes avaient besoin était obtenu par le pouvoir de la volonté…
» Le Krita Yuga était sans maladie; il n’y avait pas de diminution avec les années; il n’y avait ni haine, ni vanité, ni aucune pensée mauvaise; pas de chagrin, pas de peur. Toute l’humanité pouvait atteindre la béatitude suprême. L’âme universelle était blanche… l’identification de soi avec l’âme universelle était toute la religion de l’âge parfait.
» Dans le Treta Yuga, les sacrifices ont commencé et l’âme du monde est devenue Rouge; la vertu a diminué d’un quart. L’humanité cherchait la vérité et accomplissait des cérémonies religieuses; ils ont obtenu ce qu’ils désiraient en donnant et en faisant.
» Dans le Dwapara Yuga, l’aspect de l’âme du monde était jaune: la religion diminuait de moitié. Le Veda était divisé en quatre parties, et bien que certains connaissaient les quatre Vedas, d’autres n’en connaissaient que trois ou une. L’esprit s’est atténué, la vérité a décliné et il y a eu le désir, les maladies et les calamités; à cause de ces hommes ont dû subir des pénitences. C’était un âge décadent en raison de la prévalence du péché.
» Nous vivons maintenant dans les temps sombres du Kali Yuga, où la bonté et la vertu ont pratiquement disparu du monde. Quand le Kali Yuga a-t-il commencé et quand se termine-t-il ? »
Plus loin, beaucoup plus loin, nous avons la clef de l’énigme qu’implique cette question, qui est donné ici pour satisfaire nos esprits pressés par le poids de la mécanique folle de la communication, – “clef”, pour nous qui voulons tout savoir tout en détestant cette époque du ‘Kali Yuga’ qui prétend tout voir et qui ne voit plus rien, comme aveugle dans la caverne de Platon qui aurait été murée tandis que la projection sur écran serait réduite à l’absolue bêtise des publicités et des ‘block busters’ hollywoodiens, – “clef” de l’énigme en un chiffre : 2025 :
« Il est évident que le cycle Yuga était suivi à l’aide du calendrier Saptarshi. Il était d’une durée de 12 000 ans, composé de quatre Yugas d’une durée égale de 2 700 ans chacun, séparés par des périodes de transition de 300 ans. Le cycle Yuga complet de 24 000 ans était composé d’un cycle Yuga ascendant et descendant, qui se succédaient pour l’éternité comme les cycles du jour et de la nuit.
» Depuis 2700 ans, nous traversons le Kali Yuga ascendant, et ce Yuga touche à sa fin en 2025. »
Que vous acceptiez ou non ce chiffre, qu'importe; qu'il soit juste ou non, peu importe. Mais soyez assurés, vous tous, que de grands événements dont nous ne savons rien dessinent notre destin.
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