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351On sait que l’IED (Improvised Explosive Devices, — en gros et notamment, les voitures-piégées, suicides, etc.) est tout en haut sur la liste des menaces pour le Pentagone, largement au-dessus des sous-marins lanceurs d’engins balistiques et des bombardiers furtifs bourrés de bombes thermonucléaires. Cette catégorisation menaçante a pris des proportions étonnantes. L’IED n’est rien moins que l’équivalent de la bombe atomique en 1942-45, — en fric sans aucun doute.
Pour en savoir encore plus et savourer l’amertume de la sottise technologique et postmoderniste, lisez l’article de Patrick Cockburn dans The Independent du 18 février. Cockburn nous fait un rapide et court rappel historique puis une récente évolution du Pentagone.
• Le rappel historique est le compte-rendu d’une attaque sur une route, contre un convoi, à l’aide d’une voiture piégée. Impressionnants et efficaces, ces IED contre lesquels se coltine le Pentagone. A part que le compte-rendu est britannique, qu’il date de 1921 en Irak. Bref, rien de nouveau et, depuis que l’explosif et la guérilla existent, l’IED existe : «IEDs have not changed much in the decades that followed. They have been used everywhere from Cyprus to Vietnam. They are cheap and easy to make, and can be detonated by a single person.» Le branle-bas du Pentagone contre la nouvelle menace IED, avec ses investissements colossaux, est bien ce qu’il est : effectivement colossal, malgré tout pitoyable et, dans tous les cas, simplement pathétique.
• Lorsque les Américains arrivèrent, triomphants, en Irak, ils rencontrèrent l’IED. Cela n’était pas prévu. «They came as a nasty shock to the incoming US soldiers who invaded Iraq in 2003 because they were so well equipped to fight the Soviet army — American military procurement long ago detached itself from real conditions on the battlefield.»
• Plus près de nous, nous apprend Cockburn, voilà que l’IED n’existe pas. Ce qui est proclamé aujourd’hui comme la plus grave menace contre la plus grande puissance du monde et argument potentiel de l’écrasement de l’Irak était, en 2004, tout simplement interdit d’antenne.
«In early 2004 I met some US combat engineers, or sappers, charged with the lethal job of finding these bombs, which were nicknamed “convoy killers”. Because the Pentagon was in a state of denial about their very existence, the sappers had received no training in locating them. A sergeant told me that he had obtained with great difficulty an old but still valid US army handbook, printed during the Vietnam War, about IEDs. The book had not been reissued because to do so might appear to contradict the Pentagon's line that Iraq was not like Vietnam.»
Mis en ligne le 19 février 2007 à 15H42