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423Elles ramassaient du bois, elles avaient entre 9 et 11 ans, elles étaient une dizaine et elles ont été pulvérisées le 17 décembre 2012 sous l’effet d’une explosion dont l’origine est connue. Il s’agit de la guerre que les US(a) mènent sur le territoire de l’Afghanistan depuis 1979.
Ce même jour, et non loin de là, dix sept personnes sont mortes à un arrêt d’autobus près d’un marché dans la province de Khyber au Pakistan près de la frontière afghane quand fut activée la charge explosive d’une voiture piégée. Parmi les victimes, il a été dénombré 4 femmes afghanes et un petit garçon, ces morts sont également imputables à la volonté étasunienne de contrôler ce carrefour asiatique.
L’attaque sur Radda en septembre 2012 en tirant un missile sur un camion a tué 11 passagers dont une femme et deux enfants âgés de 7 et 11 ans. Le nouveau gouvernement yéménite US(a)–compatible a de plus en plus de mal à dissimuler l’intervention des drones américains dans son espace aérien en chasse contre de prétendus terroristes. Les nombreux mois de manifestations populaires massives pour que chute le régime de Saleh ont abouti à son remplacement par son vice-président Mansour Hadi en février de cette année. Ce personnage agréé par la puissance hégémonique devait ramener la sécurité : 38 frappes aériennes au moins ont été effectuées au Yémen en 2012 par l’armée étasunienne avec pour bénéfice collatéral de nombreuses morts civiles et l’accentuation du sentiment yéménite à l’égard de la puissance tutélaire.
Le Président de la première puissance militaire a eu l’émotion débordante devant la tuerie de Newport, mais aura-t-il eu une larme en réserve à verser par compassion pour ces enfants innocents morts injustement ?
Les sacs lacrymaux de B H Obama semblent affectés dans ce cas d’un syndrome sec.
D’ailleurs ce sont des musulmans.
Or la plupart des musulmans sont des terroristes et ils ne croient pas en Jésus-Christ.
Telle a été la réponse de l’auteur de l’incendie d’une mosquée dans l’Indiana à un juge qui l’interrogeait sur sa motivation. Il ne connaissait aucun musulman et ne savait rien sur l’Islam en dehors de l’enseignement qui lui en a été prodigué par Fox News.
Outre la Somalie et la Libye, le futur champ d’action direct pour le Pentagone sera l’Afrique. Des unités seront projetées dès le début du printemps prochain dans pas moins de 35 nations africaines pour s‘attaquer au plus dangereux des ennemis, une poignée de nomades avec quelques travailleurs migrants maliens auxquels fut donnée l’opportunité de colliger quelque arme lors de la désintégration de la Libye par l’OTAN. En effet, la première puissance militaire avec sa coalition planétaire s’est mesurée avec le succès que l’on sait aux résistants afghans et irakiens dépourvus d’État et d’armée, elle espère se rabattre avec un meilleur gain sur un gibier de plus faible expérience en matière de guérilla. Le mouvement séparatiste, très faiblement doté en armes, a pu proclamer sécession car l’État du Mali n’a pas d’armée. C’est la France qui assure cette fonction régalienne sur cette région de l’Afrique depuis le Tchad, le Gabon, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Congo. Tout le patient montage de la Françafrique, construit depuis la perte de l’Algérie risque d’être mis en péril par cette propension irrésistible à faire essaimer l’Africom. L’imbécillité du matamore qui présidait l’exécutif français précédent en voulant prouver être le meilleur de la classe au sein de l’OTAN dans son zèle contre Kadhafi a préparé la perte probable de ses colonies noires.
Le printemps prochain, c’est presque dans une éternité. Il faudra que le système financier mondial ne cède pas sous les coups de la guerre des monnaies puisque la Banque centrale Japon va s’empresser de pratiquer les mêmes taux zéros que Bernanke applique, affaiblissant le dollar et renchérissant celles des BRICS, soutien virtuel aux exportations américaines car les US(a) n’ont rien à exporter sinon leurs guerres et les automatismes de Wall Street.
Il faudra que le remplaçant au Département de la Défense trouve à être agréé.
Panetta avait déjà eu pour mission impossible de réduire le budget gargantuesque du Pentagone. Hagel sera refusé par le Congrès par le complexe militaro-industriel sans même que l’AIPAC n’ait à se mobiliser car il faut à tout prix éviter des coupes dans les prochaines allocations.
L’élément éminent de la profession de foi de Netanyahu, l’homme qui a humilié à domicile Obama en passant outre ses recommandations et en se faisant ovationner par la Chambre des Représentants des US(a), est sa promesse solennelle de lutter contre l’imaginaire nucléaire iranien. L’argument à usage multiple et déjà usagé, ici électoral de la petite nation menacée de toute part, fonctionnera à coup sûr encore une fois. Il effacera momentanément ce que révèle chaque année depuis dix ans, le citoyen accorde une confiance très militée au régime de Tel Aviv puisque 80% des personnes interrogées pensent que le système politique est corrompu à travers la police, la justice, les partis politiques et les membres du gouvernement.
Cet acharnement contre l’Iran n’aboutira pas à son invasion.
Bush I et II n’ont pu l’offrir, Obama première version et encore moins deuxième ne le pourront.
Or la vraie guerre a déjà lieu, elle risque fort de se poursuivre, c’est celle des sanctions économiques qui ont réduit de moitié la production et l’exportation des ressources énergétiques iraniennes avec les conséquences sur les investissements et la baisse de la redistribution sociale de la rente. La limitation de l’offre de l’énergie fossile sur le Marché vient renforcer la position des pétromonarchies qui ont un besoin impératif d’un baril vendu à un prix soutenu.
Par ailleurs, un pétrole relativement cher justifiera le financement de la prospection et de l’extraction in situ aux US(a) de cette même énergie inexploitable si le cours était laissé trop bas.
L’extrême droite au pouvoir à Tel Aviv s’époumone pour le compte Ryadh et de Doha et des transnationales pétrolières étasuniennes dont une part est détenue par les nombeux princes assis sur des puits dans des zones où le moindre forage faisait fuser une matière fossile inflammable en cours d’épuisement.
Cette manne a constitué la base des capitaux flottants qui se sont entassés dans les banques anglo-saxonnes et amorcé le moteur de la financiarisation de l’économie mondiale.
Fin toute provisoire d’une boucle.
Badia Benjelloun