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407Les US(a), au contraire de Rome n’ont pas eu à affronter d’ennemi sur leur sol, la fédération récente de la cinquantaine d’États fondés sur un territoire usurpé à ses indigènes profite d’une situation de quasi-insularité.
Au cours de la seconde guerre mondiale dont l’issue allait assurer la suprématie économique et militaire sur la partie du monde qui n’était pas sous influence de l’URSS, pas un soldat allemand ni japonais n’a foulé le continent américain.
La seconde guerre punique qui allait transformer Rome en puissance impériale maritime et terrestre s’est essentiellement produite en Italie même. Les dix sept années de guerre menées par Hannibal avec ses mercenaires ont fait périr un Italien sur quatre au combat ou par les effets indirects du conflit pour le contrôle de la Méditerranée occidentale, famine et maladies.
En dehors de l’épisode des avions qui ont percuté des bâtiments à New York et les font fait s’effondrer, de celui qui s’est contenté d’infliger un trou pariétal au complexe à cinq côtés à Washington, et du dernier qui s’est écrasé au sol en Pennsylvanie le maintenant lointain 11 septembre 2001, les US(a) sont restés inviolés par leurs ennemis.
Ils ont appliqué la doctrine du jeune Publius Cornelius Scipio qui lui a fait préférer terminer sa campagne d’Espagne en allant attaquer Carthage en Afrique, soit assurer la sécurité au pays en portant l’agression chez les autres au lieu de poursuivre l’offensive sur la pointe de l’Italie encore tenue par le fils d’Hamilcar Barca..
Poussée à ses ultimes développements, la doctrine est devenue la guerre préventive contre l’ennemi pour évoluer encore en destruction prophylactique d’un ennemi non encore avéré mais potentiel puis encore contre tout rival éventuel sur le plan économique ou militaire.
Barak Hussein Obama est rentré en campagne.
Il la bat. En Ohio et au Michigan récemment.
Il veut se faire réélire.
Les emplois dans ces deux États sont fortement dépendants de l’industrie automobile.
Chrysler et General Motors avaient été fortement atteintes par la crise et avaient bénéficié d’un renflouement exceptionnel de la part de l’ État fédéral, en particulier sous la forme d’une prime à la casse. La Chine impose des taxes douanières aux véhicules dits SUV, ces voitures de luxe intermédiaires entre les quatre roues motrices et la berline, provenant des US(a) puisque la règle de la concurrence non faussée admise au sein de l’OMC n’a pas été
BHO promet de croiser le fer avec la Chine au siège de l’OMC à Genève et d’obtenir que les dispositions anti-dumping prises en conformité avec les règlements édictés par la dite Organisation et inspirés par les juristes économistes néolibéraux étasuniens par la Chine soient abrogées. Il en va d’une perte de revenus de quelques 3,3 milliards US$ pour les grandes compagnies américaines.
L’insularité d’un Empire qui a imprégné et infiltré la moindre activité économique humaine sur la planète devient incertaine. Son étendue à l’extrême devient sa fragilité.
Dans une bataille du même ordre, les capacités de représailles de la Chine ont été redoutées par la Commission européenne au commerce quand celle-ci a voulu exercer des pressions concernant les aides fournies à deux compagnies de télécommunication chinoises. L’UE subventionne des pans entiers de l’agriculture, de l’automobile, des énergies renouvelables et des télécommunications.
Par delà la rodomontade de BHO, parvenue ou non jusqu’à Pékin, de même que l’insignifiante et ridicule réprimande de Clinton, “prices to pay”, prononcée le 6 juillet à Paris autour du cercle des amis de la Syrie à l’encontre de la Russie et de la Chine, le ministre iranien du pétrole vient d’annoncer la résultat de négociations menées avec la Chine depuis une quinzaine d’années. 20 milliards de dollars vont être investis dans les champs pétrolifères d’Azadegan et de Yadarevan dont il est prévu qu’ils produiront 700000 barils jour. L’Azadegan comporte l’une des réserves pétrolières les plus importantes au monde, estimée à 42 milliards de barils.
L’attribution publique par les US(a) d’une position d’exception à la Chine pour l’exempter d’appliquer les sanctions décidés par eux contre l’Iran précède de peu la déclaration de Rostam Qasemi.
Les États clients et alliés des US(a) vont en être médusés et peut-être édifiés.
Surtout l’Arabie aux mains des Séoud. L’Aramco ne rend pas public le coût de ses extractions de plus en plus onéreux, l’énergie dépensée pour impulser l’eau dans les vieux puits deviendra bientôt égale à celle retirée des sous-sols épuisés.
Elle ne communique pas non plus sur les manifestations impressionnantes contre la Maison des Séoud à Qatif et à Awamiyyah réclamant la chute du régime corrompu.
La deuxième guerre punique a été gagnée certes par le déplacement inattendu du théâtre des opérations de l’Europe vers l’Afrique.
Mais aussi et peut-être surtout, Hannibal n’a pas pu disloquer le réseau des alliances de Rome.
Sans cesse, Rome a réaffirmé son ascendant sur ses alliés et a dû prouver qu’elle restait un chef sûr de sa victoire.
La déplorable agitation diplomatique étasunienne parvient-elle à convaincre la chaîne de ses clients eux-mêmes victimes consentant au mimétisme de l’impuissance?
Dans cette atmosphère de campagne où aucun compétiteur sérieux n’est offert à BHO, les lobbyistes s’affairent. Le budget des cinq principales firmes de l’industrie militaire s’est gonflé à mesure de l’enjeu des coupes qui seront faites au budget de la Défense.
C’est cela aussi, la résultante du triomphe du productivisme industriel étasunien dans son entreprise de sortie de la crise de 1929 en 1939.
Produire, produire pour détruire.
Badia Benjelloun