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1173L’appréciation de l’évolution de la situation washingtonienne et de ses conséquences sur ce qui tient lieu de politique étrangère, doit être faite également (en plus de ce que nous dit Lobe) en fonction de données extrêmement primaires. Bien entendu, cette remarque se place complètement dans l’hypothèse déjà vue du désordre, elle la renforce même d’une dimension inédite.
On peut observer aujourd’hui un durcissement américain au Moyen-Orient, d’ailleurs dans un mode très passif, en laissant complètement carte blanche aux Israéliens au Liban. Cela répond à une reprise en main du dossier par l’équipe Cheney, notamment marquée par une rencontre secrète entre Cheney et Benjamin Nétanyahou (président du Likoud et relais privilégié des extrémistes US à tel Aviv), à la mi-juin. C’est cette rencontre qui aurait déterminé une politique israélienne agressive contre le Hamas (on a enchaîné avec le Hezbollah, mais, dans ce cas, en s’adaptant avec enthousiasme à des circonstances non prévues).
Le retour des extrémistes sur ce dossier a été acquis aux dépens d’une perte du dossier russe par ces mêmes extrémistes. Depuis sa déclaration belliqueuse anti-russe à Vilnius, le 4 mai, Cheney a été barré sur les affaires russes au profit de Rice. Celle-ci retrouve son domaine de prédilection. C’est elle qui a convaincu Bush d’une approche conciliante du sommet du G8 de Saint-Petersbourg, qui contredit largement la politique Cheney.
Il n’y a dans tous ces développements aucune coordination, aucune logique d’ensemble. Chacun suit sa tendance selon les pouvoirs dont il juge disposer, selon ses propres intérêts et selon l’opportunité. On compte sur la presse MSM, qui s’empresse dans ce sens, pour fournir un emballage brillant sous la forme d’analyses sophistiquées expliquant les événements selon “la ligne du Parti”, c’est-à-dire avec comme première consigne de faire croire que le Parti fonctionne.
Mis en ligne le 16 juillet 2006 à 13H18