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137831 juillet 2002 — Rencontre Chirac-Schröder, et un point intéressant : une quasi-position commune des deux pays sur les projets (américains, avec soutien UK variable) de guerre en Irak. Les deux hommes ont annoncé qu'ils ne soutiendraient pas une telle attaque si celle-ci n'était pas autorisée par l'ONU. Ce n'est pas une position nouvelle, sans aucun doute ; notons simplement que, par les temps qui courent, qui nous semblent parfois chargés de grosses et lourdes nuées de désinformation, il n'est pas inutile de s'y arrêter avec une certaine insistance ; nous ne sommes même pas sûrs que certains n'y verraient pas une nouvelle sensationnelle. (Chirac déclare : « I do not want to imagine an attack against Iraq, an attack which — were it to happen — could only be justified if it were decided on by the (U.N.) Security Council. » Schröder, parlant de l'attitude du Bundestag qui conditionne toute prise de position active de l'Allemagne en cas de conflit : « there is no majority, on one side or the other, for taking part in military action without approval by the United Nations. »)
A la fin d'un très intéressant commentaire sur la presse britannique qu'il nous fait parvenir aujourd'hui (voir notre rubrique Forum associée à l'article du 30 juillet de notre rubrique Faits et Commentaires) un de nos lecteurs nous signale que diverses indications paraissent ces derniers temps, mentionnant que la France aurait une position de soutien, voire de participation à une guerre contre l'Irak. Il s'interroge de façon très avisée à ce propos. Les événements d'aujourd'hui autant que les éléments contenus dans ce commentaire devrait l'aider à se faire une religion, — comme à nous, d'ailleurs.
Il est tout à fait juste que de telles indications sur la politique française, ou, disons, une soi-disant politique française de soutien à une guerre en Irak, ont récemment paru dans la presse, — non seulement anglaise mais, disons, plus généralement d'“inspiration” anglophone. Nous en conservions quelques références pour une éventuelle analyse plus longue, sur le climat actuel de l'information, les mécanismes de manipulation, de désinformation, de Strategic Deception comme dit un peu tout le monde dans les mêmes sphères anglo-saxonnes. (Nous ferons effectivement cette analyse, et même plus que jamais.)
Ci-après, voici trois de ces références :
• Dans un article publié sur le site du journal israélien Haaretz, en date du 20 juillet, signé par Amir Oren et intitulé : « French sources : US To Attack “soon” », il est écrit notamment ceci, qui laisse sous-entendre que les Français ne s'opposeraient certainement pas à une attaque contre l'Irak :
« France's traditional reservations about a military operation against Iraq have been blatantly weakened in the weeks since French President Jacques Chirac was re-elected without the need for power sharing with the Left. Bush's military doctrine, which calls for a preemptive strike against countries and entities that might use terror or weapons of mass destruction, is accepted by Paris despite its reticence. “If we know that Libya is going to launch a missile at Marseilles, we won't wait until [Libyan leader Moammar] Gadhafi pushes the button, but why say so ahead of time?” said one strategic planner in the French Foreign Ministry this week.
» One of his colleagues added that his government now tilts toward welcoming an American decision to topple Saddam, both because of the general intra-Arab politics and within the context of the Israeli-Palestinian conflict. For the Arab world, the collapse of dictatorial or dynastic regimes and intensification of the democratic process will eventually sweep through countries like Saudi Arabia, Egypt, Morocco, Algeria and Tunisia. France is worried that without an added degree of democracy, the political protests could be channeled into Islamic fundamentalism and result in civil wars, which would send hundreds of thousands of refugees onto the country's southern beaches seeking asylum. »
• Dans un article du Toronto Globe du 24 juillet, repris notamment sur le site Common Dreams, John Lloyd, journaliste londonien qui a travaillé au New Scotsman, cite l'Américain Kagan (Kagan est une vieille connaissance, un proche des neo-conservatives américains, dont nous parlons régulièrement. Voir notre Analyse du 3 juin 2002.) :
« I called Mr. Kagan — he lives in Brussels, which is as good a place as any to observe the weakness of Europe — and asked him what he thought about the hot issue of the day with the Europeans: Will they go with the U.S. on Iraq?
« “We probably know what will happen with Iraq,” he said. “We'll probably do it and some Europeans will participate. The French and the Brits certainly will. Germany can't, but will support. But that doesn't solve the problem of weakness. The Europeans won't be central to it, whatever happens. If they're part of it, it will be minor. They can't stand the prospect of being irrelevant if they don't come in.” »
• Dans un article du Guardian du 27 juillet, on peut notamment lire ceci, à propos de l'attitude de certains pays par rapport aux projets américains d'attaque contre l'Irak : « The US officials say Mr Bush has also obtained agreement in principle for support from France in conversations with President Jacques Chirac. »