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22 novembre 2004 — La question de l’explication du départ de Powell reste toujours ouverte. C’est-à-dire qu’on voit apparaître de nouvelles interprétations, tout en observant que ces nouvelles interprétations peuvent tout simplement s’additionner à celles qui ont déjà été avancées. Celle donnée par le Daily Telegraph du 21 novembre ne contredit pas nécessairement les autres et, d’un certain point de vue, elle pourrait sembler les renforcer.
Ce qui est inquiétant dans cet article, c’est qu’il indique combien le départ de Powell pourrait aussi avoir une dimension politique, voire idéologique très précise puisqu’il serait lié au refus de confier à Powell le dossier israélo-palestinien. Cela signifierait que ce dossier est plus off limits qu’il n’a jamais été, même pendant le premier terme. L’extrémisme de l’administration GW passe par le soutien à Israël, qui en est la source et l’inspiration. Si Israël est toujours aussi intouchable, cela veut dire que l’inspiration extrémiste de la politique bushiste l’est également.
« Colin Powell, the outgoing US secretary of state, was given his marching orders after telling President George W Bush that he wanted greater power to confront Israel over the stalled Middle East peace process.
» Although Mr Powell's departure was announced on November 15, his letter of resignation was dated November 11, the day he had a meeting with Mr Bush. According to White House officials, at the meeting Mr Powell was not asked to stay on and gave no hints that he would do so. Briefing reporters later, he referred to “fulsome discussions” — diplomatic code for disagreements.
» “The clincher came over the Mid-East peace process,” said a recently-retired state department official. “Powell thought he could use the credit he had banked as the president's 'good cop' in foreign policy to rein in Ariel Sharon [Israel's prime minister] and get the peace process going. He was wrong.”
» Bob Woodward, the veteran Washington reporter who was granted unprecedented access to the first Bush administration for his books Bush At War and Plan Of Attack, said last week that Mr Powell had been “dreaming” if he thought that he could stay on. Vice-president Dick Cheney and his fellow hardliner, John Bolton, an under-secretary of state to Mr Powell, are both understood to have lobbied Mr Bush to replace him. »
Diverses indications renforcent cette impression que l’interprétation du départ de Powell pourrait avoir comme implication un renforcement de la tendance maximaliste, ou dans tous les cas une poussée des extrémistes de l’administration pour que cette interprétation s’impose :
• L’intervention de Cheney et de Bolton (demandant le départ de Powell), impliquant une dimension idéologique évidente dans le départ de Powell. Là encore, cet aspect de l’explication ne dément pas l’interprétation d’un départ également causé par l’antipathie de GW pour son secrétaire d’État. Il pourrait même y avoir une manœuvre des extrémistes pour habiller un départ qu’ils savaient inéluctable de cette couleur idéologique, renforçant ainsi leur cause.
• Que cette interprétation paraisse dans le Daily Telegraph est aussi un signe, vu la tendance du journal qui reste pour l’instant aligné sur la ligne politique de son ancien propriétaire Conrad Black, qui est, comme Rupert Murdoch, un soutien des néo-conservateurs washingtoniens.
• Les échos venus du Pentagone indiquent un durcissement de la politique de sécurité, que ce soit par l’annonce officieuse du déploiement de missiles anti-missiles en Europe d’ici 2009, ou que ce soit par l’annonce d’un durcissement de la politique iranienne des USA (également mentionnée dans l’article du Telegraph : « Prominent neo-conservatives in Washington make no secret of their desire for regime change in Teheran, although few believe that a full-scale military operation is a viable strategy. »)
En analyse ultime, ce seront bien des nominations immédiatement sous les ministres qui permettront de donner une idée définitive des forces en présence, avec, pour l’instant, un bloc monolithique où aucun changement n’est prévu, qui est le Pentagone.
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