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651910 mai 2019 – Pour bien vous mettre dans l’ambiance, je vais d’abord vous rapporter rapidement l’histoire de Hvaldimir, alias-Semion, ou bien est-ce le contraire : Semion, alias-Hvaldimir, qu’importe. Je vais m’attarder un peu pour bien faire prendre conscience de l’importance et du danger que recèle, – pour la civilisation occidentale-BAO, précise-je, – la faune marine dans les eaux glacées des Mers Baltique et du Nord.
Le début de l’aventure se situe autour du 25 avril et détaille la rencontre de trois frères, pêcheurs norvégiens, avec un bélouga, ou une “jeune baleine blanche”, très amicale, très joueuse, extraordinairement sympathique, mais qui était équipée d’un harnais et semblait en être indisposée. Je laisse les différents épisodes, ici ou là, d’une histoire qui fut aussitôt, dans l’instant où elle fut rapportée, à la façon et au rythme d’une offensive-blitzkrieg, cataloguée comme la rencontre d’une baleine-espion envoyée par la marine russe, sans doute pour diabioliquement observer les côtes de la Norvège, peut-être pour préparer sinon achever l’invasion de la Norvège avant de passer à l’OTAN elle-même.
Les trois frères étaient surtout préoccupés par la gêne de l’animal pour lequel ils éprouvaient eux-mêmes une vive sympathie et, à ce point, l’épisode se conclut comme ceci, de la meilleure façon du monde (rapporté par Le Monde) : « Vendredi [26 avril], après plusieurs essais pour l’en délivrer, l’un des frères équipé d’une combinaison de survie a plongé pour libérer l’animal du harnais. Le bélouga a ensuite disparu. Des photos du harnais, diffusées par la direction de la pêche norvégienne montrent que l’inscription “Equipement St Peterburg” est gravée sur les attaches du harnais, qui disposait aussi d’un dispositif d’attache pour une caméra embarquée de type GoPro. »
Donc, aussitôt conclue, atmosphère de guerre comme on nous accable depuis maintenant cinq ans, certitude d’une confirmation écologique : espionnage russe, agression russe, invasion russe, victoire russe à cause de notre irresponsabilité décadente ! Le bélouga-espion faisait donc partie de la flotte d’invasion... Nous en étions là et, blasé je l’avoue, je n’avais pas prêté le moindre intérêt à l’épique épisode et à ses conclusions si alarmistes pour la Norvège.
...Puis intervient le plus récent épisode, dernier en date. Je vous donne une traduction d’extraits d’un article de RT.com, sans chercher plus loin, – sauf qu’à part les articles d’alerte à l’espionnage russe du 29-30 avril, je n’ai pas trouvé de références dans la presse dite internationale, de référence ou pas, sur ce nouveau développement, – que voici, par extraits :
« Nombre d’articles à sensation ont noté que la baleine, surnommée “Hvaldimir” dans les médias norvégiens, avait un tempérament très ludique et était amicale envers les humains. Maintenant, un nouveau rapport du journal norvégien Fiskeribladet suggère qu'il y a une bonne raison à cela : la baleine a été formée pour divertir et réconforter les enfants souffrant de problèmes de santé mentale.
» Morten Vikeby, un ancien journaliste du journal, a publié un article sur les baleines entraînées à des fins thérapeutiques près de la frontière entre la Russie et la Norvège en 2008. Il a dit qu'il croit que la baleine apprivoisée qui est apparue au large de la côte est de la Norvège s'appelle Semion, comme il l'a reconnu lors de sa visite à l'installation. Le journal a publié mardi des images vidéo archivées du centre.
» M. Vikeby a dit que les harnais trouvés sur la baleine étaient probablement utilisés pour remorquer de petites embarcations avec des enfants à bord. “C’est aussi la raison pour laquelle la baleine est si sociable,” dit-il. “Elle prospère parmi les gens.” Plusieurs des tours réalisés par la baleine dans la vidéo sont similaires à ceux réalisés par "Hvaldimir", où elle réside actuellement en Norvège. [...]
» La nouvelle théorie sur les origines de la baleine a été bien accueillie par l'inspection norvégienne de la pêche, qui est actuellement responsable de la baleine. “Nous avions pensé à l'espionnage ou à la guerre, mais il semble maintenant qu'il s'agit d'une baleine entraînée pour faire le bien”, a déclaré Jørgen Ree Wiig, porte-parole de Fiskeribladet. “C'est fantastique.” »
“Fantastique”, n’est-ce pas ? Le Bien a triomphé du Mal.
Maintenant, changement complet de décor. Je vous parle d’une source absolument fiable, que je connais parfaitement et dont je me porte garant quant à tous les détails qu’elle me rapporte, qui effectivement me rapporte la scène suivante. Cela se passe entre les deux épisodes, avant qu’on sache exactement ce qu’était ce bélouga espiègle, en marge d’une réunion semi-officieuse dans un service de telle ou telle institution du monde occidental, à laquelle participent des fonctionnaires “de telle ou telle institution” et quelques autres invités du domaine des questions de sécurité. Parmi eux, un général-britannique, superbement sanglé dans un uniforme qui évoque aussi bien Waterloo que la Somme, que El Alamein, aussi bien Wellington que Montgomery... En matière militaire comme en d’autres, le Royaume-Uni est un grand pays, et un de ses généraux ne peut être considéré comme un hurluberlu ou un bouffe-hystérique... N’est-ce pas, n’est-il pas vrai ?
Interruption de séance pour le petit café traditionnel. Un des participants (civils) se trouve engagé dans une conversation avec l’officier en question, on parle des graves problèmes de l’époque, jusqu’à ce point qui m’intéresse où le général-britannique martèle gravement quelque chose comme : “Il faut se rendre compte, tout de même, que la Russie a envahi la Norvège !” Étonnement de son interlocuteur, devant quoi le général-britannique, sans doute déjà agacé par le manque de vigueur et de suivisme héroïque du même, poursuit sur un ton à la fois impératif et plein du sens de l’urgence, du type Churchill-1940...
”Mais oui, cette affaire du bélouga, vous en avez entendu parler tout de même ! Un bélouga-espion qui se balade comme chez lui dans les eaux norvégiennes ! Les Russes sont déjà là, ils ont investi la Norvège !” ... Etc.
Je crois à peine en rajouter et même je me demande si je ne suis pas un peu en retrait en restituant ce qui devait être la substance de l’intervention du général-britannique. Ma source a insisté sur la longueur de son intervention auprès de son interlocuteur, sur son sérieux, la mobilisation de son esprit, etc., avec sans doute un peu de mépris (les Britanniques connaissent) pour ce civil à qui il fallait tout mâcher pour qu’il saisisse enfin la gravité de la menace qui pèse sur l’Occident (on dit “bloc-BAO”, mon général-britannique) ; même cette menace, d’ailleurs, qui n’en est plus une puisque qu’elle s’est déjà concrétisée, puisque (répétition), My God, “la-Russie-a-envahi-la-Norvège” !
Je dois avouer que je n’en croyais pas mes oreilles, que j’insistais auprès de ma source (“Es-tu sûr ?” etc.). Elle aussi, ma source, avait eu du mal à en croire ses oreilles ; mais non, le général-britannique était extrêmement sérieux, grave, plein d’une certitude professionnelle, – par pitié, enlevez-vous du crâne le cliché de quelqu’un qui cherche à endoctriner quelqu’un, tout cela est tellement sot, c’est-à-dire absolument fou, lorsque la folie vous mène en droite ligne à la sottise. L’apparence solennelle et pleine de sérieux professionnel du général-britannique prend alors des allures de Grand Opéra-bouffe, type Grand-Duc de Gerolstein, en la personne du général-britannique lui-même, qui parlait au nom des forces armées britanniques, au nom de l’unisson transatlantique avec les amis de “D.C.-la-folle”, au nom de l’OTAN, au nom de la civilisation occidentale (on dit “bloc-BAO” chez nous, mon général-britannique).
Car ceci est mon absolue conviction : ils-y-croient. La crapule de bélouga-espion, et maintenant déguisée en amuseur-thérapeutique pour enfants handicapés (le journaliste norvégien qui a sorti cette histoire doit être un agent du FSB et les enfants handicapés, des futurs agents du FSB déguisés en bélougas), – tout cela fait partie de l’invasion d’ores et déjà consommée de la Norvège par la Russie. (De toutes les façons, la série télévisée norvégienne dite Occupied l’avait annoncée depuis 2015, l’occupation de la Norvège par la Russie, – mais, détail sympa, avec l’accords de l’UE et des USA, ce que n’a pas prévu le général-britannique.)
Je le sais bien, les généraux et amiraux, après avoir fait leur travail, passent à la caisse, – comme l’amiral Stavridis, ex-SACOEUR commandant les forces de l’OTAN en Europe, grand lanceur d’alerte devant la menace russe, aujourd’hui avec le cul confortablement posé chez Carlyle, avec le salaire que vous imaginez. Récompense pour services rendus, sans aucun doute ? Si vous voulez réduire l’affaire à cette thèse comptable, libre à vous. Ma conviction, à moi, est de marbre : les services rendus ne l’ont pas été en fonction de cette récompense à venir, mais bien par conviction initiale, parce qu’il y croient dur comme fer, mordicus, à la façon d’un général-britannique.
Cette pensée, qui plonge au cœur abyssal de l’appareil militaire et de renseignement dont nous sommes si stupidement fiers, doit vous donner une mesure du caractère extraordinaire de l’univers, c’est-à-dire le multi-univers des univers-parallèles non-euclidiens où nous vivons, de la puissance irrésistible du système de la communication, de la vulnérabilité incroyable des psychologies... Nous sommes en pleine guerre et il s’agit bien de comprendre pourquoi ceux qui ne sont pas de notre camp ne sont pas de notre camp : parce qu’ils sont enfermés dans un univers différent à cause de la faiblesse de leurs psychologies ; et je proclame, moi, que cet univers est un simulacre qui porte la marque de Satan.
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