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740L’argument selon lequel la crise iranienne doit être appréciée du point de vue de la solidarité transatlantique, — cela rejoignant la réflexion sur l’implication de l’OTAN dans cette crise, — est très présent dans les esprits, dans l’establishment washingtonien, toutes tendances confondues. Le 30 avril, le Washington Times publiait des échos d’une conférence sur la crise iranienne, le 28 avril à Bruxelles.
Le journal insiste sur les visions différentes entre Européens et Américains (« U.S., EU split on handling nuke defiance »), sur la façon de réagir à la crise. Il ne relève pas trop nettement le paradoxe de l’habituelle hypocrisie des relations transatlantiques, consistant à se dire complètement d’accord et à prôner des réactions différentes : « The United States and the European Union struck different notes yesterday on how to respond to Iran's nuclear defiance while insisting they were in full agreement.
» Speaking at a conference, EU foreign policy chief Javier Solana said no one was considering military action over Tehran's refusal to halt uranium enrichment, and Europe did not want to join a “coalition of the willing” against Iran.
» U.S. Sen. John McCain, Arizona Republican, told the Brussels Forum in a speech on Friday night: “There is only one thing worse than military action, and that is a nuclear-armed Iran.” He said the United States would not stand by and let Iran wipe out Israel, as Iranian President Mahmoud Ahmadinjenad had advocated. »
A notre sens, le point le plus important concerne l’intervention de Richard C. Holbrooke, ancien adjoint à la secrétaire d’État Albright, de l’administration démocrate Clinton. Holbrooke a insisté sur le point central de la solidarité transatlantique, impliquant que les USA feront de l’attitude des Européens un test de la solidarité transatlantique :
« Former U.S. Assistant Secretary of State Richard C. Holbrooke, a prominent Democratic foreign policy specialist, said the response to Iran's nuclear program was a defining issue for trans-Atlantic relations. “Iran is the test case about whether we'll have effective trans-Atlantic cooperation,'' Mr. Holbrooke said. »
Il faut avoir à l’esprit que si John Kerry, le candidat des Européens, des multilatéralistes et des “modérés” atlantistes à l’élection présidentielle de novembre 2004 avait été élu, Holbrooke aurait été assuré d’occuper le poste central de secrétaire d’État. On est en droit de considérer que Holbrooke parle au nom de cette fraction de l’establishment à Washington. C’est édifiant.
Mis en ligne le 2 mai 2006 à 01H20