L’Iran devient de plus en plus problématique pour GW

Comme cela apparaissait avec les suites immédiates du discours du 10 janvier, l’Iran est entré dans l’arène de la contestation du Congrès. Jusqu’alors assurée d’une sorte de statut de tabou au contraire du conflit irakien, la guerre projetée contre l’Iran fait désormais partie des matières soumises à contestation. Avec sa manœuvre tactique du 10 janvier (élargir le conflit irakien à l’Iran pour justifier des mesures agressives contre l’Iran), GW a fait une erreur stratégique majeure. Vieille habitude.

Un signe important de cette évolution, c’est la prise de position du sénateur John D. Rockefeller IV, démocrate de Virginie occidentale et descendant de la prestigieuse famille. Rockefeller occupe une place importante, à la tête de la commission sur le renseignement. C’est lui qui serait chargé de superviser les “preuves” de diverses manigances iraniennes, au cas où GW chercherait un casus belli contre ce pays. Il apparaît évident que, cette fois, cela n’aurait rien à voir avec ce qui s’est passé avant l’invasion de l’Irak. Rockefeller y fait d’ailleurs explicitement allusion, avertissant par conséquent que le Sénat n’aura certainement pas la même attitude que celle qu’il eut à l’époque.

Selon le New York Times du 20 janvier :

«Senator John D. Rockefeller IV, the West Virginia Democrat who took control of the committee this month, said that the administration was building a case against Tehran even as American intelligence agencies still know little about either Iran’s internal dynamics or its intentions in the Middle East.

»“To be quite honest, I’m a little concerned that it’s Iraq again,” Senator Rockefeller said during an interview in his office. “This whole concept of moving against Iran is bizarre.”

(...)

»Mr. Rockefeller said he believed President Bush was getting poor advice from advisers who argue that an uncompromising stance toward the government in Tehran will serve American interests.

»“I don’t think that policy makers in this administration particularly understand Iran,” he said.

»The comments of Mr. Rockefeller reflect the mounting concerns being voiced by other influential Democrats, including the Senate majority leader, Harry Reid of Nevada, and Senator Joseph R. Biden Jr. of Delaware, about the Bush administration’s approach to Iran. The Democrats have warned that the administration is moving toward a confrontation with Iran when the United States has neither the military resources nor the support among American allies and members of Congress to carry out such a move.»

Mis en ligne le 21 janvier 2007 à 08H08