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643Les Chinois ont accueilli avec une ironie plutôt flegmatique et une bonne dose de philosophie le dernier rapport du Pentagone sur la puissance militaire chinoise. (Michael A. Weinstein, l’excellent commentateur de PINR, en parle dans une analyse de PINR du 26 juillet sur la Chine ; ce n’est pas, à notre sens, la meilleure qu’il ait faite, mais elle apporte suffisamment d’éléments pour comprendre ce que vaut ce rapport.)
Des sources diplomatiques chinoises sourient malicieusement devant les évaluations sombres et apocalyptiques du rapport du Pentagone sur les capacités militaires chinoises. « En fait, dit une de ses sources, à cause des priorités économiques de ces dernières années, le budget militaire a été complètement sacrifié et l’essentiel de l’armée chinoise est dans un état de décrépitude et de vieillissement très marqué. Ce n’est pas loin d’être une armée de vagabonds, même des généraux attendent leurs payes depuis des mois et des mois. Dans ce cas, l’augmentation de budget que signale le Pentagone, qui est réelle, est un simple début pour tenter de ramener cette armée à un niveau acceptable pour la sécurité du pays. On peut imaginer que la Chine commencera à avoir une armée normalement moderne d’ici 15-20 ans. »
Un des points du rapport du Pentagone que les Chinois jugent complètement faux est le budget des dépenses de recherche militaire. L’évaluation est faite à partir de facteurs complètement fantaisistes. Dans un autre domaine, les Chinois admirent la redoutable efficacité de la machine de propagande américaniste, qui a magnifiquement marché à l’occasion de la sortie de ce rapport.
Par ailleurs, les Chinois restent assez philosophes quant aux intentions US. Ils craignant moins une agression des Américains qu’une politique générale du Japon. Actuellement abrités derrière les Américains, les Japonais pourraient un jour s’en détacher et lancer leur propre politique de pression et d’encerclement de la Chine. Les Chinois jugent moins cela en termes militaires, auxquels ils ne croient pas beaucoup de la part des Japonais (ni même de la part d’autres, à cause de l’interpénétration des intérêts au niveau global), qu’en termes d’hégémonie et d’influence directes et indirectes.
Mis en ligne le 27 juillet 2005 à 09H10