L’oiseau enfant du tragique

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L’oiseau enfant du tragique


Entouré d’une barricade de pétales arrachées aux fleurs

De la nuit il s’enivre au vent frais ignore la durée de l’heure

Agglutinée à sa sœur dans la lune blanchie de cette lenteur

Qui tiédit les chagrins cendres des augurales douleurs


Il s’appuie sur des mots qui s’élancent et dans leur ruée

Frôlent de leur crinière l’aiguille et le fil du récit embué

Cousu dans l’embrun de mélancolie Y sont transmués

Terre eau air dans une parole rare qui répare un destin muet


Il n’est plus un fardeau ce temps épais aux couleurs

Poisseuses du mensonge sans autre nuance que l’horreur

Tenu en laisse par l’oiseau fou d’amour pétri de rigueur


Agrandi de la vigueur qui lui vient des années de larmes

De rires Du jour qui pointe entre deux rides De la cruelle arme

De la fidélité Vertige pour l’âme il rend caducs hiver et alarme


Badia Benjelloun