L’ombre de la crise de la globalisation sur la Commission et sur la présidence française de l'UE

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Nombre de journalistes et de commentateurs français continuent à nous présenter l’idée de l’impuissance des hommes politiques face au fait de la globalisation. Ils n’ont sans doute pas noté quelques événements qui se sont déroulés ces derniers mois. «Ces dernières années, à la Commission, le sentiment général était: “La globalisation n’est pas un débat, c’est un fait”, et là-dessus commençait la discussion pour déterminer comment s’adapter au mieux à ce fait, observe une source à la Commission européenne. Aujourd’hui, c’est fini, c’est l’incertitude qui règne autour de ce qui est perçu nettement comme la crise de la globalisation. La grande lecture à la Commission, aujourd’hui, c’est le rapport de Cohen-Tanugi et de son groupe d’experts, qui vient d’être publié dans son intégralité, qui est perçu comme devant fortement influencer les conceptions françaises. L’on se demande, à cette lumière, quelles vont être les initiatives de la France pendant sa présidence, de juillet à décembre.»

Le rapport Cohen-Tanugi, rendu public le 15 avril, est perçu comme explosif, comme mettant en cause des fondements de la globalisation, dans un contexte où nombre de ces fondements sont secoués sur leurs bases par des événements désormais irrésistibles. Une hypothèse court à la Commission européenne: l’initiative française sur la Méditerranée, qui est actuellement dans une phase intermédiaire et incertaine, pourrait être le réceptacle de propositions radicales si les Français décidaient de lui appliquer l'enseignement reçu du rapport.

D’autre part, la perception de la Commission, au travers de divers contacts à Paris, est paradoxalement que les Français restent encore très hésitants quant à la façon de mener leur présidence. «La perception, dit encore notre source, est que les Français craignent, et vont même jusqu’à prévoir que leur présidence sera toute entière marquée par une relance peut-être catastrophique de la crise financière globale. Alors, ils hésitent à prévoir des initiatives trop audacieuses, de crainte que celles-ci soient complètement noyées dans la crise…»


Mis en ligne le 19 avril 2008 à 11H46