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914Divers sites spécialisés suivent avec attention une sorte de “ruée vers l’or” discrète, très diversifiée et calculée, mais qui prend une allure de tendance significative. Plusieurs pays sont concernés, mais aussi des personnalités connues pour leurs activités de spéculateurs et d’investisseurs… Et, justement, de réputation dans les milieux financiers, l’or n’est certainement pas un moyen de spéculation particulièrement exaltant et efficace mais, au contraire, un moyen de sécurité et de renforcement face à des temps troublés de crise générale où les monnaies deviennent des matières volatiles, incertaines et dangereuses. La tendance décrite est donc celle d’un mouvement général de renforcement défensif face à une possibilité, sinon une probabilité de grande crise, voire de Très Grande Crise, – ou deuxième “vague crisique”.
• L’accent général est d’abord mis sur la Russie et les efforts constants, depuis 5 ans, de ce pays pour renforcer ses réserves d’or. Le site SHTFPLan.com du 10 septembre 2012 détaille effectivement les efforts réguliers des Russes depuis 5 ans pour renforcer leurs réserves, – c’est-à-dire depuis la crise de 2008. Cela implique que les Russes ne croyaient pas, dès 2008, que cette crise de 2008 serait la seule, mais qu’elle débutait un cycle de soubresauts crisiques dans une crise générale. L’importance de ces nouvelles qui portent sur un constat de long terme (5 ans) se trouve largement démontrée par le fait que Poutine s’est signalé, ces dernières semaines, par des déclarations publiques sur la crise générale elle-même et sur la situation présente, au bord d’une deuxième “vague crisique”. Le 11 juillet 2012, Poutine déclarait qu’on se trouve dans une crise générale “dont personne ne connaît la sortie”, – ce qui nous conduisait à remarquer : «A notre connaissance, c’est la première fois qu’un dirigeant de cette importance déclare que la crise actuelle est sans issue…» Il y a quelques jours, lors de son interview avec Russia Today (voir le 8 septembre 2012), Poutine s’est montré beaucoup plus précis, dans un passage qui n’a pourtant guère été relevé puisque toute l’attention de la communication portait sur des affaires ponctuelles et “humanitaires” (version BAO) comme la Syrie : l’annonce que la Russie est prête à affronter la deuxième “vague crisique” («Russia is better prepared for a second global financial crisis, Russian President Vladimir Putin said on Thursday in an interview with RT TV. “I believe we are even better prepared because we’ve already experienced the first wave of the crisis, and we have an understanding of what’s to be done about it and how we should do it,” he said. “And we have the instruments for crisis management.”»)… Voici les remarques de SHTFPLan.com annoncée plus haut :
«Russia’s President Vladimir Putin has been aggresively investing into the precious metal over the last five years – spending some $500 million monthly as he diversifies his country’s assets out of Dollars and Euros. Currently, 9% of Russia’s reserves are held in gold. […] According to the World Gold Council, Russia has more than doubled its gold reserves in the past five years. Putin has taken advantage of the financial crisis to build the world’s fifth-biggest gold pile in a handful of years, and is buying about half a billion dollars’ worth every month.»
• Un autre pays qui s’agite dans ce sens, c’est la Chine. Bien que la Chine annonce que l’or ne forme qu’autour de 2% de ses réserves (avec des doutes de nombreux commentateurs sur la réalités des chiffres donnés par la Chine), alors que la Russie est, elle, tout proche des 10% de réserves en or après son effort des 5 dernières années, il s’agit bien entendu de la tendance, de la dynamique qui importe ici. Zerohedge.com du 8 septembre 2012 résume l’activité récente de la Chine, avec un changement significatif en 2012, qui semblerait pouvoir être interprété comme une analyse similaire à celle de la Russie quant à la venue de la seconde “vague crisique”…
«The last time we looked at monthly Chinese imports of gold from Hong Kong in 2012, the comparable country in question was Portugal (whose citizens, if not central bank, incidentally have run out of gold to sell), because that is whose total gold holdings (at 382.5 tons) Chinese imports had just surpassed. Fast forward a month later, and the update is even more disturbing. In July, Chinese gold imports from HK, after two months of declines, have picked up once more and hit a 3-month high of 75.8 tons. While it is notable that this number is double the 38.1 tons imported a year prior, and that year-to-date imports are now a record 458.6 tons, well over four times greater than the seven month total in 2011 which was 103.9 tons, what is far more important is that in the first seven months of 2012 alone China has imported nearly as much gold as the total holdings of the hedge fund at the heart of the Eurozone, elsewhere known simply as the European Central Bank, and just as importantly considering the import run-rate has hardly slowed down in August, which data we will have in a few weeks, it is now safe to say that in 2012 alone China has imported more gold than the ECB's entire official 502.1 tons of holdings.»
• Dans ce paysage général, les uns et les autres rappellent la décision de certains gros investisseurs du monde financier de se tourner vers l’achat important d’or, qui n’est justement pas, comme on l’a vu, le moyen idéal de l’investissement productif, – par conséquent, montrant qu'eux aussi partagent cette analyse de la venue d'une crise considérable. Parmi les fortunes célèbres qui prennent cette orientation, la plus fameuse dans le monde de la communication est George Soros (John Paulson est un autre nom cité). SHTFPlan avait signalé, le 16 août 2012, des achats d’or significatifs de Soros.
«In a harbinger of what may be coming our way in the Fall of 2012, billionaire financier George Soros has sold all of his equity positions in major financial stocks according to a 13-F report filed with the SEC for the quarter ending June 30, 2012. Soros, who manages funds through various accounts in the US and the Cayman Islands, has reportedly unloaded over one million shares of stock in financial companies and banks that include Citigroup (420,000 shares), JP Morgan (701,400 shares) and Goldman Sachs (120,000 shares). The total value of the stock sales amounts to nearly $50 million.
»What’s equally as interesting as his sale of major financials is where Soros has shifted his money. At the same time he was selling bank stocks, he was acquiring [2] some 884,000 shares (approx. $130 million) of Gold via the SPDR Gold Trust. When a major global player with direct ties to the White House, Wall Street, and the banking system starts off-loading stocks and starts stacking gold, it suggests a very serious market move is set to happen…»
• Les uns et les autres admettant que ces divers évènements ont naturellement à voir avec une perception d’un avenir immédiat extrêmement incertain, sinon catastrophique, certains en cherchent la cause fondamentale. MarketWatch.com envisage cette cause d’une façon extrêmement large et fondamentale, proposant ainsi ce que les Anglo-Saxons nomment la “big picture”, l’événement de civilisation au centre de la perception… (Le 5 septembre 2012.)
«The big story of our era is not that the Spanish government is broke, nor is it that Paul Ryan apparently feels the need to embellish his running record. It’s that the United States, which has dominated the world’s economy for several lifetimes, is in relative decline. As was first reported here in April of last year, according to International Monetary Fund calculations, the U.S. is on track to lose its status as the world’s biggest economy—when measured in real, purchasing-power terms—to China by 2017.
»We will soon be the first people in two hundred years to live in a world not dominated by either Pax Americana or Pax Britannica. This sort of changing of the guard has never been peaceful. The declines of the Spanish, French and British empires were all accompanied by conflict. The decline of British hegemony was a leading cause of the First and Second World Wars…»
On observera que les conditions entourant les rumeurs ou les prévisions de crise, même financière, dans tous les cas économique au sens dynamique du terme, ont complètement changé par rapport à ce qu’elles étaient il y a quatre-cinq ans. Aujourd’hui, ce ne sont plus l’évolution des marchés et les geignements et filouteries des banques qui leur sont liées qui préoccupent, ni même le prix de l’or puisqu’il est question d’or. Tout ce qui concerne les aspects les plus complètement pourris et dissolus du monde financier est laissé à lui-même, comme un facteur devenu secondaire dans la structure de la perception de la crise. Désormais, ce sont les actes fondamentaux des autorités politiques restantes (celles qui ont encore une signification, en tant qu’autorités à valeurs politiques) qui importent pour nous donner une indication des événements possibles à venir.
L’aspect complètement manipulé, artificiel, schizophrénique, de ce monde absolument insubstantiel “des marchés”, les “maîtres du monde“ qui manipulent le monde avec des substances quasiment inexistantes (les échanges électroniques, voire le papier monnaie imprimé par tonnes), tout cela laisse place à des réalités bien plus solides et significatives… Elles rendent compte, ces réalités, de ce que serait la vérité de la crise si la seconde ”vague crisique” nous touche comme de plus en plus d'esprits le prévoient et, au-delà, ce que deviendrait la vérité du monde par conséquent. Il ne s’agirait plus d’une de ces crises selon les règles faussaires et dissolues du Système, à l’intérieur du Système, conformément au jeu du Système, mais une crise qui prendrait sa place dans la dynamique de destruction (autodestruction) du Système, déjà en-dehors du Système, pour faire que se confrontent effectivement, de manière très violente, le Système et son autodestruction.
Mis en ligne le 11 septembre 2012 à 12H14
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