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540Bon petit soldat, Condi Rice nous répète en clair les conceptions orwelliennes de base caractérisant la politique extérieure américaine. Si l’on se réfère à la définition de la guerre qui est la création du désordre par la force, l’affirmation est bien: le désordre, c’est la stabilité.
Condi Rice place cette appréciation dans un cadre général, également orwellien, qui vous dit : la guerre n’installe la déstabilisation que s’il y a stabilité avant. Comme avec nous c’est le contraire, c’est donc bien que la guerre apporte la stabilité. Il s’agit d’une psychologie qui s’apparente à l’informatique, incapable de distinguer autre chose que les deux termes extrêmes de base (noir ou blanc, bien ou mal, etc.), qui raisonne à l’intérieur d’un cadre ainsi complètement déterminé et verrouillé.
Rice parlait en philosophe achevée à Princeton University, selon ce que rapporte le quotidien australien Herald Sun et AFP :
« US Secretary of State Condoleezza Rice overnight defended the use of military force to advance the cause of democracy and liberty as “the only guarantee of true stability and lasting security”.
(...)
» “Some would argue that this broad approach to the problem is making the world less stable by rocking the boat and wrecking the status quo. But this presumes the existence of a stable status quo that does not threaten global security. This is not the case.” »
Cette sorte d’affirmation est plus intéressante du point de vue de la psychologie que du point de vue de la politique. (Du point de vue de la politique, l’affirmation est de plus en plus absurde et inconsistante, à cause de l’effondrement des moyens militaires américains. Aujourd’hui, en fait de guerre consistante, c’est-à-dire une guerre d’agression majeure, contre l’Iran par exemple, les USA ne sont plus guère capables que d’utiliser l’arme nucléaire. Rice a raison par l’absurde : la guerre installerait alors la stabilité par l’anéantissement nucléaire.)
L’affirmation de Rice est à placer en parallèle avec celle de Rumsfeld d’il y a quatre ans, rappelée hier dans cette même rubrique. Il s’agit de la même psychologie, formatée par le virtualisme du système de l’américanisme.
Mis en ligne le 1er octobre 2005 à 13H05