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3958• Grande querelle de communication où l’UE démontre à la fois sa fourberie et sa bêtise, fruit de l’affectivisme bureaucratique comme adaptation au wokenisme ambiant. • Les affirmations du Commissaire Européen (d’origine française) Thierry Breton, arrogante et méprisante, pour le vaccin russe Spoutn,ik-V déclenche une tempête diplomatique (si ce mot a encore un sens) avec intervention furieuse de Poutine. • La querelle montre que la Covid n’est pas une pandémie sanitaire mais civilisationnelle, celle qui emporte notre civilisation, sans vaccin possible.
Récemment, Pierre-André Taguieff nous rappelait opportunément cette position du grand ancêtre Raymond Aron : « On a trop négligé de considérer le rôle de la bêtise dans l’histoire, comme le notait Raymond Aron. » Désormais, l’UE nous vient prioritairement à l’esprit, allez savoir pourquoi ; dans tous les cas et à cet égard, le Commissaire européen (franchouillard) Thierry Breton a, comme disait fameusement ce grand ministre français des affaires étrangères que tout le monde sait, « fait du bon boulot ».
Bref, on peut être rassuré, fier éventuellement, d’être d’une époque pareille, où brillent les mille et un phares de la civilisation dite du bloc occidentaliste-américaniste. Poutine, par contre, n’est pas tellement satisfait, ce qui fait que, finalement, “la bêtise paie”, – et encore faut-il voir dans quel sens. Finalement, dans cette affaire du vaccin Spoutnik-V, qui est devenue une “affaire de communication politique” comme elle devait évidemment l’être implicitement dès l’origine, les eurocrates de Bruxelles ont offert au président russe une magnifique occasion de méchamment riposter et de mettre et agiter leur proéminence nasale, – “ce pic ! ... ce cap ! Que dis-je, ce cap ? … Cette péninsule !” [paraphrase], – dans les déchets infâme de leur grotesque simulacre d’analyse faussaire et de parti-pris idéologisé. Entre le « tueur sans âme » de Biden et la déclaration bombastique de Breton, Poutine n’a pas le temps de chômer pour profiter des avantages innombrables de sa corruption prédatrice et dictatoriale. Le bloc-BAO se couvre de ridicule comme d’un manteau qu’il prendrait pour le Saint-Suaire.
En effet, il est hors de question de laisser l’affaire du vaccin Spoutnik-V dans les replis avantageux de la crise sanitaire, où l’on peut plaider l’innocence d’une expertise trompeuse comme il y en a déjà eu tant ; il s’agit bien, comme à peu près toutes choses dans cette crise-Covid, de politique, si le terme convient encore pour cette sarabande infernale de la communication où les domaines les plus improbables, – des LGTBQ aux vaccins, – ne peuvent se comprendre, à la place où ils se trouvent et avec les passions qu’ils déclenchent, que s’ils tiennent lieu de causes et d’effets, de fondements et d’objets d’une “politique” devenue toute entière créature de l’affectivisme qui dévaste l’esprit de la modernité-tardive, si-tardive...
Dans ce cadre, l’UE, dite Union-Européenne, est remarquable par ses prétentions de puissance, par rapport à ce qu’elle représente comme puissance, – et, dans ce cas, l’arrogance faisant office de puissance, le simulacre peut sembler réalité pure à ceux qui s’y agitent. Sans doute est-ce le cas de Breton, qui annonce des choses exceptionnelles. Le compte-rendu de cette affaire que fait RT-français vaut citation complète.
« L’Union européenne n’a pas besoin du vaccin russe Spoutnik V contre le Covid-19 et pourra atteindre une immunité collective d'ici le 14 juillet avec les vaccins disponibles, si leurs calendriers de livraison sont respectés, a déclaré le 21 mars le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton. “On n'aura absolument pas besoin de Spoutnik V [...] pas d'autres vaccins non plus. Il faut maintenant que ceux qui sont là soient produits en masse et administrés en masse”, a-t-il dit sur TF1.
» “Spoutnik V, les Russes ont un mal fou à le fabriquer. Il faudra sans doute les aider, on verra ça au second semestre. S'il faut leur fournir une ou deux usines pour le fabriquer, pourquoi pas, mais pour l'instant priorité aux Européens”, a-t-il ajouté. “Aujourd'hui, nous avons clairement entre nos mains la capacité de livrer 300 à 350 millions de doses d'ici la fin du mois de juin et donc d'ici le 14 juillet [...] nous avons la possibilité d'atteindre une immunité au niveau du continent.”
» Autant de critiques dénoncées par le président russe Vladimir Poutine, lors d'une réunion télévisée, le 22 mars. “[C'est] une déclaration étrange”, a-t-il ainsi répliqué. “Nous n’imposons rien à personne. En Europe, nombreux sont ceux qui ne savent pas que la Russie a déposé il y a longtemps une demande d'enregistrement de son vaccin auprès de l’Agence européenne des médicaments. Cela a été fait, comme Tatiana Golikova me l’a rapporté ce matin, le 21 janvier 2021. Et ce n’est que le 4 mars que nous avons été informés du fait que notre demande commençait à être examinée”. “Quand nous entendons des représentants officiels faire de telles déclarations, une question s’impose : quel intérêts défendent et représentent de telles personnes ? Les intérêts de sociétés pharmaceutiques ou ceux des citoyens des pays européens ? Qu’est-ce qu’ils font, du lobbying ?”, a poursuivi le président russe.
» Accusant Thierry Breton de partialité politique, le fabricant de Spoutnik V a également défendu sur Twitter la fiabilité et l’efficacité de son produit par rapport à “certains autres vaccins approuvés dans l'UE”. Il s’est par ailleurs interrogé sur l’opportunité de demander une autorisation dans l'UE auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA). “S’il s’agit d’une position officielle de l'UE, merci de nous informer qu'il n'y a aucune raison de solliciter une demande d’autorisation de l'EMA en raison de vos préjugés politiques. Nous continuerons à sauver des vies dans d'autres pays”, est-il écrit sur le compte Twitter du vaccin.
» En vue de son éventuel déploiement dans l'Union européenne, le Spoutnik V a commencé à être examiné début mars par l'Agence européenne des médicaments. Des experts de l'EMA sont attendus en Russie le 10 avril a en outre fait savoir le ministre russe de la Santé Mikhail Murashko.
» Mais la présidente de l’institution, [l’Autrichienne] Christa Wirthumer-Hoche a eu des mots étonnants en parlant de ce processus d'homologation : elle a déclaré le 7 mars sur la chaîne de télévision autrichienne ORF déconseiller “vivement” de délivrer une autorisation nationale en urgence au vaccin russe. “C’est un peu comparable à la roulette russe”, a-t-elle commenté. Les développeurs du vaccin ont demandé des “excuses publiques” sur ce qu'ils considèrent comme “une possible ingérence politique dans l'examen de l’EMA”.
» Plusieurs pays membres de l’Union européenne n’ont toutefois pas attendu l'autorisation de Bruxelles pour permettre l’usage du produit dans le cadre de leur campagne de vaccination. Le 12 février, la Hongrie est devenue le premier pays de l’UE à homologuer le vaccin russe, tandis que la Slovaquie a reçu le 1er mars sa première livraison de Spoutnik V. La Tchéquie a elle aussi fait part de son intention d'acquérir le vaccin mis au point par l'institut Gamaleïa. Les autorités russes se disent prêtes à fournir dès juin des vaccins à 50 millions d'Européens, soit 10% de la population.
» Kirill Dmitriev, le patron du Fonds souverain russe (RDIF) qui a financé la mise au point du Spoutnik V, a également fait savoir le 15 mars que des accords de production du vaccin avaient été trouvés avec plusieurs entreprises européennes, “d’Italie, d’Espagne, de France et d’Allemagne”. Plusieurs responsables régionaux allemands ont ainsi exhorté le 18 mars les autorités européennes à accélérer l'examen du vaccin Spoutnik V et à anticiper son déploiement dans l'ensemble de l'UE. La chancelière allemande Angela Merkel s’est dite prête à commander le produit pour son pays, s’il est autorisé dans l'Union européenne.
» Alors que le vaccin russe est désormais autorisé dans 54 pays, couvrant 1,4 milliard de personnes, l'intérêt de plusieurs pays de l'UE pour ce produit augmente au moment où le vaccin développé par AstraZeneca et l'université d'Oxford connaît de grosses difficultés. La confiance des Européens dans son utilisation a chuté ces deux dernières semaines, sur fond d'inquiétudes quant à d'éventuels effets secondaires, a montré une étude d'opinion YouGov publiée ce 22 mars. Le vaccin d’AstraZeneca serait perçu comme plus dangereux que sûr en Allemagne, France, Espagne et Italie, indique cette étude réalisée entre le 12 et 18 mars.
» Son utilisation avait été suspendue dans plusieurs pays par crainte qu'il provoque des caillots sanguins, potentiellement mortels. Le 18 mars, l'EMA l'a néanmoins jugé “sûr et efficace”, et l'utilisation du vaccin a repris dans plusieurs pays. En revanche, la décision de l'Agence européenne concernant le Spoutnik V se fait toujours attendre.
Il y tout de même des détails sordides pour l’esprit, devant l’audace de l’ignorance et de la nullité, bref l’audace de la bêtise ; comme ce passage où il nous est dit que la directrice de l’agence européenne AEM, qui est chargée d’étudier notamment le vaccin russe, dont elle a le dossier entre les mains depuis janvier, déconseille vivement de prendre des décisions nationales favorables à son emploi parce que « C’est un peu comparable à la roulette russe ». Cette déclaration est absolument stupéfiante dans sa dimension diffamatoire et insultante : cette dame sait-elle quelque chose d’horrible sur la chose russe, – alors qu’elle le dise, et vite fait encore, elle est assez cher payée pour ça ! Cette dame ne sait-elle rien d’horrible à ce propos, alors qu’elle la ferme, elle est assez cher payée pour cela ! Il serait temps que ces hauts fonctionnaires du Système et les président démocratiquement élus (voyez Joe et son « tueur sans âme »), au côté des dictateurs de service, aillent répondre de leur incompétence ignoble, de leur irresponsabilité sans fond, de leurs propos diffamatoires dignes de petits voyous, devant, par exemple, le Tribunal International siégeant glorieusement à La Haye.
C’est dire si cette affaire du vaccin Spoutnik-V est extraordinairement emblématique de toutes les crises qui nous assaillent en même temps : crise de la Covid, crise de l’idéologisation bureaucratique et de l’affectivisme en politique du bloc-BAO (à partir du wokenisme) et son appendice de l’antirussisme particulièrement virulent à l’UE, crise du suprémacisme occidentaliste-américaniste renvoyant à notre crise civilisationnelle, etc. Il ne s’agit que très latéralement et très superficiellement d’une question de la valeur ou non d’un vaccin, mais de façon bien différente de l’intrusion dans tous les domaines d’une politique réduite à la moraline que dénonçait Nietzsche après en avoir inventé l’usage (‘Das Moralin’). C’est une bataille de décadents parvenus au dernier degré de leur état, et par conséquent investis de tous les pouvoirs ; et leur moteur fondamental, la “valeur” sur laquelle ils se retrouvent tous comme autant de hyènes autour d’une carcasse pourrie, est bien entendu la bêtise :
« ...[L]a bêtise des nouveaux bien-pensants. Il ne s’agit pas de la bêtise ordinaire, pour ainsi dire innocente, mais d’une bêtise prétentieuse, arrogante, sophistiquée. Un esprit de sérieux idéologisé, doublé d’une roublardise plus ou moins affûtée. C’est la bêtise commune aux élites médiatiques et aux élites académiques faisant profession de “radicalité”, à Rokhaya Diallo ou Lilian Thuram en version militante, à Judith Butler ou Gayatri Chakravorty Spivak en version “théorique”, disons comiquement pédante. » (Taguieff)
C’est là que se trouve le juge du vaccin Spoutnik-V, et quoi qu’il en soit de la valeur vaccinale de la chose qui n’est pas dans notre propos. La Covid ne nous révèle pas, elle nous confirme d’étape en étape, là aussi dans tous les domaines. Ce n’est pas une pandémie sanitaire, c’est une pandémie civilisationnelle ; à côté de la maladie portée par le virus, il y a la maladie qui emporte notre civilisation, – et contre cela, par bonheur, point de vaccin.
Mis en ligne le 23 mars 2021 à 12H30
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