L’UE, ou comment j’ai appris à adorer les sanctions

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L’UE, ou comment j’ai appris à adorer les sanctions

22 août 2014 – Avec les sanctions, il y a un seuil... Tant qu’on les applique à un petit pays, à un pays moyen, à un pays moyen-grand, à un pays grand-mais- pas-trop, tout roule et tout baigne sans trop de dégâts pour les sanctionneurs. (Dito, les “sanctionneurs” sont bien entendu du camp de la vertu, imparable cela ; c’est-à-dire le bloc BAO, à commencer par les USA dont c’est la spécialité, à suivre avec l’UE qui n’est pas loin de rattraper les USA...) Mais dès qu’on en vient à les appliquer à un grand/très grand pays, intégré évidemment dans le système de la globalisation (comment faire autrement ? Ce réseau est partout, par définition), – dès cette “ligne rouge” franchie, les sanctions cela devient tout autre chose, dans un renversement complet des effets ; tout simplement parce que la globalisation étant basée sur l’échange forcé et forcené, au-delà bien entendu du nécessaire et dans des buts d’uniformisation et d’éradication des identités et des souverainetés, tout “grand/très grand pays” tient un rôle important dans les flux d’échanges, c’est-à-dire dans l’économie des autres en plus de la sienne évidemment. Cette longue introduction, on le comprend, pour en arriver à parler de la Russie.

La guerre des sanctions contre l’Iran, c’était un moindre mal, qui pouvait être absorbé par les autres, parce que l’Iran n’est ni un “très grand”, ni même tout à fait un “grand pays”, notamment et essentiellement parce qu’il n’était pas très intégré dans la globalisation puisque mis à l’index et quasi-sanctionné en permanence depuis la révolution islamiste de 1979. La Russie, c’est une toute autre affaire. Quoi qu’on en pense et, surtout, qu’on en dise et qu’on en écrive, la Russie est un très gros morceau qui, notamment, exporte et importe beaucoup, fait circuler des richesses et accueille des investissements, etc. Du coup, les sanctions antirusses, à côté de ce qu’elles lui coûtent à elle, coûtent cher/très cher à toute une catégorie de pays-sanctionneurs, soit directement, soit indirectement lorsqu’elle prend elle-même (la Russie) des contre-sanctions. (Nous parlons essentiellement, exclusivement de l’Europe ... Bien entendu, on connaît la fine manœuvre US, qui est un des animateurs de la guerre des sanctions. Les contre-sanctions russes toucheront très peu les USA, beaucoup l’Europe, et l’Europe sera affaiblie, et l’hégémonie US sur l’Europe établie, ou rétablie,– comme si elle ne l’était déjà, à 250%. La stupidité US fait hennir de plaisir parfois. Nous sommes dans un monde globalisé, ils l’ont voulu et ils l’ont fait, et un monde globalisé en crise. Que croit-il donc ? Qu’une crise majeure européenne ne les toucherait pas, alors qu’ils sont eux-mêmes sur le fil du rasoir ? Parce qu’ils sont la “nation exceptionnelle” qui ignore ce qu'est le le fil du rasoir ? Il faut reconnaître que jamais autant de sottise n’a été déployée pour justifier autant d’arrogance au service d’autant de puissance aveugle.)

La chose, l’effet-boomerang contre l’Europe, était prévisible et elle a commencé à se réaliser, après les contre-sanctions russes du début août (voir le 8 août 2014). Alexander Donetski rappelle le premier bilan dans Strategic-culture.org le 21 août 2014 :

«The policy of sanctions implemented by the United States and the European Union is like cutting off the nose to spite the face. The European Union may lose up to 12 billion euro ($16 billion) because of Russia's ban on food imports. It had been forecast even before Russia hit back with retaliatory measures that the Baltic States would lose 10% of GDP. Latvia exported 90% of its fish to Russia. Now many fish and sea food producers of the country face bankruptcy. Lithuania is in trouble having lost the market for two thirds of exported pork. Estonia is going through hard times as it exported from one forth to one third of its agricultural products to Russia. Finish butter producers are in panic. They have exported their product to Russia since the start of the last century. Polish gardeners are in for trouble. Dutch, Hungarian, Bulgarian, German, French and Italian farmers and Norwegian fishermen will lose a profit measured in billions of euros.

»Europe may suffer serious damage as a result of its dancing to the Washington’s tune. According to estimations of Finish politicians, Finland faces a political crisis and snap elections under the slogan «Away from Brussels!» Hungary has been a traditional economic and trade partner of Russia. Its leadership openly expresses reluctance to comply with the decisions by European Commission. The discontent with the European Union is getting ripe in Bulgaria and Greece as Russia accounts for 20, 2% and 12, 4% of their exports accordingly.

»Recklessly following the US-led policy of sanctions Germany, Italy and France are already facing grave implications as a result. These countries are the main sources of income for the EU budget. Paris has zero economic growth, the GDP is down by 0, 2% in Italy and Germany. There is nothing to compensate the losses with. Making concessions to Washington, Europe makes itself doomed to face another crisis. It may take as many as ten years to make GDP reach again the level of 2008; Finland knows what it’s like to tackle the implications of economic slump.»

Le 16 août 2014, ZeroHedge.com détaillait les positions de quelques pays de l’UE que le site identifiait comme montrant des tendances marquées, sinon officielles, dans le sens de la revendication presque contestatrice, d’adoucir ou de lever les sanctions contre la Russie (l’Allemagne, la Slovaquie, la Grèce, la Tchéquie...). Le 18 août dans Moscow Times (relayé par RussiaList.org le 19 août 2014), Alexander Panine rapportait quelques réactions épouvantées de dirigeants politiques européens confrontés aux conséquences des “contre-sanctions”, outre l’intervention déjà fameuse de Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, observant que l’UE s’est “tirée une balle dans le pied” avec les sanctions contre la Russie...

«On Friday, Finnish President Sauli Niinisto became the first EU leader to meet President Vladimir Putin on Russian soil since the annexation of Crimea from Ukraine in March... [...] The sanctions tit-for-tat between Russia and the West were damaging relations previously seen to be on the rise, Niinisto told Putin in Sochi, and said he wanted to seek ways to end the crisis in Ukraine... [...] “The catastrophe that happened in Ukraine is … affecting us all, and it has much broader implications than [just] local consequences,” he told Putin, according to a transcript on Kremlin’s official website. [...]

»Directly hit by the bans was Finland’s biggest dairy producer Valio, which had shipped almost half of all its exports to Russia. The embargo forced the company to stop all production lines directed toward Russia. According to local media reports, Finnish supermarkets began stocking Russian-labeled products as Valio struggled to sell off the surplus. “Half the country supplies Valio. As a result of a chain reaction, every second farmer in Finland was hit by the food embargo,” said Dmitry Urvankov, owner of Invest Consult, a company based in Finland that helps organize Russian and Ukrainian investment in the country.

»Most of the Russian investment projects in Finland that Urvankov had been working on are either canceled or on hold, he said. “Russians are selling their property in Finland, fearing possible problems they may face in the future,” Urvankov said, adding that if Russia’s sanctions were to last the whole year, Finland’s economy would be badly hurt. [...]

»Earlier last week, Andrejus Stancikas, the head of Lithuanian Chamber of Agriculture said Russia’s retaliatory measures against EU and U.S. sanctions will hammer dairy, meat and vegetable producers and hit even those who had not supplied products to the Russia. “The situation is quite dangerous … because the blockade not only targets Lithuania but the whole EU. It would be difficult for producers to re-direct their exports toward the West because markets there are already awash with their own local goods that are now not going to Russia,” Stancikas was quoted by Russian news agency RIA Novosti as saying.

»Alarm came from Latvia as well. Riga Mayor Nil Ushakov said EU sanctions against Russia were a bad idea from the start and it was only logical that retaliatory measures would follow. “The whole idea of sanctions, no matter how [politicians] in Europe regard the situation in Ukraine and Russia’s role in it, was a failure from the start,” ITAR-Tass quoted Ushakov as saying on Friday...»

Devant ces quelques échantillons de situations catastrophiques et de réactions catastrophées, on en vient à se dire que la coalition anti-sanctions va bientôt devenir une majorité au sein de l’UE, et que la levée des sanctions n’est qu’une question de semaines. Le même texte de Moscow Times introduit une réserve radicale, – et d’ailleurs paradoxale comme on le verra plus loin, et donc extrêmement significative de la confusion. En début de texte, après la présentation de ce chœur des adversaires des sanctions, on précise que des “experts russes” doutent que les efforts, même combinés, “des pays-membres orientaux de l’Union, parviendront à dépasser le poids politique et économique de l’Ouest, pour faire alterner le balancier vers des sanctions moins lourdes et une désescalade...” («...doubtful that even the combined efforts of Europe’s eastern member states would be able to outweigh the politically and economically more influential West and swing the pendulum toward milder sanctions and de-escalation»). A la fin du texte, nous avons effectivement l’avis de l’expert ...

»... But Sergei Afontsev, professor at the Department of Global Political Processes at the Moscow State Institute of International Relations was doubtful that even the joint efforts of Eastern European countries would result in a united EU decision to ease the tensions, as things have already gone too far. In the punching match with Russia, the West has vilified Russia’s encroachment on Ukraine’s territorial integrity, its sovereignty and its desire to join Europe, and presented itself as the defender of these principles. By framing the clash in these terms, the EU has left itself with little wiggle room to change course, Afontsev said. “The damage dealt to businesses is considered irrelevant to the larger values at stake: the concept of a united Europe with Ukraine attached to it. Those who say their economies are being hit in the process are made to feel ashamed – they are undermining this bigger global issue.”»

Il s’agit d’une situation étonnante, et à plus d’un égard, où les positions des uns et des autres se révèlent fort confuses, et dans tous les cas témoignent du désarroi général devant ce fait étonnant : les Russes ont riposté et cela fait mal...

• Lorsque, dans la phrase citée, Alexander Panine observe que les pays d’Europe de l’Est n’arriveront pas à “dépasser le poids politique et économique de l’Ouest, pour faire alterner le balancier vers des sanctions moins lourdes et une désescalade...”, il ne peut que nous surprendre puisque l’on a plutôt l’impression, largement documentée, que ce fut l’Europe de l’Est, au sein de l’UE, avec sa position maximaliste, – notamment les trois pays baltes, – qui mena la charge antirusse et donc pour les sanctions. Avant la décision de la fin juillet, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, par exemple, freinaient clairement contre des sanctions du troisième niveau.

• Par ailleurs, lorsque le président Niinisto dit à Poutine «The catastrophe that happened in Ukraine is … affecting us all...» (“la catastrophe qui est survenue en Ukraine nous affecte tous”), on dirait qu’il parle d’un ouragan, d’un tsunami, d’un tremblement de terre dont nul n’est responsable et dont tous subissent les injustes effets. Tout de même, la Finlande a hurlé avec la plupart des autres (pays d’Europe de l’Est) contre la Russie dans la crise ukrainienne, et c’est bien l’UE qui est le détonateur initial de cette crise avec sa proposition type-ultimatum faite à Ianoukovitch en novembre 2013, suivie d’un engagement actif derrière tous les activistes du pays. Et pourtant non, Niinisto pleure dans le giron de Poutine comme si une malédiction commune les frappait, le Russe et lui-même. Cet étrange exercice en irresponsabilité contradictoire de type schizophrénique qui semble répondre à un cloisonnement de l’esprit est une marque intéressante de la situation.

• Là-dessus, il y a l’avis du professeur Afontsev, qui renouvelle effectivement cette étrange confusion de faire des pays d’Europe de l’Est les “colombes” presque prorusses contre les super-durs d’Europe de l’Ouest («...that even the joint efforts of Eastern European countries would result in a united EU decision to ease the tensions, as things have already gone too far»). Par contre, oui, ce qu’il dit n’est pas faux, et il est bien improbable que les efforts pour réduire les sanctions, sinon les annuler, aient une grande chance d'insuccès à moins d’événements importants, sinon décisifs, hors de l’orbite de l’UE. Mais son explication nous paraît peu appropriée, parce qu’elle s’attache un peu trop aux apparences des discours de l’UE, – et nous disons bien de l’UEThe damage dealt to businesses is considered irrelevant to the larger values at stake: the concept of a united Europe with Ukraine attached to it.»)

“Guide du routard” du labyrinthe des sanctions

... Avec ces sanctions européennes, nous sommes dans un domaine complexe et dans une situation étrange. Non, nous ne sommes pas, pour le principal, dans le domaine des “valeurs”, dont la première de toutes serait l’“Europe unie”, et dont “les dirigeants européens” jugeraient qu’elle seraient menacée par tout recul dans la russophobie, par tout adoucissement des sanctions. En fait, rien, absolument rien ne menace et ne peut menacer l’“Europe unie”, – ainsi pensent ces spécimens divers et variés et pourtant standards que sont les “dirigeants européens” ; ils ne font qu’exprimer quelque chose de plus fort qu’eux, qui les domine, que le Système et tout ce qui en fait fonction ont instillé dans leur raison dépourvue de défenses critiques par une psychologie si affaiblie et un caractère qui a la consistance du fameux éclair au chocolat de Théodore Roosevelt. D’ailleurs on la voit bien, cette certitude européenne absolument intouchable et inexpugnable, dans les comportements de l’Europe par le biais de tel ou tel obscur Commissaire issu d’un pays-membre de troisième zone avec l’Ukraine, lorsqu’elle, l’Europe, consent avec condescendance dirions-nous littéralement, sans crainte du pléonasme, à offrir ceci (ultimatum-suicide) ou cela (association-suicide) à la chère Ukraine en attente de son Messie. On comprend que si un jour l’Europe se défait, ce qui est évidemment l’option-miracle la plus raisonnable, ce sera comme le Titanic, avec l’orchestre jouant jusqu’aux premiers glouglous l’Hymne à la Joie de la Neuvième, et une réunion du Collège des Commissaires pour décider d’un train sévère de sanctions contre l’iceberg sans doute de fabrication russe, de façon à ce que le puissant paquebot achevant de sombrer poursuive sa route triomphale sur les flots vertueux de la globalisation qui chante comme les lendemains du même nom.

Les mêmes Commissaires, européens et arrogants comme l’on dit «beaux et cons à la fois» (Jacques Brel), qui traitent ainsi le vulgum pecus ukrainien, viennent pour nombre d’entre eux de ces mêmes pays de l’Est qui ont dénoncé et démonisé le vulgum pecus russe et son président accusés d’être des barbares assoiffés de sangs divers et de conquêtes à mesure, et sont les mêmes encore qui se retrouvent aujourd’hui geignant et gémissant, notamment devant le même président russe démonisé, demandant de lui un réconfort et la solidarité nécessaire du genre humain devant cette chose venue du ciel, cette «catastrophe that happened in Ukraine... affecting us all...». Le tout est un bel exercice, non seulement en irresponsabilité contradictoire comme nous disions plus haut, mais aussi en vulnérabilité extrême (psychologie fragile, caractère type-éclair au chocolat) à l’influence de cette force qui les domine tous, qui est le Système autonome et qui suit sa propre voie déstructurante et dissolvante.

Dans cette occurrence, le principal “opérateur” et relais du Système n’a rien à voir avec le discours sur les “valeurs”. C’est une bureaucratie considérable, celle des institutions de Bruxelles, faite d’hommes et de femmes de bonne volonté sans aucun doute, dont le principal du comportement est celui de la technicité évidemment bureaucratique, de la structuration bureaucratique traduisant dans un cadre de fer toutes les mesures découlant du discours de la communication humanitaire qui constitue l’activité courante des dirigeants-Système avec leur souci vertueux d’alimenter leur statut vertueux pour satisfaire aux vertueuses relations publiques. Lorsqu’ils font leurs discours, rédigés par les services de la communication, ces dirigeants-Système ne comprennent pas qu’ils ouvrent les vannes de cette activité structurante de la bureaucratie qui produit aussitôt un ensemble d’une puissance inexpugnable, et sur lesquels il devient très vite impossible de revenir, de mesures évidemment contraignantes que constituent les sanctions en général. Cette puissante structure bureaucratique, que personne ne dirige ni ne contrôle vraiment puisque sans inspirateur ni producteur identifié dans la hiérarchie officielle, est une masse considérable d’individus et de service dont chacun veut affirmer sa compétence et ses prérogatives sans voir qu’il est devenu une partie sans aucun pouvoir d’un tout qui s’est constitué en un pouvoir irréfragable. (Comme on voit, nous faisons bien peu de place aux pressions politiques américanistes. Elles existent mais elles ne sont nullement décisives. Ce qui est efficace, du côté US, c’est la pression et l’émulation du pouvoir bureaucratique US par rapport à son vis-à-vis européen, dans le cadre solidaire du bloc BAO. Ce pouvoir bureaucratique US s’est lui-même constitué en un monstre bureaucratique producteur de sanctions, et contre lequel, comme pour l’Europe, le pouvoir politique est impuissant, et dont il est, ce pouvoir politique, aussi prisonnier que son compère européen.)

Pour cette raison, d’une façon générale, on n’identifie jamais vraiment la source d’un trains de sanctions nouvelles qui s’accumulent, et on ne sait plus comment pouvoir réfréner et faire reculer ces sanctions, encore moins en briser le cadre, une fois qu’elles sont en place. Pour cela, il faut, – il faudrait des dirigeants politiques souverains et nationaux, hors du cadre institutionnel, décidant arbitrairement et pour leur compte de briser ce carcan, – denrée bien rare aujourd’hui, comme soumise à embargo universel tant ces dirigeants sont eux aussi sous l’empire du Système dont ils ont laissé croître la puissance. Car, au bout du compte, c’est bien du Système, revenons-y, qu’il s’agit ; et plus que jamais vaut l’hypothèse que nous ne cessons de présenter, de cette entité autonome, dotée d’une psychologie, voire de l’équivalent d’une “intelligence”, à finalité déstructurante et dissolvante, répondant à des forces qui sortent du domaine de l’humain. Le monstre bureaucratique, l’un des rejetons du Système, a, dans ce cas, des connexions métaphysiques qu’il interprète en complète inversion. (Voir notamment, pour le développement de cette hypothèse fondamentale, notre Glossaire.dde sur le Mal (I), sur le Système, sur l’effondrement du Système.)...

C’est dire, avec cet argument renforçant tant d’autres plus humains, que nous ne sommes pas près de revenir sur ces sanctions, comme le voudraient la logique et le bon sens politiques. La seule objection à ce triste constat réside dans une de ces révoltes qu’on a évoquées plus haut, qui équivaudrait, dans le chef de l’un ou l’autre dirigeant, ou d’un ensemble de dirigeants, à un coup d’État antiSystème. De ce point de vue, on précisera qu’une détérioration rapide, catastrophique et hautement proclamée par le système de la communication de la situation économique européenne, principalement à la suite des sanctions, serait sans aucun doute un facteur incitatif très intéressant à cette sorte de révolte. Ce serait une vraie crise nouvelle, qu’il ne faut pas hésiter à l’avance à qualifier d’infiniment vertueuse, avec connexion directe avec la crise ukrainienne et faisant des sanctions une crise en soi pour ceux à qui il a été imposé de les décider. On comprend que ce serait une pierre notablement solide sinon décisive ajoutée à l’édifice de plus en plus puissant de la crise générale d’effondrement du Système. Une vraie et grande Bonne Nouvelle.