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429Le 21 juin 2006, nous avons publié un ‘Bloc-Notes’ sur un incident entre une Commission de l’Assemblée de l’UEO et le Pentagone. Cette petite nouvelle a amené une réaction de l’Assemblée de l’UEO, à laquelle nous avons nous-mêmes répondu (par la voix de Philippe Grasset). Comme nous l’annoncions dans cette réponse, nous publions cet échange de courrier qui s’est fait par courrier électronique, — le courriel que nous avons reçu le 22 juin et notre réponse du 23 juin.
• Courriel venant de l’UEO le 22 juin 2006 (le souligné en gras l’est dans le texte original):
« Monsieur,
» L’Assemblée est très sensible à l’intérêt que vous portez régulièrement à ses travaux et je vous remercie pour votre appréciation positive de la qualité des rapports parlementaires.
» En ce qui concerne l’article intitulé “L’UEO existe toujours puisqu’elle se heurte au Pentagone”, que vous avez publié le 21 juin 2006 dans le Bloc-Notes de votre site web, je voudrais vous prier de rectifier certaines imprécisions et fausses affirmations concernant la visite d’une délégation d’une commission de l’Assemblée aux Etats-Unis.
» Contrairement à ce que votre article indique, le Pentagone n’a à aucun moment signalé à l’Assemblée que le déplacement à Houston pour une visite de la NASA ne serait pas autorisé pour des raisons de sécurité. En fait, ce déplacement a été l’objet d’une demande de l’Assemblée auprès de la NASA qui n'a pas donné suite. Le Président de la Commission n’a pas l’intention, contrairement à ce que vous annoncez dans votre article, d’envoyer une lettre au Pentagone pour lui demander des explications.
» L’Assemblée a établi de longue date de bonnes relations avec le Pentagone. Récemment encore, la Commission de défense de l’Assemblée s’est rendue au US Joint Force Command (le commandement de la ‘Transformation’ et du ‘Network Centric’) et au Allied Command Transformation de l’OTAN à Norfolk où elle a pu bénéficier d’une présentation des bâtiments de guerre de l’US Navy. Lors de la même visite, les membres de la commission ont pris part à une série d’autres rencontres hors Pentagone, notamment au GAO (Government Accounting Office), où ils ont été reçus par le Contrôleur général.
» Pour leur part, les industriels américains, contactés directement par l’Assemblée pour sonder la possibilité de visiter des lieux de production du Joint Strike Fighter et des composantes pour la défense antimissile, ont proposé d’accueillir la délégation en organisant des rencontres avec leurs représentants et dans leurs centres de démonstration à Washington, ce que la Commission a accepté.
» Cordialement,
» Michael Hilger.
» Conseiller de Presse, Assemblée de l'UEO »
• Notre réponse, par courriel du 23 juin 2006 :
« Très cher monsieur,
» Vous êtes conseiller de presse et vous faites votre métier. (Fort bien selon mon appréciation, puisque vous lisez dedefensa.org.)
» Vous me présentez votre version d'un incident, dont je me crois en droit de supposer qu'elle est la “version” officielle. (Si ce n'est pas le cas, dites-le moi.)
» Depuis (au moins) le fameux 11 septembre, l'uranium de Saddam, les ADM irakiens, les bombardiers téléguidés à longue distance du même Saddam, les déclarations vertueuses de Colin Powell à l'ONU et j'en passe tant et plus, on sait sans le moindre doute ni la plus petite hésitation qu'une affirmation officielle est une “version” de la réalité, rien d'autre, — pour être (très) généreux, disons: ni plus ni moins qu'une autre. J'en juge de la même façon pour ce qui est des qualificatifs que vous utilisez ici et là (“fausses”, par exemple), — sans m'en offusquer dans la plus petite mesure, croyez-le bien. Comme on dit, Dieu reconnaîtra les siens, et selon l'esprit de la chose plus que selon les arguties terrestres.
» Je suis ravi d'apprendre que l'Assemblée de l'UEO a les meilleures relations du monde avec les États-Unis, — dans tous les cas selon la “version officielle”, et avec un luxe de détails qui doit nous réchauffer le coeur. J'ajoute en être encore plus ravi, voire même rassuré, puisqu'il s'agit du Pentagone et de l'industrie d'armement, qui semblent ainsi être la mesure transatlantique de notre vertu officielle (c'est-à-dire, une “version” parmi d'autres de la vertu). Cela me conforte diablement dans mon sentiment général vis-à-vis des dirigeants européens (vous en trouverez des traces éparses ici et là sur le site).
» Je suis aussi ravi de voir confirmé qu'il y a bien eu un incident et de constater qu'il y en a différentes versions. Cela témoigne de la vigueur démocratique de notre société occidentale et transatlantique. Je n'ai jamais douté de sa vertu (toujours elle) à cet égard, dont vous portez vous-même témoignage.
» Je publierai donc votre réaction et ma réponse. Ce qui a déjà été publié reste publié, sans aucune restriction de ma part conformément à ce que je vous expose plus haut. Comme on dit d'une façon assez banale, “le lecteur jugera”. Pour ma part, j'en reste là et je continue mon métier d'observateur et de commentateur indépendant des événements courants du monde.
» Avec mes sentiments les meilleurs.
» Philippe GRASSET
» Editeur et gérant de la publication, directeur de la rédaction »
Mis en ligne le 25 juin 2006 à 10H01