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39846 avril 2021 – Une expression favorite de notre époque immensément stupide, – bêtise oblige, – est celle-ci : “faire bouger les lignes”. Pour la plupart d’entre eux, les perroquets qui répètent cela ignorent totalement qu’ils définissent cette “époque immensément stupide”. La seule expression qui vaille est celle-ci, et elle vaut pour tous ceux qui tentent de saisir quelques évidences de cette époque stupide et du Système qui la domine, tous ceux qui tentent d’échapper à la loi arbitraire et d’exception du simulacre : non pas “faire bouger les lignes” mais “désintégrer les lignes”, les faire exploser, les réduire en bouillie, les néantiser !
Cela signifie que tout est lié, que tous les événements crisiques de la colossale structure crisique qu’a créée le Système en voie d’effondrement, dépendent justement de la même matrice, du même ventre immonde et fécond d’où la Bête nourrit son chaos ; et “la Bête”, chers au faibles d’esprit et à l’apprenti-zombie, c’est le Système, la même écrasante entité, – loin de tous les “ismes” que nous affectionnons, et principalement si pas exclusivement le plus utilisé d’entre eux, le “fascisme” ; cette hideuse et obligeante “Bête immonde” pieusement conservée dans le grenier poussiéreux des souvenirs convenables et bienpensants d’il y a un bon siècle, que l’on évoque comme l’on dégaine à chaque pet de lapin qui semblerait vouloir nous enfumer.
Mais je m’égare, pourriez-vous croire, alors que mon but est de vous parler de l’Ukraine, où l’alarme est considérable :
« Tension très forte entre l’Ukraine de Zelenski et la Russie, la plus forte depuis le “coup de Kiev” exécuté par les USA en février 2014 et ce qui a immédiatement suivi. »
Vous allez observer néanmoins combien cette introduction a de rapport avec la situation telle qu’elle est, et non pas telle qu’on la simulacre aussitôt, – du quasi-néologisme dans son emploi, qu’on me pardonnera, – en vérité verbe “simulacrer” signifiant en toute proximité du vieux latin, « adorer de faux dieux », – et y eût-il jamais une définition plus explicite de l’emprisonnement où nous nous trouvons ?
Bien, venons-en à l’Ukraine.
L’alarme y est donc très sérieuse, certes à cause de l’habituelle provoc’ ukrainienne, mais surtout parce que, depuis quelques temps assez courts, – tiens, notamment depuis le “Poutine est « un tueur sans âme »” de Joe Biden, – les Russes sont devenus mortellement sérieux. C’est-à-dire qu’ils envisagent sérieusement d’entrer dans un conflit s’ils estiment que les choses vont trop loin. Et il s’agit d’un conflit, bien sûr, où, quelque forme tactique qu’il prenne, nous-autres braves Occidentaux soutiens de l’Ukraine, prendrons une mémorable raclée (en excluant l’hypothèse de la forme stratégique nucléaire, où la raclée sera celle du genre humain en général).
Plusieurs textes d’auteurs directement connectés avec les affaires russes prolifèrent. Je parle des vrais auteurs des vraies affaires russes, c’est-à-dire des auteurs luttant contre la subversion du Système évoluant notamment sous le masque d’un pitoyable Zelenski et autres clowns-bouffe, et donc auteurs qu’on placerait nécessairement du côté de la Russie. Il y a notamment les textes autour des observations scénaristiques d’une guerre probable Russie-Ukraine (début mai est la date envisagée) du Dr. Pavel E. Felgenhauer, analyste russe travaillant notamment pour la Jamestown Foundation. Il y a aussi, et c’est sur ce texte que je veux m’attarder, le texte d’Andrei Martianov dont Le Sakerfrancophone nous donne une adaptation française, après une rapide mise en forme et recommandation du Saker US nous conseillant la lecture de ce texte (de Martianov).
Martianov développe l’idée effectivement de la possibilité d’une guerre, en en attribuant la responsabilité aux “usual suspects” (ou mieux encore, “usual culprits”), ceux qu’on désigne à D.C. sous l’expression de neocons. Pour situer son propos, Martianov emprunte un extrait d’une déclaration de Michael Hudson, économiste fameux, professeur à l’université du Missouri, auteur, etc., – Hudson parlant lors d’un dialogue en conférence qu’il a avec Pépé Escobar, à la fin mars :
« Les Américains veulent la guerre. Les personnes que Biden a nommées ont une haine émotionnelle de la Russie. J’ai parlé à des membres du gouvernement qui sont proches du parti Démocrate, et ils m’ont dit qu’il y a un désir émotionnel pathologique de faire la guerre contre la Russie, provenant en grande partie du fait que les Tsars étaient antisémites et qu’il y a toujours la haine de leurs ancêtres : “Regardez ce qu’ils ont fait à mon arrière-grand-père”. Et donc ils sont prêts à soutenir les nazis, à soutenir les antisémites ukrainiens. Ils sont prêts à soutenir les antisémites d’aujourd’hui dans le monde entier, tant qu’ils récupèrent cette concentration émotionnelle sur une sorte d’économie post-19e siècle. J’ai rencontré ces gens. Leur émotion est celle de la haine et de la colère. Vous pouvez regarder leur visage et voir ce qu’ils sont devenus. C’est vraiment dangereux. Ils sont fous. Et Poutine a tout à fait raison. L’Amérique a obtenu son pouvoir en ne respectant pas ses accords. Elle a rompu toutes ses promesses avec les natifs américains pour prendre leurs terres. Elle a rompu son accord avec l’Iran. Elle a rompu l’accord ukrainien de Minsk, et le JCPOA auparavant. Alors quel est l’intérêt de signer un accord avec les Américains... ? »
A la suite de quoi, Martianov décrit ces Américains qui « veulent la guerre », en vient aussitôt aux neocons, qu’il déconstruit également aussitôt en montrant que cette étiquette ne veut rien dire, et surtout pas tous les caractères politiques (néo-conservateurs, trotskistes, etc.) dont on l’a affublée depuis des lustres. Il ne reste, au sens très large et généreux de l’américanisme, que les “fauteurs de guerre” (“warmongers”), qui sont légion à DC jusqu’à n’être que la seule catégorie envisageable et admissible par la matrice. Martianov garde l’explication de la folie, ce qui est pour moi une évidence, mais implicitement également l’explication beaucoup plus incertaine de “l’antisémitisme des tsars” :
« Voici ce que j’essaie constamment de souligner : on ne négocie pas avec une bande de fous, surtout affligée d’un traumatisme ethno-religieux étroit qui au fil des ans est réamplifié dans la chambre d’écho de l’immigration juive américaine, dont l’ascension au sommet du pouvoir et de l’influence politique dans la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale s’est faite par le biais de ce que certains, à tort, continuent de considérer comme un mouvement néoconservateur (trotskiste) intellectuel, qui n’est en réalité ni “conservateur”, dans aucun sens applicable, ni, surtout, intellectuel... »
Donc, pour mon compte, l’explication de la folie suffit : lorsqu’on a la folie, on tient la cause absolue du comportement, et tous les arguments que développe le fou, ou qu’on lui prête, ne sont que des amuse-gueule de passage et de fortune. Ainsi, justifier la haine contre la Russie par la folie me convient parfaitement, parce que la haine à ce degré de surdité et avec cette constance aveugle rime dans ce cas avec “folie” ; mais lui adjoindre du poids incertain d’un objet comme “l’antisémitisme des tsars” (qui n’existe plus, s’il existât jamais, depuis 1917) qu’on continue à combattre avec l’appoint des antisémites actuels les plus extrêmes possibles (la branche néo-nazie extrêmement active des Ukrainiens antirusses) me paraît inutile et insatisfaisant. On ne peut mettre sur le même pied la folie qui se manifeste à DC et cette incertaine architecture, ni expliquer celle-ci par celle-là ; alors que et par ailleurs, la présence nazie en Ukraine avec laquelle nous avions fait et continuons à faire alliance avait mis en évidence certains points très particuliers de notre bloc-BAO, bien loin de l’affaire de “l’antisémitisme des tsars”.
Le titre de l’article de Martianov est « They (Neocons) May Have Anger Issues... », dont la signification interprétatoire est assez ambiguë. Pour moi, le meilleur choix, si on donne au mot “anger” son sens le plus large d’une folle passion devrait être : “Les neocons ont peut-être trouvé le théâtre de l’opérationnalité de leur colère haineuse” (ou “de leur colère furieuse”, etc.). On comprend le sens de l’interprétation, et l’on comprend aussi que ces mots divers (“colère”, “haine”, “fureur”, et l’on pourrait mettre aussi “passion”) ont tous une connexion avec la folie. D’où la justesse du jugement sur la “bande de fous”, « C’est vraiment dangereux. Ils sont fous. », – qu’il faut prendre dans son sens le plus puissant : nous parlons bien d’une pathologie de la démence. C’est sur ce point que je veux m’arrêter.
Je comprends mal, pour mon compte, pourquoi et comment l’on ne fait pas le lien entre cette soudaine résurgence du sentiment de guerre (et non la résurgence des neocons ou des warmongers qui n’ont jamais cessé d’exister), qui s’exerce contre la Russie, mais également contre la Chine, contre l’Iran, contre la Syrie, etc., – et la démence qui s’exprime dans le mouvement du wokenisme. La folie n’est pas une pandémie qui se limite à telle ou telle catégorie, c’est au contraire la pandémie la plus universelle qui soit lorsqu’elle se déclare dans un milieu, dans un segment de pensée, dans un courant idéologique, dans un sentiment collectif d’“exceptionnalité” comme celui qui continue à entretenir, à bercer, et même à renforcer l’addiction de Washington D.C. dans son simulacre.
Oui, j’ai du mal à comprendre pourquoi l’on ne fait pas le lien entre cette soudaine renaissance d’un désir de guerre dans le champ clos, pourri et corrompu, et si familier au nouveau président, de l’Ukraine, et la dynamique du wokenisme qui bouleverse absolument les fondements sociaux, sociétaux, psychologiques. Pour moi, l’un ne va pas sans l’autre, et aucun ne demande d’explication “rationnelle”, ou même “idéologique”, ou ethnique et religieuse, etc. ; au contraire, cette sorte d’explication diminue l’idée même de la démence et nous fait rater la véritable ampleur et la signification de la situation ; bref, elle nous fait rater la vérité-de-situation.
Au contraire, la réactivation de la possibilité d’une guerre avec l’Ukraine, une sorte de “retour à 2014”, ou “2014.02”, suit la parfaite logique de la folie qui ne cesse de chercher, et de se trouver un objet qui entre en-dedans elle (dans la logique de la folie), pour justifier et subir le déchaînement de ses actes incompréhensibles parce qu’“insensés”. Martianov lui-même, en même temps qu’il tentera plus loin de l’expliquer, parle comme d’une évidence, au fil de la plume, de « la politique étrangère insensée des États-Unis ou, plutôt, de son absence ».
Là-dessus et pour finir sur une perspective cohérente (?), je vais tout de même dire quelques mot des prévisions du Dr. Felgenhauer, cité plus haut. Après avoir longuement décrit les différentes tactiques envisagées par les Russes pour la raclée qu’ils prévoient d’administrer aux “Ukronazis”, comme on désigne familièrement les gens de Kiev, . Felgenhauer explique que la position des Occidentaux (l’OTAN, l’Europe, les américanistes-européistes, nous quoi) face à ce conflit qui arrive vers nous, et grâce à nous principalement, à grands tours de chenilles de char, – eh bien, cette position « n’est pas très claire ».
« Certains [à l’Ouest] disent que les Russes ne devraient pas être provoqués, et qu’une intervention militaire [de l’OTAN] est trop risquée.
» D’autres, au contraire, sont en faveur d’une unification (de la Russie et de l’Ukraine) et d’une confrontation ouverte, parce qu’alors il sera possible de négocier avec les Russes. »
La seconde hypothèse vous paraît-elle étrange, comme à moi ? Elle prévoit de favoriser une confrontation, de façon à ce que les Russes conquièrent l’Ukraine, parce qu’alors il sera plus facile de négocier avec les Russes ? (Peut-être parce qu’alors, ayant gagné la guerre en conquérant l’Ukraine, la Russie ne pourra plus nier qu’elle a effectivement envahi l’Ukraine, comme on le dit et le répète avec tant de certitude depuis 2014 ? En effet, n’est-il pas plus habile, et plus loyal, de provoquer les événements selon notre narrative, à l’avantage des Russes dont on décrit toutes les turpitudes agressives et furieuses qui vont si bien avec, pour prouver la justesse de notre narrative ? Ah, beauté sans fin du déterminisme-narrativiste...)
Bref et outre l’imperturbable sérieux des Russes qui déploient leurs troupes, la véritable nouvelle dans cet événement crisique de l’Ukraine est qu’il est confirmé que les fous sont plus fous qu’ils n’ont jamais été, au moins à un degré fondamental plus haut dans la folie, jusques et y compris proche de ses sommets ultimes, – et que la guerre sera wokeniste ou ne sera pas... Au reste, l’on apprendra avec soulagement que l’U.S. Army, réformée aux couleurs du wokenisme, a averti qu’elle était prête à toute éventualité.
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