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431Le chaos ukrainien est bien connu. Le nouveau gouvernement ‘orange’ Ioutchenko-Timochenko a tenu un peu plus de 24 heures, après trois mois de négociations. Depuis, le président Ioutchenko est engagé dans des négociations avec son adversaire direct, le chef du parti des Régions (pro-russe) et prédécesseur de Ioutchenko, Viktor Ianoukovitch. Pendant ce temps, que fait-on des projets internationaux d’intégration de l’Ukraine ?
Pour l’OTAN, tout le monde à l’OTAN est à peu près d’accord pour geler la discussion. Pour l’UE, la question est vue très différemment, dans tous les cas du côté ukrainien puisque l’opinion publique est favorable à l’adhésion (au contraire du cas otanien).
L’édition du 13 juillet de ’EUObserver’ rapporte des interventions pressantes du n°2 de l’ambassade ukrainienne à Bruxelles, Konstantin Iesiliev.
« ''Regardless of the colour of the coalition, EU integration of Ukraine will be the parameter of any government that will be created,'' Ukrainian EU embassy number two man Konstantyn Yesilieiev stated. ''Everybody sees Ukraine in the EU. The differences are only on tactics.''
» ''Right now the Ukrainian side is a little worried about the debate on the future borders of the EU,'' he added. ''The borders of the enlarged EU should be limited at the eastern border of Ukraine...We need a firm political statement from the EU [on future membership].'' »
EUObserver rapporte également, comme réaction informelle aux pressions ukrainiennes : « ''In my opinion, after the Balkans the door will be closed. Ukraine and Turkey are too big to join even though we cannot say this openly. We will have to find something else, some kind of 'European Neighbourhood Policy plus' for these countries,'' one EU diplomat told EUobserver. »
Ces remarques semblent parfaitement résumer l’état d’esprit qui s’est installé dans les institutions européennes. Il s’agit de l’idée qu’après les événements de 2005 (votes négatifs en France et en Hollande), le processus d’élargissement doit être gelé, surtout pour ce qui concerne les grands pays (l’Ukraine et la Turquie essentiellement). Jusqu’à ces dernières semaines, le processus bureaucratique vers l’élargissement sans restriction semblait se poursuivre au sein de la Commission, mais il est en train d’être sérieusement freiné. La Commission semble se rendre compte qu’une telle évolution est pour l’instant politiquement impossible au sein de l’UE (dans tous les cas, rien avant les élections françaises de mai 2007, et après rien n’est vraiment garanti). Même l’élargissement aux petits pays des Balkans, actuellement en cours, sera très difficilement accepté.
Ainsi l’appréciation ukrainienne n’est-elle pas fondée dans ce cas. Ce n’est pas le chaos ukrainien qui freine l’UE dans son processus d’élargissement vers ce pays (comme dans le cas de l’OTAN), mais bien le chaos régnant aujourd’hui au sein de l’UE.
Mis en ligne le 14 juillet 2006 à 14H22