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523On peut lire par ailleurs dans notre rubrique “Nos choix commentés” un article de Alexei Makarkine, expert russe du Center for Political Technologies de Moscou sur la poussée US actuelle pour faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN. Washington n’accepte plus aucun argument contre cette orientation, y compris du président Ioutchenko, lequel mesure les difficultés de la tâche par rapport au sentiment de l’opinion publique. La démocratie ayant été établie en Ukraine, il est temps de ne plus tenir compte de l’opinion publique, — voilà en substance le message des Américains aux Ukrainiens. La direction ukrainienne devant beaucoup, voire énormément aux instituts d’influence US, il va falloir s’exécuter.
Cela posera quelques problèmes. Depuis mars, le sentiment des Ukrainiens n’a guère changé (sinon dans un sens encore plus négatif par rapport à l’OTAN) ; depuis que les sondages donnaient 14,8% d’Ukrainiens favorables à l’entrée dans l’OTAN, contre 63,8% défavorables ; depuis que Ioutchenko, en pleine campagne électorale, déclarait (le 9 mars) : « Tout le monde sait que sans un référendum personne n'acceptera d'entrer dans l'OTAN, ni dans l'Union européenne, ni dans n'importe quelle autre institution internationale où l'adhésion nécessite l'approbation de la population. »
Il n’est pas question de référendum sur l’entrée dans l’OTAN, les Américains n’en veulent pas. La raison est la meilleure du monde : un référendum donnerait un résultat très largement négatif. Une possibilité réelle est que la poussée US-Ioutchenko pour l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN conduise à de graves troubles dans ce pays.
Mis en ligne le 7 mai 2006 à 07H49