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4931• Jamais, donc, les effectifs de l’US Army n’ont été aussi bas (452 000 soldats et soldates) depuis 1940, qui est la dernière année de l’Amérique isolationniste, refusant des forces armées importantes, à la mesure d’ambitions impériales. • Paradoxalement, jamais les USA n’ont été engagés sur autant de fronts extérieurs et confrontés à autant de guerres larvées ou sur le point d’éclater (par la faute de leurs dirigeants). • Les dégâts causés par les exigences du wokenisme sont impressionnants. • Avec une interview du général Paul E. Valleley, de ‘Stand Up America’.
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L’idée que les forces armées de terre (US Army) sont à leur niveau quantitatif le plus bas depuis 1940 est une image symbolique dans la mesure où1940 est la dernière année d’isolationnisme avant l’entrée en guerre de 1941, dernière année d’une époque où, à part la parenthèse de 1917-1918 les USA refusèrent les engagements extérieurs. La référence de 1940 [niveau le plus bas depuis...] a déjà été utilisée (en 1974-1976), après les réductions budgétaires suivant la fin de la guerre du Vietnam et l’abandon de la conscription. Elles se trouvaient néanmoins à un niveau supérieur des actuels effectifs, bien qu’elles fussent en pleine période de crise interne après les remous d’insubordination des années 1969-1972 au Vietnam, et alors que les forces US se trouvaient à un niveau minimal d’engagement hors des USA.
Les réductions budgétaires avaient été voulues par le président Nixon, qui avait tenté de réduire l’influence du complexe militaro-industriel. L’intensité de cette bataille, qui est la cause initiale du Watergate qui doit être perçu comme une conspiration de l’état-major des forces armées contre le président, est illustrée par cette anecdote qui résume assez bien le drame du pouvoir politique aux USA, et donc, finalement, le drame où se trouve plongée aujourd’hui l’Amérique :
« Le plus intéressant, en effet, concerne précisément les relations des deux hommes avec le Complexe militaro-industriel (CMI, ou “le Complexe” selon le degré d’affection de notre humeur lorsque nous en parlons – élément central du système en général). Parlons alors, d’abord, de Nixon. Nous rappellerons cette phrase étonnante, que nous citons souvent, du metteur en scène Oliver Stone dans son film ‘Nixon’ ; la scène montrant Nixon allant rencontrer, impromptu, avec son chef de cabinet Haldeman et deux gardes du corps, des étudiants contestataires au Mémorial Lincoln, lors d’une soirée en 1971, à Washington D.C. ; un cercle d’étudiants incrédules se formant autour du président, le pressant, l’interpellant, et soudain une jeune fille de 19 ans (l’âge est précisé) lui demandant pourquoi il ne fait pas tout de suite la paix au Vietnam, lui qui est président, qui a tous les pouvoirs et qui affirme vouloir faire la paix ; Nixon répondant par des généralités qui laissent pourtant entendre une expression de sincérité, disant qu’il essaie, que c’est difficile, parlant d’une voix presque oppressée…
» La jeune fille s’exclame soudain : “Mais on dirait que vous parlez d’une bête que vous n’arrivez pas à dompter!” Nixon repart, s’installe dans la voiture officielle, reste songeur puis, soudain, à l’intention d’Haldeman: “Bob, c’est incroyable, cette gamine de 19 ans, bon Dieu, elle a tout compris!” »
Il doit apparaître d’une façon évidente que, par rapport à cette référence de l’époque post-Vietnam que dépasse le chiffre actuel en faiblesse des effectifs selon leur proximité de ceux de 1940, les situations sont totalement différentes. C’est sur ce point, bien entendu, que la référence à 1940, qui n’était pas trop alarmante en 1974, est absolument catastrophique aujourd’hui.
• Le budget annuel de la défense (précision importante : en dollars constants) était passé du pic de 1968 (480 $milliards) à un plateau autour de 350 $milliards en 1972-1980. Aujourd’hui, pour cette deuxième période que nous considérons, le budget de la défense atteint officiellement 900 $milliards/l’an, quasiment à égalité avec les dépenses énormes de la guerre 1941-1945, – et en réalité, compte tenu des dépenses assumées par d’autres ministères et des dépenses hoirs-budget officiel, autour de 1 500 $milliards ; une fois et demi le budget de 1944 pour 452 000 hommes dans l’US Army contre un peu plus de 10 millions en 1944 !... Il est évident qu’aucune augmentation n’est envisageable qui puisse aider à résoudre les problèmes présents qui ne sont pas d’ordre budgétaire.
• La situation générale extérieure est aujourd’hui complètement différente de celle des années 1970. Les armées US sont partout engagées d’une façon ou l’autre, avec plus d’un millier de bases dans le monde et une participation indirecte active dans la plupart des conflits ou centres de crises importantes (Ukraine, Palestine, Yemen, Syrie-Irak, Taïwan, etc.) Cette situation fait que la faiblesse des effectifs, qui vient d’une crise du recrutement en chute libre et non d’une faiblesse budgétaire ni d’un refus d’expansion des forces, constitue un grave problème par le fait d’une faiblesse opérationnelle considérable.
En d’autres termes, la première période des effectifs les plus faibles depuis 1940 était un accident, une déviation temporaire d’une situation bien établie (celle que Nixon avait voulu changer). La seconde période, aujourd’hui, où l’US Army a les plus faibles effectifs depuis 1940 et bien entendu plus faibles qu’en 1973-1980, est le résultat d’une situation catastrophique d’effondrement dans tous les domaines, – notamment celui du recrutement. A aucun moment depuis 1995 (et les débuts de l’implication directe dans USA dans la crise yougoslave), une politique de réduction des forces, ou de désarmement à plus forte raison, n’a seulement été évoqué. Au contraire, l’on se trouve sur un pied permanent de renforcement et de proclamations guerrières, avec autant d’argent que l’on veut pour lancer toutes les expéditions possibles, – et le résultat est si catastrophique qu’il en devient, en un sens, de plus en plus catastrophique.
Cette crise catastrophique est niée par une partie importante du Système, les démocrates-progressistes actuellement au pouvoir et qui introduisent leurs conceptions wokenistes au sein des forces, – et en cela, aggravant encore la crise bien entendu. Un signe de l’importance considérable de cette crise du point de vue de la partie adverse est certainement que l’ultra-conservatrice association ‘Stand Up America’ ait accepté de répondre à un organisme d’information russe considéré en général avec la plus grande méfiance par cette faction politique. La personne qui répond à ‘Sputnik-USA’ est le général à la retraite Paul E. Vallely, président de ‘Stand Up America’. Il représente sans aucun doute un relais important de la partie des forces qui s’affirme comme extrêmement mécontente de la politique suivie par l’équipe Biden-Austin.
Diverses précisions sont données dans l’interview sur des situations et des mesures de restriction, auxquelles l’on peut ajouter l’annonce toute récente que l’US Navy va désarmer et mettre en réserve deux corvettes alors que la Navy poursuit depuis plusieurs années un but d’expansion de sa flotte qu’elle juge actuellement très insuffisante. La raison se trouve évidemment dans le manque de personnel, dont on sait qu’il est la cause principal du retour à son port d’attache de Norfolk du porte-avions CVN-78 ‘USS Gerald R. Ford’ (il manque 800 hommes pour un équipage complet).
Les raisons de cette situation que donne le général Valleley ne sont pas surprenantes pour les critiques du Système, et elles sont par conséquent d’autant plus intéressantes venues d’un homme et d’une association rattachés peu ou prou, quoiqu’avec de plus en plus de réticence, au Système. Il est très intéressant de voir confirmée par une voix institutionnelle l’effet catastrophique sur les forces, des politiques sociétales de la gauche progressiste, – wokenisme, LGTBQ+, etc.
On quitte ici le terrain strictement militaire pour un domaine politique et idéologique qui constitue une des causes opérationnelles principales de l’affrontement interne aux USA aujourd’hui. Il est remarquable d’observer que la situation dénoncée par Valleley s’est installée d’une façon extrêmement rapide, depuis 2020, correspondant à la crise du Covid, à la crise raciale, à l’élection de Joe Biden, etc. Il s’agit d’un signe convainquant, non seulement de la gravité de la crise, mais aussi de son caractère de quasi-insolubilité dans la mesure où elle déchire dans des affrontements sans possibilité d’accommodements les institutions jusqu’ici les plus solides dans l’esprit du public et pour la structure du Système, comme le sont les forces armées.
Désormais, si l’on cite la comparaison entre le destin de l’empire romain et celui de l’“empire américain”, on peut considérer que l’armée, y compris la Garde Prétorienne comme garante de la sécurité du régime, sont touchées de plein fouet. Ainsi en est-il des ‘forces spéciales’, considérées notamment par Seymour Hersh comme une sorte de Garde Prétorienne : ces forces ont été réduites de 3 000 hommes l’année dernière, – toujours par manque de recrues et de volontaires adéquats, – alors qu’elles sont de plus en plus nécessaires. Cela constitue une indication de l’urgence de la situation et du caractère systématique et aveugle qui préside aux mesures que l’on est obligé de prendre.
D’une façon générale, les divers caractères de spécificités existant dans les forces, leurs caractères spéciaux, leurs rôles parfois emblématiques et symboliques comme moyens d’entraînement psychologique des esprits, qui avaient été développés à partir du 11-septembre par des hommes comme Rumsfeld et toute l’équipe GW Bush et des neocon de l’époque, sont en train de disparaître dans un tourbillon crisique psychologique, un magmas de mesures sans le moindre rapport avec la possibilité de renforcement des services concernés. Les forces armées diminuent en nombre, en capacité, mais aussi en spécificités et en prestiges divers, sinon en attirance fascinatoire des esprits.
Par contre règnent la corruption, le favoritisme et l’inégalité, l’incompétence et l’irresponsabilité, le développement d’organismes parasites fondés sur des fariboles idéologiques extraordinaires, – tout cela est en plein développement, comme une sorte de kermesse des fous qui serait en fait une pandémie radicale d’anéantissement. Bien entendu, jamais l’influence corruptrice et de gaspillage de l’industrie d’armement n’a été aussi forte qu’aujourd’hui. Bien entendu encore, cette même tendance, avec plus ou moins de zèle, se retrouve dans toutes les forces armées de l’Occident-dépressif dont les capacités et les ambitions semblent désormais confiées aux département de communication, producteurs exclusifs de simulacres et de narrative diverses. D’où les remarquables performances des uns et des autres en Afghanistan, en Ukraine, à Gaza, etc.
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L'armée américaine étant actuellement confrontée à un déficit de recrutement, il est peu probable que le fait d'investir davantage dans le budget de recrutement améliore la situation, a déclaré à Sputnik Paul E. Vallely, général de division à la retraite de l'armée américaine et président de la Fondation américaine Stand Up America.
D’ici fin 2023, l’armée américaine ne comptera plus que 452 000 soldats en service actif, la plus petite force depuis 1940, a récemment rapporté Defense News.
Dans cette optique, le média militaire international a souligné un déficit de recrutement dans l’armée américaine qui pourrait entraîner la suppression de 3 000 soldats des opérations spéciales de l’armée avant la fin de cette année.
Il existe un certain nombre de facteurs qui ont contribué à la diminution des forces armées [américaines], a déclaré à Sputnik Paul E. Vallely, général de division de l'armée américaine à la retraite et président de la Fondation américaine Stand Up America.
Il y a avant tout la pandémie de COVID-19, au cours de laquelle un certain nombre de soldats américains ont été renvoyés de l'armée sans solde parce qu'ils ne voulaient pas se faire vacciner, selon Vallely.
"Et bien sûr, maintenant ils ont changé la donne, et ils essaient de ramener ces individus dans la force, mais cela ne se produit pas. Ils ne veulent pas revenir."
Le deuxième facteur, selon Vallely, était « la reddition et le retrait d’Afghanistan ». Il a fait valoir que "de nombreux futurs soldats ont décidé qu'ils ne voulaient pas entrer dans les forces armées en raison du manque de leadership de certains généraux et amiraux".
"Je pense que la troisième chose est que, sur la base de normes de performance de type racial plutôt que d'équité, ils vous sélectionneront en fonction de votre race, plutôt que de votre capacité à piloter un avion ou quoi que ce soit, selon ce que nous appelons la théorie critique de la race. , cela a à voir avec DEI, [à savoir] la diversité, l’équité et l’inclusion. »
Le général de division à la retraite de l'armée américaine a accusé l'aile gauche du système politique américain d'essayer "de vous juger sur la base de votre composition raciale, plutôt que sur votre capacité et votre habileté à mener certaines actions requises dans l'armée".
"Et puis il y a cette tendance à la diversité où ils sont devenus LGBTQ, et les jeunes Américains, pour la plupart, n'y adhèrent pas. Ils ne vont pas entrer dans l'Air Force, l'Armée ou les Forces Spéciales si il y a une personne transgenre à côté d'eux ou sous la douche, etc. Ce sont donc les problèmes qui ont affecté à la fois le ré-enrôlement et l'enrôlement de nouvelles personnes.
Vallely reste pessimiste quant à l'espoir du Pentagone que le fait d'investir plus d'argent dans le budget de recrutement aidera les recruteurs à attirer davantage de personnes dans l'armée. "Je ne pense pas que cela aura un quelconque effet", a-t-il fait remarquer.
Lorsqu'on lui a demandé s'il était raisonnable d'affirmer que les changements structurels à venir au sein de l'armée américaine reflétaient également les défis auxquels l'Amérique est confrontée à l'étranger et dans son pays, Vallely a souligné la crise migratoire en déclarant : « Ce que l'armée doit faire, c'est protéger notre frontière sud [américaine] ». ".
"Nous avons des milliers de personnes qui traversent illégalement notre frontière sud et qui sont financées et soutenues par les cartels mexicains. Notre armée doit donc faire quelque chose. Nous ne pouvons pas dépendre de la police ou des patrouilles frontalières dans la situation actuelle et cela va être un défi majeur. pour que les États-Unis protègent leurs frontières. Nous avons des gens qui viennent du monde entier", a-t-il ajouté.
Commentant la réduction imminente des forces d'opérations spéciales, Vallely a souligné que "de nombreux autres domaines sont touchés" et que, par exemple, l'armée américaine "manque effectivement de pilotes".
"Les forces spéciales ne représentent qu'un petit pourcentage de l'ensemble des forces armées américaines. Mais elles sont certainement très essentielles. Nous devons rechercher de nouveaux dirigeants, [et] de nouveaux généraux […] pour créer une force capable de contrer tout conflit. menaces nationales ou internationales pour nos citoyens", a conclu le général de division à la retraite de l'armée américaine.