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5361• Le président Macron a désormais sa place dans le florilèges des simulacres du bloc-BAO, USA en tête, développées pour venir à bout de l’innommable Russie. • Macron développe sa vision de l’extraordinaire succès de la diplomatie française/européenne vis-à-vis de la Russie, si grand succès que les USA s’en inspirent : “Manu au Pays des Merveilles”. • A côté de Manu trône Victoria Nuland, la fée-US aux 18 scénarios de riposte contre la Russie. • Tout cela n’est pas sérieux, dit-on, en concluant que Poutine et Biden s’arrangent en coulisses. • Voire...
Il devient extrêmement difficile de se laisser égarer jusqu’à offrir des commentaires sérieux et de quelque intérêt sur la politique étrangère des pays du bloc-BAO, pris comme un tout, sans beaucoup de nuances comme il convient au bloc-BAO tel qu’il s’est constitué derrière les apparences des anciennes comptabilités de la géopolitique.
Toutes ces politiques-en-une dépendent de perceptions étonnantes, celles du psychopathe, et de conceptions qui ne le sont pas moins, – celles du psychopathe devenu aide-soignant du psychopathe. Les unes et les autres voguent sur un océan perturbé de simulacres de tempête, dissimulant le véritable gros-temps et obligeant, par déterminisme-narrativiste, à poursuivre d’extravagantes affirmations formant un extravagant nœud gordien de logiques mensongères. On peut ainsi entendre des discours et des affirmations péremptoires dont l’extrême singularité par rapport aux vérités-de-situation laissent (devraient laisser) pantois, hésitant entre l’incantation catastrophique et le fou-rire qui détend les esprits contraints à suivre ces extravagantes pantalonnades.
Un maître de cette pratique de la communication est sans aucun doute le président français Macron, qui déroule dans une totale indifférence pour l’effet sur les jugements normalement informés et les caractères sensibles à la culture, des discours du niveau du Prisunic dans des matières souveraines et légitimes. Ainsi, nous est-il rapporté, de cette interview donnée à l’une de ses plateformes favorites du quotidien, ‘La Journal du Dimanche’ (JDD pour les amis).
Voici, selon une source absolument non-autorisée et même considérée comme pernicieuse, mensongère et ‘FakeNewsiste’ (Spoutnik-France du 16 janvier), un premier écho sur la situation du “dialogue” entre la Russie et les USA, à propos de l’Ukraine. Dans une audacieuse performance dialectique, Macron arrive à nous informer que les USA ont enfin déployer, au travers d’une “négociation” qu’ils auraient eux-mêmes initiée, la vertu suprême de « la stratégie du dialogue [qui] est toujours payante » ; ce qui laisse à penser que les USA cherchent depuis des années à ouvrir des “négociations” avec la Russie, et qu’ils les développent enfin, inspirés par l’exemple franco-macronien, en choisissant “la stratégie du dialogue”. (Ce qui laisse à penser [bis], puisqu’il y a choix, qu’on pourrait développer des négociations sans choisir la “stratégie du dialogue” ? « Bizarre ? Vous avez dit “bizarre” ? Comme c’est bizarre... »)
« Sur fond de négociations russo-occidentales houleuses à Genève, à Bruxelles et à Vienne, en matière de sécurité, notamment sur la situation à la frontière russo-ukrainienne, Emmanuel Macron s’est félicité, auprès du Journal du dimanche, de la voie du “dialogue” suivie, selon lui, par Washington. [...]
» Pourtant, pour le Président de la République, “les États-Unis font aujourd'hui ce qu’[il fait lui-même] depuis plusieurs années : ils parlent aux Russes”, ce qui n’est pas facile. Selon lui, cela est nécessaire “plus que jamais” si l’Europe ne veut pas en rester “à un statu quo inquiétant pour tous et pour notre sécurité collective”. »
Pour mieux asseoir sa maîtrise et laisser voir qui imite qui, c’est-à-dire suggérer que les États-Unis ne font qu’imiter les Européens, c’est à dire l’imiter lui, Macron (« les États-Unis font aujourd'hui ce qu’[il fait lui-même] depuis plusieurs années ») et les quelques-uns qui l’ont précédé, dans l’art difficile (“ce n’est pas facile !”) de parler aux Russes, on a droit à une remise en perspective dont on connaît le splendide débouché, qui est que la France et l’Allemagne sont les principaux constructeurs de “la paix”. Il s’agit des vénérables Accords de Minsk que les USA veulent s’annexer et auxquels la Russie (signataire et initiatrice de la chose) ne s’intéresse absolument plus, après avoir rempli les conditions qui la concernent, après avoir tenté sans succès de faire comprendre aux Franco-Allemands qu’ils devaient faire pression sur Kiev pour que cette bande applique toutes les conditions imposées dans cet accord à l’Ukraine, ce qu’ils n’ont absolument pas fait. C’est cela que Macron décrit comme l’œuvre majeure du “maintien de la paix” :
« Rappelant que c’est notamment en suivant la voie du dialogue que la France et l’Allemagne avaient toujours mené leurs négociations avec la Russie sur les accords de Minsk, Macron considère que c’est une “preuve que la stratégie du dialogue est toujours payante”. »
... Et, bien entendu, ce “maintien de la paix” est l’œuvre de l’Europe (France + Allemagne, le rêve), comme Macron le confirme aussitôt. Par conséquent, l’Europe, dont Macron réclame tant qu’elle soit une “puissance souveraine”, ne cesse de montrer, selon le même Macron, qu’elle l’est d’ores et déjà (Ce qui laisse à penser [bis], puisqu’il y a choix, qu’on pourrait développer des négociations sans choisir la “stratégie du dialogue” : « Bizarre ? Vous avez dit “bizarre” ? Comme c’est bizarre... »)...
Cela permet au reporteur dont nous rapportons les propos de poursuivre, notamment avec une courte citation de Macron où le “donc”, – « l’Europe n’a donc rien perdu de son influence et de son rôle d'équilibre », – est absolument succulent et goûtant, digne des plats des grands chefs les plus prestigieux du festin de la communication.
C’est une marque splendide, éclatante et ébouriffante du psychopathe en pleine action, dans le domaine de sa pathologie le moins voyant mais le plus absolument dévastateur puisque coulé dans un plaqué-bronze d’une logique de plaqué-fer dérivant de la plus terrifiante dévastation, tant d’information que de jugement, d’un esprit malade présidant à une horde d’experts en psychopathie plus qu’en politique étrangère. Néanmoins et masque en plus...
« Poursuivant, le chef de l’État français a considéré que “l’Europe n’a donc rien perdu de son influence et de son rôle d'équilibre”.
» Au mois de décembre, alors que Paris s’apprêtait à prendre la présidence du Conseil de l’Union européenne, Emmanuel Macron avait martelé à l’Élysée que l’Europe devait se donner les moyens d’être “puissante dans le monde” et “pleinement souveraine”. »
On arrête là avec le président-bouffe, qui passe le relais à un autre personnage-bouffe, Victoria Nuland. Elle est largement célèbre depuis le début 2014 et ses interventions dans la préparation du coup de force US du Maidan en février 2014, notamment des coups de fil jusqu’à un fameux« Fuck the EU » (« Que l’UE aille se faire foutre ») du début février 2014. Nuland est l’incarnation même, à la fois des ‘Harpies’ d’Hillary, à la fois du coup d’État kiévien déguisé en ‘révolution de couleur’ par la CIA alliée aux groupes nazis-ukrainiens (type-‘Pravy Sektor’). Depuis 2005, lorsqu’elle fut nommée ambassadrice des USA à l’OTAN, Nuland réapparaît dans toutes les administrations, par la porte ou par la fenêtre, toujours aussi guerrière-de-salon, archétype d’une bureaucratie extraordinairement idéologisée et belliciste.
Sa dernière sortie nous montre à la fois cet aspect belliciste, et cet aspect de bureaucratisation jusqu’à la folie... Le conte pourrait se nommer “Victoria et les18 scénarios”, dans une interview au ‘Financial Times’ (citée par l’habituel traître RT.com), – nous voulons dire par là que nous sommes vraiment entre gens sérieux, avec le souci de la précision, de la technicité et de la haute vertu morale...
« Les États-Unis ont quelques 18 “scénarios différents” dans leur manche pour réagir à toute forme d'attaque russe contre l'Ukraine, a averti la haute fonctionnaire Victoria Nuland, promettant d'infliger une “souffrance terrible” à la Russie au cas où ce pays se lancerait dans une telle aventure.
» Mme Nuland, qui occupe actuellement le poste de sous-secrétaire d'État aux affaires politiques dans le gouvernement du président Joe Biden, a proféré cette menace à peine voilée dans une interview accordée au Financial Times publiée samedi.
"Je ne vais pas détailler 18 scénarios différents [...]. Je dirais simplement que notre engagement et la conversation que nous avons avec nos alliés visent à infliger une souffrance terrible, très vive et très rapide, si la Russie fait ce geste sous quelque forme que ce soit”, a déclaré Mme Nuland. »
Dix-huit (18) scénarios ! Même avant l’attaque de Pearl Harbor, les divers services de planifications US n’avaient pas plus de 3-4 scénarios de riposte à une attaque japonaise officiellement inattendue. Là, que du contraire ! C’est la bureaucratie en hypersonique : 18 scénarios de riposte, adaptés à la forme, au poids, à la vilenie de l’attaque russe. Cette fois, ce ne sera pas comme en 2014, où l’on laissa 36 attaques russes sans réponses dignes de ce nom, – scandaleusement ratées par la DRM (renseignement militaire) française, qui assura aux parlementaires français, début 2015, n’avoir détecté aucune attaque russe ; la Ligne Maginot, quoi !
Il est bien entendu que parmi ces 18 scénarios de la riposte de la civilisation occidentale, des sources bien informées auprès de sources crédibles vous laissent entendre que les planificateurs US en ont prévu au moins 20 qui sont constitués de terrribles sanctions hypersoniques, jusqu’à la “nucléaire” elle-même, – éjecter la Russie malodorante du réseau SWIFT...
Là-dessus, on apprend, encore des bruits de matamore, dans le ‘bulletin’ n°61 de Xavier Moreau (voir à partir de 15’10” de la vidéo), pour ‘Stratpol’, que le patron de la banque-mastodonde russe ‘Sberbank (rebaptiséed‘Sber’), Guerman Gref, pourtant jusqu’alors considéré comme un libéral “occidentaliste” (les libéraux russes favorables à l’Occident), vient de déclarer que la banque serait prête à fonctionner en cas de sanctions, notamment en cas d’interdiction du réseau SWIFT ; cela montrant que les Russes continuent à s’adapter, et qu’ils ont désormais un réseau opérationnel permettant de se passer de SWIFT, et que les sanctions US sont le meilleur incitatif pour que la Russie s’équipe avec zèle des outils les plus nécessaires pour se passer du bloc-BAO. Commentaire de Moreau à propos du “conte des 18 scénarios“ de Nuland : « Tout cela n’est pas très sérieux. »
Dans le même bulletin déjà cité, Moreau reprend une analyse qu’il a déjà développée, à savoir qu’il se développe une entente sinon secrète, dans tous les cas tacite, entre Poutine et Biden pour qu’il n’y ait aucun risque de guerre en Ukraine, – au moins, pour ce qui concerne le président US, jusqu’aux élections de novembre 2022. Il avance deux faits qui, selon lui, soutient cette analyse pour le côté US (le seul à éventuellement envisager un conflit dans un cadre simulacre où la Russie est fantasmée en agresseur). Le premier est le plus intéressant parce qu’il s’agit d’un acte public, mettant en scène des acteurs divers, identifiés, libres de leurs actes, etc.
Moreau part du principe, – complètement improbable, selon nous, sinon absolument contestable, – que « Biden, contrairement à Trump, contrôle sa majorité au Sénat et à la Chambre ». D’abord, Trump n’a jamais eu une telle majorité dans les deux chambres, ensuite si quelqu’un contrôle quelqu’un, c’est la majorité démocrate au Congrès qui contrôle Biden, et ensuite, plus probablement, c’est : “personne ne contrôle personne”, – règle générale, d’ailleurs, à “D.C.-l’hyperfolle” aujourd’hui.
S’appuyant sur cette proposition, Moreau estime que l’échec du sénateur républicain Cruz à faire voter des sanctions pour bloquer le gazoduc NordStream-2 montre bien que Biden “tient” sa majorité démocrate et ne veut pas d’ennuis graves avec la Russie (“au moins d’ici novembre 2022”). Effectivement, le projet de loi déposé par Cruz et repoussé est un événement très intéressant, mais pour un tout autre enseignement, et dans une complexité beaucoup plus grande où domine l’affrontement démocrates-républicains.
Décomposons la chose...
• Le sénateur Cruz, un républicain plutôt “dur” (contre la Russie) mais très fortement antidémocrates (anti-wokeniste), introduit un projet de loi (loi S3436) :
« ... Le projet de loi 3436 du Sénat aurait donné deux semaines à la Maison Blanche pour imposer des restrictions de voyage, des gels d’actifs et des interdictions de faire des affaires avec des entreprises américaines pour les personnes impliquées dans le gazoduc qui va de la Russie à l'Allemagne. »
• L’administration Biden milite contre ce projet de loi selon deux arguments : il interfère sur les actuelles négociations avec la Russie et su la dialectique antirusse, en privant Biden d’une menace contre la Russie ; il risque surtout d’interférer négativement dans les relations des USA avec la nouvelle équipe dirigeante allemande qui est en train d’ajuster sa position vis-à-vis de NordStream-2. Nuland explique la politique de Biden le 11 janvier, qui est surtout de renforcer la position dure de la nouvelle équipe allemande :
« Mardi 11 janvier, la sous-secrétaire d'État américaine aux affaires politiques, Victoria Nuland, a déclaré aux journalistes que Washington tentait toujours de bloquer la certification du projet [NordStream-2]. “Ce que nous faisons maintenant, c’est travailler avec les Allemands, travailler avec l’UE pour ralentir leur examen de la mise en œuvre du pipeline”, a-t-elle déclaré. “Le gouvernement allemand actuel a pris des mesures importantes pour y parvenir, et il a également reconfirmé l’accord que nous avions avec le gouvernement précédent en ce qui concerne ce qui se passe avec NordStream-2, – à savoir qu’il est suspendu si la Russie agresse l'Ukraine.”»
• En fait, NordStream-2 implique également un important enjeu intérieur : les républicains sont contre pour favoriser les exportations de gaz US vers l’Allemagne (ce que Trump réclamait en en faisant une façon indirecte pour l’Allemagne de “payer” l’effort de défense US dans l’OTAN, et ce que le sénateur Rand Paul a dénoncé comme du « protectionnisme provincial » en votant contre) ; les démocrates sont plutôt hostiles à cette façon de voir pour des raisons environnementales, avec une forte proportion d’adversaires de l’exploitation supplémentaire qu’impliqueraient ces exportations, et les dégâts environnementaux qui en résulteraient (Biden a supprimé un projet d’oléoduc interne aux USA pour cette raison). Néanmoins six démocrates ont voté (le 13 janvier) pour le projet de loi par antirussisme.
« Six démocrates ont fait défection pour soutenir la proposition, mais ce n'était pas suffisant. Le vote final a été de 55-44, ce qui n'est pas suffisant pour atteindre les 60 voix nécessaires à l'adoption. Le sénateur Brain Schatz (D-Hawaii), qui a été testé positif au Covid-19 jeudi, n’a pas voté.
» S’exprimant contre le projet de loi au Sénat, Rand Paul (R-Kentucky) a déclaré que la proposition ne concernait pas la sécurité nationale mais le “protectionnisme provincial”, car ses partisans venaient d’États producteurs de gaz naturel. Il a été le seul républicain à voter contre le projet de loi. »
• Mais surtout, comme on le voit, le projet de loi a été adopté (55 voix contre 44) ; il n’a pu être repoussé qu’en déposant une annonce de ‘Filibuster’, qui implique de hausser la majorité requise (renforcée) à 60% des voix et évite la vieille pratique du “flibustier” consistant à bloquer le vote par des interventions interminables à la tribune. Du coup, le vote prend une importance intérieure soudaine et considérable. Biden tente actuellement d’abolir ou d’écarter la pratique du ‘Filibuster’ et le vote à la majorité renforcée pour faire passer des lois essentielles de son programme (votes contrôlés par la puissance fédérale et non plus les États, extension de la Cour Suprême à 14 Juges, etc.). Le prétexte officiel avancé est la vétusté de cette pratique du ‘Filibuster’ : que devient-il alors que les démocrates eux-mêmes viennent d’en user contre le projet de loi S3436 ? Certains estiment que le véritable but du sénateur Cruz était de faire indirectement, selon la logique même des démocrates défenseurs de l’environnement, la démonstration de la validité très “progressiste” du ‘Filibuster’... D’où ce commentaire d’un site archi-conservateur qui montre précisément que l’antagonisme avec la Russie n’est qu’un sujet annexe (une “cerise sur le gâteau”) :
« Vous n’auriez pas pu mieux écrire ce scénario, et je suis sûr que Ted Cruz savait exactement ce qu’il faisait ici. Il a choisi le bon moment pour montrer une fois de plus à quel point les démocrates sont des hypocrites enragés. Le fait que l’arrêt du projet de loi représente également une victoire massive pour les Russes n’était que la cerise sur le gâteau. La Maison Blanche a en fait passé la semaine dernière à faire du lobbying pour Poutine dans cette affaire... »
L’exemple doit être apprécié comme extrêmement démonstratif : aujourd’hui, aux USA, les questions intérieures de la crise de l’américanisme écrasent tout le reste, qui devient plutôt “noyau de cerise sur le gâteau”. Notre propos est d’en déduire qu’il n’y a pas de politique étrangère, comme il n’y a pas de réelle direction présidentielle. Il y a une bataille intérieure continuelle, avec la fortune changeant de camp, et des objectifs complètement intérieurs. On a souvent reproché aux USA d’être trop tournés vers l’intérieur, et la critique reste fondée ; mais elle est largement dépassée et dévaluée par l’extrême importance des événements actuels aux USA. Il est complètement évident que les événements aux USA sont beaucoup plus importants que les événements en Ukraine, et que l’exploitation des événements en Ukraine, qui est épisodiquement reprise par les bellicistes (neocons et R2P), n’ont d’intérêt réel que dans la mesure où ils ont certains effets intérieurs.
L’affirmation d’un Biden conduisant sa politique et “tenant sa majorité” au Congrès, qui est un raisonnement rationnel tendant à rationnaliser une situation irrationnelle, remonte selon nous à une autre époque (disons, celle de la Guerre Froide, où l’irrationalité était largement contenue). Aujourd’hui, pour appréhender les secousses de la politique extérieure, il faut d’abord appréhender les effets, non pas d’une politique intérieure maîtrisée, mais d’une crise intérieure elle-même parcourue d’un désordre insaisissable de secousses imprévisibles, rendant compte d’une situation irrationnelle. La raison doit être utilisée, aujourd’hui, non pour rationnaliser ce qui ne l’est pas, mais pour prendre une mesure exacte de ce qui n’est pas rationnel, en acceptant cet état irrationnel de désordre. Cela ne signifie pas qu’il y aura (ou non) la guerre en Ukraine avant les élections de novembre 2022 ; cela signifie que la situation en Ukraine n’a nullement l’importance qu’on est conduit à lui donner, d’ailleurs logiquement mais l’irrationnel se fiche de la logique, et que par conséquent des effets insaisissables et imprévisibles peuvent l’affecter dans tous les sens, sans le moindre rapport avec la situation objective en Ukraine et, encore moins, avec le babillage irresponsable de Macron.
Mis en ligne le 17 janvier 2022 à 20H10