Maintenant qu’on a signé avec Moscou, “US Go Home”

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Rude coup pour les plans du Pentagone et de Washington. L’Ouzbekistan a donné six mois aux USA pour quitter la grande base de Karshi-Khanabad, ou “K2”, établie peu après l’attaque du 11 septembre 2001 pour servir de support essentiel à l’offensive américaine (avec les alliés ad hoc, comme dit Rumsfeld) contre l’Afghanistan.

Pourtant, tout semblait marcher comme sur des roulettes. Certes le président Karimov était ce qu’on sait qu’il est, mais c’était la version postmoderne de la fameuse phrase des années cinquante concernant un dictateur sud-américain attentif aux américains (“He’s a bastard but he’s our bastard”). Puis, au mois de mai, Karimov a exagéré: des massacres un peu trop voyants. Après un moment d’hésitation, Washington s’est souvenu que la démocratie et les droits de l’homme constituaient son fond de commerce préféré. Washington a froncé les sourcils. Poutine en a profité pour pousser son avantage auprès de l’affreux Karimov. Badaboum !:

« The United States has been given six months to shut its airbase in the central Asian state of Uzbekistan in an ultimatum that is a snub to Washington and a boost for Russia which has been deeply uneasy about the presence of the US military in an area it considers its back yard. »

Quant à l’accord que viennent de signer Russes et Ouzbecks, c’est également dans l’intention d’écarter un peu les envahissants Américains (et les Occidentaux), selon l’ancien ambassadeur britannique à Tachkent Craig Murray : « This is about the Karimov regime's decision to turn to Gazprom and the Russians, not the US, to develop Uzbekistan's oil and gas. This deal was brokered between the President's daughter, Gulnara Karimova, and Alisher Usmanov, the Uzbek-born Russian who bought 27 per cent of Corus [British Steel]. They were concerned that Western companies could build centres of wealth not under their direct control. They have decided to turn to Russian and Chinese state companies for investment. »

En langage de la CIA, on nomme cela “Blowback”, ou bien “coup de fouet en retour” si vous voulez: lorsque les avantages saisis sans ménagement, par le jeu de la force pure, deviennent impossibles à maintenir sans vous exposer à des contradictions insupportables, — et lorsque les autres, bousculés un instant, décident d’en profiter pour tirer quelques marrons du feu à votre désavantage.


Mis en ligne le 1er août 2005 à 15H40