…Mais le Complexe qui appelle à l’aide l'“exception française”?

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Malgré les commandes courantes considérables de la machine de guerre US et les bénéfices également considérables qu’il reçoit, le Complexe militaro-industriel US, le CMI, est inquiet. D’une façon générale et selon les méthodes US, les bénéfices n’ont aucune valeur indicative du point de vue de l’évolution structurelle de l’industrie concernée, particulièrement dans ces industries du CMI qui demandent de très forts investissements. Ces bénéfices vont essentiellement aux actionnaires et ont une très faible valeur d’investissement et de modernisation.

D’autre part, une partie de plus en plus importante du budget du Pentagone va vers les contractants privés pour leurs services opérationnels, de “reconstruction” dans les guerres extérieures, etc. Cela réduit d’autant la part du budget du Pentagone allant à l’entretien et à la modernisation de la base industrielle et technologique du Complexe, concernant les systèmes d’arme eux-mêmes.

C’est dans ce contexte qu’il faut placer l’appel à une “aide publique” de $6,4 milliards de Marion Blakey, qui dirige l’association des industries aérospatiales US (Aerospace Industries Association), pour permettre la création d’emplois et la modernisation infrastructurelle. L’intervention de Blakey est faite auprès de Reuters, le 16 décembre 2009. Elle demande cet argent à partir des fonds TARP (Troubled Asset Relief Program) réunis pour fournir une aide publique aux banques lors de la crise de l’automne 2008, et qui se sont surtout avérés être un chaos de gestion et de distribution tel qu’il reste effectivement des sommes éparses importantes qui n’ont pas été utilisées.

La plaidoirie de Blakey, républicaine militante et adepte évidemment intangible du secteur privé contre tout interventionnisme public, nous vaut cette tirade dithyrambique des méthodes européennes françaises d’intervention de l’Etat pour protéger et renforcer les industries stratégiques. On comprend que la logique des nécessités de la réalité autant que des intérêts particuliers n’a, au cœur du système, que des rapports épisodiques avec la rigueur idéologique qu’il est nécessaire d’afficher.

«Blakey also suggested that President Barack Obama could borrow a page from French President Nicolas Sarkozy's playbook to boost his economy. A jumbo stimulus loan championed by the conservative French leader could be a model for job-boosting investments needed in the U.S. aerospace industry, she said. “(We) have folks looking at it right now because we were encouraged by how ... forward-leaning they are being in Europe on this, and perhaps it is a model for us,” said Blakey, a prominent Republican.

»Her remarks contained an unusually warm endorsement for traditionally interventionist French policies, demonstrating how the economic crisis has upset the status quo on both sides of the Atlantic.

»Sarkozy, anxious to take a lead in responding to the global crisis, has been portrayed in France as a rival to Obama on the world stage and is reported to have criticized the U.S. leader in private over some of his actions since he took office.»


Mis en ligne le 22 décembre 2009 à 06H58