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472La crise financière déclenche également une sensation d’exaltation chez les plus radicaux, et une surenchère chez eux du système qui en et la cause. La crise elle-même est perçue comme une bonne chance (comme le secrétaire au trésor Mellon, milliardaire US fameux, disait au président Hoover en 1931, commentant les files de chômeurs devant les soupes populaires que la crise était une excellente chose pare qu’elle allait “épurer le marché du travail en nous débarrassant des incapables et des bons à rien”).
Le commentateur Gerald Baker du Times est de cette sorte. Pour lui, tout ce qui a été désigné comme les éléments qui provoquent et aggravent la crise doit être au contraire applaudi, renforcé, élargi. Il est bon que, sans le moindre rapport économique, un dépôt de bilan dans l’Ohio entraîne une faillite à Francfort, selon le principe de la globalisation. Tout le monde devient solidaire, ou enchaîné c’est selon. C’est-à-dire qu’un jour viendra, s’il n’est déjà là sans que l’ayons noté, où c’est la richesse, la prospérité universelles qui seront ainsi interconnectées, globalisées.Ce sont les lendemains qui chantent haut et fort, — ce qui fait qu’on a parfois du mal à comprendre l’hostilité de Baker pour le marxisme, sinon qu’il s’agit de l’hostilité pour un concurrent qui utilise la même logique que soi, qui a la même forme de pensée, la même psychologie.
Il y a la logique du croyant dans ce raisonnement, une logique inattaquable, appuyée sur la conviction inébranlable de la justesse absolue des principes sur lesquels elle s’appuie. Le radicalisme des qualificatifs règle l’affaire. Baker est un commentateur politique (spécialiste de la politique US) et il n’a que mépris pour l’attitude timorée des commentateurs économiques et financier, comme ceux du FT, qui s’inquiètent de quelques faits peu encourageants. Baker présence l’évidence que le totalitarisme de la pensée économiste néo-libérale (hyper-libérale) est d’abord installé dans les sphères politiques atlantistes et occidentales, beaucoup plus que dans le monde financier et économique. Le fait que son commentaire date du 23 août, quand tout semblait aller mieux, ne doit pas nous tromper. Aujourd’hui, Gerald Baker pense comme hier, et il pensera demain de la même façon, même au cœur de la tourmente. Il chérira la tourment, comme Mellon en 1931.
«The third reason for cheer in the current gloom is the stabilising interconnectedness of the global economy. This may sound odd. When someone defaults on a mortgage in Ohio and it causes a crisis for a bank in Frankfurt, isn’t there something wrong?
»On the contrary, financial innovation in the past ten years has enabled financial markets — and the customers they serve — to spread risk around the world. When troubles arise in one market it is much more efficient, and safer, if the consequences are spread thinly around the globe.
»The important lesson here, in fact, is that it is not an excess of free markets that has brought us low, but not enough. Widely available and reliable information is essential to the functioning of markets. The problems at too many banks and hedge funds this month is that they have invested in US assets, backed by dodgy mortgages that were wrongly categorised as healthy.
»But the biggest cause for comfort in the current crisis goes to the very heart of modern capitalism. Most of the coverage in the past few weeks has focused on the iniquity of an economic system so dependent on financial institutions. Trillions of dollars of financial assets slosh around the world every day at the flick of a switch. Doesn’t that make us horribly vulnerable to sudden changes of sentiment?
»The answer is no. In fact it is the very growth of global financial markets that has given us so much of the prosperity we enjoy today.
»We no longer have boom-and-bust economics. Instead we have long cycles of growth punctuated by short downturns; and that is thanks in very large part to the efficiency of our modern financial markets.
»The only really big danger in the current crisis is that we overreact to it. That in our panicky reaction to an inevitable fear of the inevitable, we insist on new regulatory burdens for our markets. That we shrink from the risk-taking that leads us to seek new markets in our increasingly interconnected — and prosperous — global economy.»
Mis en ligne le 29 août 2007 à 07H05