Mais pas du tout ! Israël va acheter le JSF

Nous voilà donc pris de court, ou la main dans le sac, – ou, dans tous les cas, deux ou trois doigts dans le sac par rapport à ce que nous écrivions le 14 août 2010 sur les hésitations israéliennes à propos du JSF. Peut-être agacé par les rumeurs sur cette indécision, peut-être pressé par les amicales pressions de ses amis US, peut-être découvrant que la fonction de ministre comprend la capacité de prendre une décision, le ministre de la défense israélien Ehud Barak a décidé, hier (voir AFP relayé par SpaceWar.com, ce 15 août 2010), de recommander la commande de 20 JSF/F-35… Tiens, pas 19 comme il avait été annoncé, soit avec un exemplaire de rabiot, et peut-être la réalisation que ce chiffre de 19 pouvait éveiller des soupçons...

«The minister “approved in principle” a recommendation by the military to purchase the F-35 or Joint Strike Fighter (JSF), a statement from his office said. Israel is initially expected to buy 20 of the aircraft in a deal worth an estimated 2.75 billion dollars, the top-selling Yediot Aharonot daily said in several reports published last week.

»Should the deal be approved by the security cabinet, it will be the most expensive weapons deal ever signed by the Jewish state, it said.»

La courte dépêche, qui reste rédigée en termes prudents, se termine par l’affirmation habituelle du n’importe quoi, lorsqu’on connaît les conditions draconiennes imposées par les USA à Israël sur les transferts de technologies, c’est-à-dire sur le non-transfert de technologies. Cette affirmation du n’importe quoi est renforcée par une autre affirmation du même domaine du n’importe quoi sur les capacités de “supériorité aérienne” du JSF, – une observation qui évolue effectivement dans la technique du virtualisme qui caractérise la présentation officielle, pour ce “camion à bombes” et rien d’autre qu’est le JSF, évidemment sans la moindre capacité d’acquisition de la supériorité aérienne : «Acquisition of the F-35, which is made by US aerospace and defence giant Lockheed Martin, will give Israel access to stealth technology that will provide it with air superiority over enemy anti-aircraft defences.»

Les premières livraisons éventuelles, si la commande est confirmée, sont annoncées pour 2015, ce qui représente à peu près le seul facteur qui correspond à la réalité, – mais, entendons-nous, la réalité d’aujourd’hui, puisque ce délai sera naturellement prolongé en fonction des problèmes de développement que continuera à rencontrer le programme.

Il serait complètement logique, loyal et de bonne composition d’attendre d’autres péripéties dans cette affaire de la commande israélienne. Il faut attendre la confirmation de la recommandation du ministre, puis le contenu du contrait de vente, puis les conditions et les délais de signature ; et, certes, toutes les péripéties qui viendront du programme lui-même, à Washington même, qui constituent la partie immergée de l'iceberg.

Mis en ligne le 16 août 2010 à 08H39