Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
702Avec les Anglais, tout est possible, — y compris qu’ils comprennent mieux que la plupart des Français un événement français aussi fondamental que le référendum du 29 mai. Cet Anglais, c’est Jonathan Steele, à bord du Guardian, le 31 mai, avec son article « The no vote was a shout of defiance — Elite group thinking has been defeated in France's Europe poll »
Voici la conclusion de notre Britannique préféré, avec, à la fin, son horrible et sacrilège proposition démocratique: « The real debates about reform should take place elsewhere. The French government was brave enough to launch what became a mature and reasoned nationwide seminar that, in spite of heavy media efforts to dragoon voters, produced real freedom of thought as well as freedom from the pressures of party loyalty.
» This was where “people's power” came in. It was a victory over elite group-think — pensée libre versus pensée unique. Other governments, Britain's included, should give citizens the same opportunity. »
Steele, déjà remarquable dans un article de commentaire avant le référendum (le 20 mai), montre qu’il a une ampleur et une liberté d’analyse assez peu commune, même au Royaume-Uni où la presse reste pourtant remarquable, sans parler bien sûr de la France qui étale par louches entières l’extraordinaire conformisme de ses intellectuels commentateurs. (Steele sur ce que représente le “non” pour l’establishment français: « It was a shout of defiance at intellectual Stalinism, masquerading as liberalism, which recognises only one side of an argument as respectable and pays serious attention to no one but those it already agrees with. »)
Pour Steele, la France, au contraire d’être retardataire, craintive, franchouillarde, etc., est simplement le pays européen d’avant-garde. Elle a soulevé le voile et montré, simplement, que le roi est nu: « Sunday's vote has highlighted the crisis of social democracy across Europe. »
Mis en ligne le 31 mai 2005 à 11H55