Mesure du désastre

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Le Teal Group, conduit par Richard Aboulafia, a publié un rapport sur l’état du programme JSF. (On connaît l’imperturbable optimisme du Teal Group pour ce qui concerne le JSF. Du coup, le ton beaucoup plus dubitatif de cette édition nous apparaît extrêmement significatif.) Les indications ci-dessous nous sont données par Michael Fabey, de Aerospace Daily & Defense Report du 15 avril.

Le rapport prend en compte le dernier rapport SAR du Pentagone, comme un aspect positif bien qu’il apparaisse d’une façon évidente que cet aspect positif est extrêmement contestable: «While the F-35 Joint Strike Fighter (JSF) program’s recent Selected Acquisition Report points to some cost stability within the program, the program still faces some serious challenges ahead, a recent Teal Group report says.»

Plusieurs faits intéressants sont mis en évidence :

• Le rapport constate la dégénérescence générale de la coopération industrielle multinationale qui constituait l’argument essentiel du programme. Le JSF avait été proposé à l’exportation comme une porte ouvrant sur l’établissement d’un tissu multinational fondé sur la capacité technologique de l’Amérique. Le résultat est du chacun pour soi, du point de vue US, chaque coopérant voulant profiter d’avantages propres: «Industrial “greed” abroad and program commitment at home continue to put the F-35 in the crosshairs, according to the report. “The industrial situation has degenerated into a beg-a-thon,” the report says. “For a program that was supposed to break the cycle of offset demands, F-35 has actually engendered nothing but industrial greed, fueled by implied promises and aggressive salesmanship.”»

• Le rapport reconnaît l’apparition d’une certaine concurrence, notamment le Gripen, et admet : «…there could be one or two defectors.» C’est certainement la première fois qu’un groupe d’analyse si complètement aligné sur les consignes du complexe militaro-industriel admet la possibilité de la défection de l’un ou/et l’autre coopérant(s) international dont on attend automatiquement une commande de JSF. Il s’agit d’une indication très sérieuse d’une préoccupation du Pentagone dans ce sens.

• Les questions internes sont abordées… L’exemple le plus précis et le moins encourageant est celui de la Navy. «Teal Group says the Navy embraces the JSF as much as it would “a proposal to go drink bleach. They aren’t sold on stealth, and they seem unwilling to pay a premium for it – in price or payload.” The Navy also is no fan of a single-engine plane, especially one that could actually threaten the linchpin of the service’s survival: the aircraft carrier. “There’s also the unpleasant prospect that the STOVL F- 35 version (U.S. Marine Corps version) could be nearly as effective as the CTOL naval variant, making large nuclear carriers relatively less appealing.” The Navy’s biggest problem with the F-35, the report says, seems to be that it is a joint plane. Joint planes threaten the Navy’s hope of ever getting a purely Navy combat aircraft again.»

• La question du prix est reconnue comme étant désormais très importante, avec comme limite à ne pas dépasser un prix par exemplaire de $70 millions… La remarque est d’autant plus importante que le prix “officiel” approche désormais les $70 millions et que le prix réel est considéré par nombre de coopérants comme autour de $120 millions. «Still, prime contractor Lockheed Martin has to keep the unit price down. The basic A model’s unit recurring flyaway cost needs to stay in the $50 million-$60 million range, Teal says. “If costs rise higher than $70 million, the qualities that make the F-35 unique will diminish.”»


Mis en ligne le 17 avril 2008 à 08H18