Mexico-en-Floride?

Les commentateurs, — en général membres de la MSM locale et internationale, et observateurs attentifs à la bonne santé des marchés boursiers, — sont dubitatifs, un peu condescendants mais secrètement incertains. Pour eux, les chances d'Obrador d’obtenir gain de cause auprès de la Cour fédérale mexicaine sont minces, très minces. Ce jugement ressemble également à un souhait, qui n’est pas exempt d’une certaine inquiétude qu’il ne soit pas rencontré.

Il s’agit de la contestation de l’élection, qu’Obrador a officiellement annoncée au cours d’une manifestation, le 8 juillet, à Mexico. Il a appelé ses partisans à une marche sur Mexico, qui commencera mercredi pour s’achever par une grande manifestation à Mexico le 16 juillet.

La manifestation du 8 juillet à Mexico a été diversement commentée, avec des estimations très variables. La presse étrangère a diversement réagi, avec le cas du Washington Post attentif à suivre l’événement d’une façon précise et documentée. Le Post annonce notamment des chiffres détaillés pour cette manifestation (« On Saturday, [Obrador] gave a mega-display of street power, drawing an estimated 280,000 people into the city center on a humid, drizzly afternoon, according to a Mexico City government estimate. »). Par contre, un journal comme le Daily Telegraph, qui minimise la manifestation de samedi, s’en tient à une réserve qui semble refléter le souhait que son indifférence annonce effectivement le sort de cette contestation :

« The fiery Left-winger made the claim at a rally of more than 100,000 supporters in the main square of the capital. [...]

» The Left-winger claimed, without offering evidence, that Mr Calderon's National Action Party had fiddled the ballot. Mr Lopez Obrador's appeal to the federal electoral court is regarded by most experts as having little chance of success. But his intransigence and calls for more mass demonstrations are sure to intensify the climate of uncertainty as the nation's financial markets reopen today. »

L’impression générale subsiste, selon laquelle le Mexique est dans une situation explosive, que la contestation d’Obrador et l’activisme de ses partisans pourraient effectivement faire basculer. Les partisans de Calderon, tout comme les milieux financiers et industriels qui le soutiennent, espèrent essentiellement que leur tactique d’“apaisement” et de minimisation des irrégularités étouffera dans l’œuf, par manque d’effet d’entraînement, la contestation d’Obrador.

Mis en ligne le 10 juillet 2006 à 08H24