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590Notre rubrique dite “mille milliards de milliards de…” portant sur le nombre de balles tirées par les G.I.’s en Irak se poursuit. La première question est : qu’est-ce qu’un G.I.’s fait le plus souvent en Irak : respirer ou tirer? En d’autres mots : un G.I.’s tire-t-il plus vite qu’il ne respire?
L’affaire du nombre de balles de petit calibre tirées par les Américains en Irak fait son chemin. Après Manufacturing & Technology News et Paul Craig Roberts, le Government Accounting Office (GAO) s’y intéresse. Le quotidien The Independent de Londres rapporte les précisions données par l’organisme gouvernemental et fait ses propres comptes: plutôt que 900.000 balles par insurgent, ce serait 250.000-300.000 qu’il faudrait compter. Peu importe : comme on ignore combien d’insurgent ont été tués, le champ de la spéculation est ouvert. Reste que le GAO rapporte bien que les Américains ont tiré 8 milliards de balles de petit calibre depuis 2002.
Diverses explications sont avancées très bureaucratiquement, pour expliquer cette avalanche extraordinaire de munitions. The Independent note: « A government report says that US forces are now using 1.8 billion rounds of small-arms ammunition a year. The total has more than doubled in five years, largely as a result of the wars in Afghanistan and Iraq, as well as changes in military doctrine. “The Department of Defense's increased requirements for small- and medium-calibre ammunitions have largely been driven by increased weapons training requirements, dictated by the army's transformation to a more self-sustaining and lethal force — which was accelerated after the attacks of 11 September, 2001 — and by the deployment of forces to conduct recent US military actions in Afghanistan and Iraq,” said the report by the General Accounting Office (GAO). »
A lire entre les lignes, on comprend l’emploi de tant de balles, notamment selon les tactiques « dictated by the army's transformation to a more self-sustaining and lethal force ». Ce sont les nouvelles tactiques anti-terroristes utilisées par les Anglo-Saxons, comme la tactique du shoot-to-kill employée par les simili-policiers britanniques le 21 juillet contre un jeune Brésilien tout à fait innocent et identifié comme un terroriste : 7 balles dont 6 dans la tête. Tactique héritée des règlements de compte du crime organisé américain. Le plus étrange, c’est qu’entre les tortures de l’humiliation gratuite et les 6-7 balles dans la tête, ces gens s’étonnent de n’être nulle part dans le domaine du renseignement. Leur étonnement répond à leur évolution générale : la lethal force et les balles par millions à la place de la pensée.
Mis en ligne le 25 septembre 2005 à 15H32