Mister Mueller Goes to Congress

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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Mister Mueller Goes to Congress

25 juillet 2019 – Ca devait faire pschitt, ça a fait “pouet-pouet”…Soyons plus rigoureux et disons-le, et je le dis : cela devait être explosif et ce fut un pétard mouillé qui ne nous a même pas rafraîchis, nous autres, par ces temps de canicule infâme et écrasante. Toutes les images sont bonnes pour décrire l’incroyable fiasco que fut l’audition du procureur spécial Mueller, hier, au Congrès des États-Unis où piaffaient les démocrates. ZeroHedge.com, qui décrit le désastre, va même chercher comme référence de son jugement l’anarcho-gauchiste Michael Moore, pourfendeur du capitalisme et des fascistes associés, qui ne prend pas de gants pour asticoter ses amis démocrates qui mettaient tous leurs espoirs dans Mueller, pour avoir la peau de Trump :

« Nous ne vous demandons pas de nous croire sur parole. Il suffit de lire le cinéaste Michael Moore, qui rend compte parfaitement de la sombre humeur des démocrates lors de la prestation de Mueller, mercredi :
» “Vieil homme frêle, incapable de se souvenir de choses évidentes, trébuchant, refusant de répondre aux questions essentielles… Je l'ai dit en 2017 et Mueller l'a confirmé aujourd'hui”, a tweeté Moore, ajoutant : “Vous tous, experts, modérés et démocrates boiteux, qui avez dit au public de faire confiance à l'estimé Robert Mueller, – fermez-là désormais.” »

Tout content Trump, qui tweete-en-masse comme on l’imagine, notamment un segment du présentateur Sean Hannity, sur FoxNews, nous entretenant sur le thème « La chasse aux sorcières est finie ! ». Il est vrai, d’après une quasi-unanimité rarement atteinte ces dernières années à “D.C.-la-folle”, que le Procureur Spécial s’est montré absolument, comment dire, –déplorable, comme dirait Hillary. Moi qui n’ai rien vu de son témoignage sinon un coup d’œil ici ou là, je peux le confirmer  : la plus grande affaire d’influence et d’ingérence du XXIème siècle, le terrible Russiagate, fut donc confié à un médiocre bureaucrate, péquenot des dossiers laborieux, incapable de se rappeler des points essentiels de son rapport, etc., etc.

Quelle surprise… On attendait “les Sorcières de Salem”, on a eu Les Pieds-Nickelés chez Zigomar. Comment pouvait-il en être autrement ? Depuis le début, cette affaire du Russiagate est une énorme tarte à la crème enrobée d’un simulacre portant un tailleur-Chanel pour faire plaisir à Hillary, dont il s’agissait de dissimuler les exploits. Qui croit sérieusement au sérieux de Russiagate ? Ceux qui ont cru sérieusement que les Russes, chars pétaradant et hélicoptères pétulant, et tout cela bien visible n’est-ce pas, avaient envahi 36 fois l’Ukraine entre mars et novembre 2014, selon les décomptes-sérieux du SUB local pas vraiment-sérieusement confirmés par la DRM ? Est-il vraiment nécessaire de s’acharner à démontrer ce que vaut Russiagate et, par voie de conséquence, ce que vaut le Procureur Mueller, qui a passé deux années de sa pauvre vie et dépensé un nombre impressionnant de $millions pour aboutir à ce qu’on connaît déjà (le vide incertain du rapport), et pour se révéler mercredi avec la stature que lui devinait déjà l’astucieux Michael Moore, – ce Mueller incapable d’exposer la grandeur de son œuvre, complètement hors-jeu comme on dit “hors-sol”, amateur, crétin du village, idiot assermenté et ainsi de suite, niais gigantesque et nain cérébro-spinal ?

Ainsi en est-il du Système : ses choix, notamment de ses employés et de ses petits commissionnaires, le révèlent dans toute sa gigantesque néantisation. Je ne sais pas, peut-être Mueller était-il assez bon ou disons pas trop mauvais comme directeur du FBI mais dès qu’il fut investi d’une mission spéciale et considérable, la liquidation du président-bouffe, il devint horriblement mauvais. Le Système est une malédiction puisqu’œuvre du malin, mais c’est aussi une infection, une puanteur de gangrène qui se transmet comme la peste, puisque pathologie de l’âme et de l’esprit. Nul n’échappe à cette loi fatale de la proximité du Mal… Car, voyez-vous, je dis, moi, que Mister Mueller Goes to Congress, comme monsieur Smith avant lui, est un être qui n’a rien de la substance du Mal en lui-même. Je le considère selon la recommandation de mon maître Plotin, avec sa chute vers le Mal certes, mais mauvais par proximité sans plus, un peu comme on dit “poste restante” :

« Car on pourrait dès lors arriver à une notion du mal comme ce qui est non-mesure par rapport à la mesure, sans limite par rapport à la limite, absence de forme par rapport à ce qui produit la forme et déficience permanente par rapport à ce qui est suffisant en soi, toujours indéterminé, stable en aucun façon, affecté de toutes manières, insatiable, indigence totale. Et ces choses ne sont pas des accidents qui lui adviennent, mais elles constituent son essence en quelque sorte, et quelle que soit la partie de lui que tu pourrais voir, il est toutes ces choses. Mais les autres, ceux qui participeraient de lui et s’y assimileraient, deviennent mauvais, n’étant pas mauvais en soi. »

Au reste, parler de “Mal” à propos de Mueller, des démocrates de “D.C.-la-folle”, du Russiagate et du président-bouffe, c’est faire bien de l’honneur si l’on peut dire, à tous ces messieurs-dames. La médiocrité empêche les grandes ambitions à cet égard et vous lie les mains dans le cambouis, car n’est pas diable qui veut en vérité (c'est résumer lestement l'enseignement de Plotin).

C’est pourquoi, parce que nous sommes dans une tragédie-bouffe et que tout est bouffe à ce compte-là, je vous annonce solennellement quoiqu’une fois de plus après tout, que rien n’est terminé et qu’on verra renaître de ses cendres-simulacres un Russiagate plus pimpant que jamais. Certes, Mueller aura été balancé dans une poubelle, ce qui est l’usage quand on est mauvais comme un cochon. Le Système consomme ses employés à la vitesse d’un éclair un jour de canicule postmoderne.

Hier, l’eau du Potomac était mesurée à 34° ; je vous assure, je l’ai vu sur LCI ; eux aussi, à “D.C.-la-folle”, ils ont leur canicule. Ils auraient dû confier le dossier du Russiagate à la jeune Greta Thunberg. Quoi qu’il en soit et en attendant, Russiagate continue son œuvre, sans craindre d’être arrêté. La preuve, indirecte mais formelle et immensément lumineuse d’intelligence : « Washington veut sanctionner Moscou pour son soutien à Maduro. »

Il n’y a pas de limites ni de frontières pour Russiagatequi est un monde-en-soi qui se fout bien du monde. Vraiment, finalement, – oui, tout bien réfléchi, ce nul de Mueller ne méritait pas qu’on s’arrêtât à lui. Moyennant quoi, je suis sûr qu’il a déjà commencé le manuscrit de son bouquin, avec un chèque d’un $million en à-valoir dans la poche, « Comment j’ai affreusement déçu le Système. » Une œuvre d’autocritique qui restera et inspirera les apprentis-Procureurs-Spéciaux qui seront plus tard, dans les années et décennies à venir, en charge du dossier-Russiagate.