Monsieur Verheugen nous confie que, après tout, tout bien réfléchi voyez-vous…

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Cette dépêche qui nous rapporte les considérations du Commissaire européen Guenter Verheugen au Sueddeutsche Zeitung du jour est à lire attentivement. Résumons par le constat que le Commissaire semble découvrir que « quelque chose de fondamental » est en train de se produire en Europe, que « cette crise touche à quelque chose de fondamental », et il va même jusqu’à éprouver l’impression que « le sol est en train de trembler sous nos pieds » (cela s’appelle un tremblement de terre).

« Europe needs more time to decide how to proceed with its troubled constitution following its rejection by French and Dutch voters, the vice president of the Commission was quoted as saying on Tuesday. “The original goal of bringing the constitution into force in 2007 cannot be reached anymore,” Guenter Verheugen told Sueddeutsche Zeitung. “It would be quite wrong to impose tight time limits at this point. A whole series of countries simply need more time for discussion to restore public trust in Europe,” he said.

» Verheugen said he had not been particularly surprised by the outcome of the French and Dutch referendums on the constitution but he said he was worried by the widespread mood of disillusion in the bloc. “The mood has changed everywhere where referendums are planned,” he said. “Something really fundamental has happened. A feeling of discontent that has been building up for a long time has spilled over. It is as though decades of practical experience with Europe has completely passed people by.” [...] “This crisis touches on something quite fundamental,” Verheugen said. “It needs a political answer, a clear strategy for Europe in the global age. We have to see leadership.” [...] “At the moment, I have the feeling that the ground is shaking beneath our feet,” he said. »

On devra absolument retourner à ce “Bloc Notes” du 9 juin, pour mesurer aussitôt le changement absolument sidéral qui est intervenu dans la perception, l’appréciation et la pensée du Commissaire Verheugen.

Signe de nos temps historiques, où le désarroi conduit nos dirigeants. Verheugen ne craint même plus d’afficher un si radical changement d’opinion qui le fait passer d’une exhortation aux peuples européens à poursuivre l’effort de la globalisation même si cela ne leur plaît pas (« The agenda must and will continue,, […] People must be told that globalization is our policy »), — à cette alarme extraordinaire qui le fait s’exclamer qu’il faut tout arrêter, qu’il faut s’imposer un temps de réflexion, essayer de comprendre, trouver un sens nouveau et ainsi de suite… La crise parle même à nos dirigeants : ça, c’est une nouvelle.


Mis en ligne le 14 juin 2005 à 19H22