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1301Un général russe, le général Vladimir Zaritsky qui commande les unités de missiles de l'armée de terre russe, a déclaré que des missiles sol-sol à courte portée Iskander (SS-26) pourraient être déployés en Belarus si les USA, la Pologne et la Tchéquie poursuivent dans leur intention supposée de déployer des éléments de la BMDE sur les territoires des deux pays européens. La nouvelle est présentée aujourd’hui par le Daily Telegraph (le déploiement en Belarus est présenté comme un deuxième possible point de déploiement du Iskander).
«Russia threatened to site short-range nuclear missiles in a second location on the European Union's border yesterday if the United States refuses to abandon plans to erect a missile defence shield.
»In what appeared to be a fresh attempt to divide the West, a senior army general said that Iskander missiles could be deployed in Belarus if US proposals to place 10 interceptor missiles and a radar in Poland and the Czech Republic go ahead.
»“Any action meets a counter-action, and this is the case with elements of the US missile defence in Poland and the Czech Republic,” said Gen Vladimir Zaritsky, the chief of artillery and rocket forces for Russia's ground troops.
»In itself, the warning is unlikely to alarm Western governments. Nato brushed off the suggestion yesterday. “Any discussion of targeting Western Europe with missiles, from any party, is a) anachronistic; b) unwelcome and c) unhelpful,” said James Appathurai, a Nato spokesman in Brussels.
»Russia, which insists that the missile shield is a plot to undermine its nuclear deterrents, has already said that Iskander missiles could be deployed in the Baltic enclave of Kaliningrad, which lies in EU territory.
»President Vladimir Putin has also threatened to retrain Russia's nuclear arsenal on targets within Europe.
»The creation of a second launch pad in Belarus, however, would allow Russia to place “tactical and psychological” pressure on neighbouring Poland, where public support for the proposed shield is low.»
… Nous pourrions même aller au-delà et avancer que la pression russe sur la Pologne concerne certes un pays où le soutien populaire pour le système BMDE est faible, mais où, surtout, à ce moment précis, un nouveau gouvernement va entrer en fonction, pour lequel la question du BMDE est centrale. C’est également et surtout ce gouvernement que vise la déclaration russe. (Si elle est officielle, cette déclaration n’engage pas pour autant le gouvernement russe ; disons que c’est une déclaration “semi-officielle”, en plus faite au conditionnel, – tous les éléments pour en faire effectivement une manœuvre de pression, qu’on peut accentuer ou relâcher à volonté.)
Les pressions et les manœuvres russes dans cette affaire du système BMDE sont redoutables d’efficacité et les Russes ne prennent pas de gants pour en user. Le but de la Russie est effectivement de diviser les Européens et les Américains. C’est, du point de vue russe, un but évident. Désormais, il y a, du côté russe, une volonté évidente d’appréhender cette affaire avec une vision antagoniste. Par leur maladresse, leur inconséquence, à cause de la pression bureaucratique du Pentagone pour développer un projet qui a un caractère provocateur évident, les Occidentaux et les Américains semblent donc être parvenus à leurs fins, une situation où sont réunies les prémisses d’une crise active évoluant vers une tension pressante pour la sécurité européenne. “Mission accomplished”, comme disait l’autre.
Mis en ligne le 15 novembre 2007 à 11H49
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