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4808L’Homme Orange sur les conseils d’un fabricant de détergents et archevêque d’une secte qui guérit toute les maladies avec des désinfectants a innové en thérapeutique. Il a prescrit, deux semaines après avoir recommandé lui aussi le dérivé d’un anti-malarique, la molécule d’hydroxychloroquine devenue fameuse en France, le nettoyage du poumon à grand renfort de lavage par des solutés à l ‘hypochlorite de soude. Le lendemain de cette ordonnance médicale, un pic d’appels à certains centres antipoison a été enregistré. Il fut modeste, les patients potentiels se sont montrés peu compliants.
Il est vrai que cette pandémie a été l’occasion d’innovations en manière de prescriptions médicales. Elles se font par voie de décrets, de pétitions, de vidéos postées, de tribunes et bientôt de référendums. Le tout magnifié et amplifié par les réseaux sociaux, chacun palpant une partie de l’éléphant, y va et multiplie commentaires et révélations.
Les passions se déchaînent alors que se perdent de vue de simples mesures de bon sens appliquées au Vietnam, pays plutôt dépourvu en ressources diagnostiques, port de masques respiratoires protecteurs et mise en quarantaine des personnes diagnostiquées et de tous leurs contacts. Pour contraignantes qu’elles soient car elles impliquent un traçage sérieux du fil potentiel contaminant, elles sont moins coûteuses socialement et économiquement qu’un confinement, synonyme de paralysie et de sidération.
Par ailleurs, le principe de la liberté de prescription du médecin qui choisit de prodiguer à un patient déterminé un traitement conforme aux règles de l’art est un acquis que ne peuvent venir entraver des décrets ou des édits. Cette liberté est d’autant précieuse quand font défaut des preuves irréfutables d’efficacité de protocoles contre une pathologie qui comporte un risque d’une évolution péjorative, limitée par la prémisse ‘primum non nocere’, en premier lieu ne pas nuire.
L’Homme Orange encourage le dé-confinement qu’il n’a jamais promulgué, laissant cette tache aux gouverneurs des États et aux maires des grandes villes. Aux Usa, à ce jour, sur les 960 896 (*) cas de Covid-19 recensés, 172 427 ont été sortis de la file ‘active’. 118 162 sont guéris et 54 265 sont décédés, soit un rapport de 32%. Calculée ainsi sur les cas ‘aboutis’, cette mortalité est à 23% en Espagne, 23% en France et 26% en Italie. Ces chiffres contrastent avec ceux des pays d’Asie. La Malaisie affiche 2,5%, la Corée du Sud 2,8%, quant au Vietnam, il n’y a eu aucune mort par le Sars-Cov-2 sur les quelques 300 cas enregistrés dont la majorité est aujourd’hui guérie.
Preuve magistrale est donnée que le traitement d’une épidémie se fait par des moyens épidémiologiques. Pas par des communications incohérentes faites par des ignares, fussent-ils diplômés, anciens Nobel ou chercheurs encore en activité. Sans l’humilité et hors les affirmations péremptoires et les suppositions non démontrées et ‘infalsifiables’, aucune avancée rationnelle ne sera possible dans l’épreuve posée à toute l’humanité par l’expansion d’un virus encore inconnu il y a moins de quatre mois.
Cette résolution de la maladie aux Usa avec près de 3 décès sur dix laisse présager d’une hécatombe qui compromet la réélection de l’Homme Orange- si toutefois les présidentielles étaient maintenues pour novembre. La chute prévue du PIB de 40%, les files d’attente devant les banques alimentaires n’y auraient pas aidé non plus.
Avec près de 800 000 patients COVID-19 aux Usa, il faudra compter 256 000 décès supplémentaires dans peu de semaines aux Usa, ce qui augure mal des chances de succès de l’Homme orange à l’eau de javel.
Néanmoins, l’Homme Orange, comme il sied au chef une puissance construite sur la prédation et la destruction, fait poursuivre les œuvres criminelles du Pentagone au Yémen, déjà aux prises avec la malnutrition du blocus, le choléra et maintenant le coronavirus. L’annonce de la prolongation du cessez-le-feu par les Bédouins du Nedjd est une façon pour eux de continuer une sale guerre, ingagnable, pendant le mois de Ramadan pour lequel l’Islam proscrit les conflits armés.
Dans le golfe arabo-persique, les tweets belliqueux adressés à la marine garde-frontière iranienne du même Homme Orange ne sont pas suivis d’effets. L’Iran dispose de capacités de brouillage de l’électronique embarquée sur la flotte étasunienne qui patrouille dans les eaux de ses provinces du Qatar et du Bahreïn. L’Iran vient par ailleurs de lancer un satellite sur une orbite à 430 km de la terre, de fabrication totalement indigène, pour surveillance et autres services. La révolution de 1979 a augmenté le niveau de vie médian de la population, élevé son éducation, constitué une classe moyenne urbaine même si le système n’exclut pas les inégalités. La gestion de la crise sanitaire COVID-19, – 92 sortis de la file active par la guérison et seulement 8% par l’issue fatale, – le classe plutôt dans les pays asiatiques. L’Iran a pu rassembler 300 000 volontaires pour faire du porte-à-porte pour expliquer les moyens de la lutte contre l’épidémie.
L’Homme Orange, dans les derniers mois de son mandat à la tête d’un Etat voyou, n’a pas hésité à superviser des opérations de brigandage. Plus de $30 milliards ont été volés dans les avoirs vénézuéliens déposés dans différentes banques étasuniennes ces deux derniers mois. De nouvelles sanctions ont été prises à l’encontre de la société nationale minière Minerven, rendant encore un peu plus exsangue une économie basée sur la rente pétrolière. Quelques mois après que le pantin de Washington, Juan Guaido ait été vu avec des narcotrafiquants colombiens, le parrain étasunien, convoitant plus peut-être le lithium que le pétrole du Venezuela, offre une prime sur la tête de Nicolas Maduro. Une résurgence sans doute, par ces temps troublés qui mettent à nu les tréfonds, des pratiques des garçons vachers à la conquête de l’Ouest.
L’arrogance, marque des fats, ne sera bientôt plus de mise. La refondation de l’économie avec relocalisation de la production est une voie possible quand une construction p échant par une extrême globalisation destructrice d’emplois et de l’environnement est en cours d’effondrement. Les échanges internationaux vont se contracter davantage. Le dollar y perdra sa préséance et tant que de nouvelles formes pour une monnaie de réserve et d’échanges fiables n’auront pas été instituées, les flux commerciaux verront leurs débits réduits.
Le Puebla Group, fondé par des leaders latino-américains, appelle pour l’annulation des dettes qui écrasent leurs pays sous des intérêts et des conditionnalités rendant impossible son extinction et le développement de leurs pays. Le Centre de géopolitique latino-américain émet le vœu qu’à l’occasion du COVID-19, l’économie soit centrée sur les besoins des populations, santé et éducation en premier, mettant les instruments financiers à leur service.
Les institutions financières internationales, FMI et Banque Mondiale, secouées par les faillites bancaires inévitables et les dettes souveraines insoutenables des pays qui les dominent, ne pourront que s’incliner devant une décision collective des pays victimes de leur usure.
Si l’humanité devait triompher de la pandémie, – elle réussira sans doute à le faire, – ce ne sera pas dans la configuration héritée de la deuxième guerre mondiale.
(*) Il y a plusieurs manières de comptabiliser la mortalité liée à un processus pathologique.
Celle de faire le rapport entre le nombre des décès sur celui des cas cumulé à instant-T est moins aisée de comparaison entre régions ou pays. Car le nombre fluctue selon les moyens diagnostics employés pour caractériser les patients porteurs du virus.
Ici, on a choisi le rapport nombre de décès/ nombre de patients guéris car ces données sont plus facilement comparables.
Aurons-nous assez rêvé pour l’aventure
De beauté, semé de graines assez pures
Que pointent à l’aube des récoltes mûres
Onguent des corps tatoués de meurtrissures
Qui fortifient les mains creusées de gerçures
Peinant à combler du monde les fêlures
à repriser d’accommoder les brisures.
Elles filent des futurs, nouvelle mouture.
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