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297909 novembre 2016 – Une fois l’événement accompli, seulement “alors”, on en prend la mesure. La victoire de Trump est une formidable victoire, non pas de Trump mais de la politique de “la rage cosmique” de l’électeur américain (je ne dis pas “électeur américaniste”, hein ! Sacrée nuance...). Cette victoire s’est faite contre toutes les forces du Système, mobilisée en permanence pendant des mois et des mois.
Selon Newt Gingrich, qui donnait une estimation à mon sens très raisonnable, cette opposition infamante et totalement illégitime, notamment pour ce qui est de la presse-Système, a couté autour de 20% des voix qui auraient du aller à Trump ; imaginez quel triomphe c’eût été... Pris entre mille commentaires, voici celui de Burt Prelutsky, lundi, la veille du vote, qui rappelait la formidable coalition montée contre The-Donald, ou plutôt je dirais encore, insistant, contre la “politique de la rage cosmique” de l’électeur américain :
« If Donald Trump manages to pull out a victory Tuesday, it will be a bigger upset than the one in 1948 when Harry Truman defeated Tom Dewey and the pollsters. Trump not only has to beat the odds by defeating the woman who has been expecting to be coronated for the past eight years, but defeat the media, as well as various members of the State and Justice Departments who have done everything in their power to rig the election. Worse yet, he will have to defeat the Never-Trumpers who put personal pique over the best interests of the nation. They’re the punks who are more distressed by someone who occasionally talks dirty than by a public servant who, by word and deed, has shown that she belongs in the big house, not the White House. »
L’électeur américain a infligé au Système une fantastique défaite... Mais, à mon avis, plutôt La Marne ou Verdun que Waterloo, c’est-à-dire The End of the Beginning, pour citer la phrase fameuse d’un acteur central de la deuxième Guerre mondiale, en gardant à l’esprit que la guerre en cours est bien autre chose, bien plus importante, bien plus décisive, et nullement dans le même champ ni le même sens, que la Deuxième Guerre mondiale.
Cette superbe victoire du type “seul contre tous” dans le chef de Trump, mais tout de même avec l’aide sinon l’injonction et la directive impérative d’un courant populaire sans précédent, et qui s’est exprimé comme il l’a fait grâce à la puissance du système de la communication, cette superbe victoire dis-je permet de mettre en place les forces pour l’affrontement majeur, – et, je l’espère, l’affrontement final. On sait que l’idée par ici, de par dedefensa.org, c’est que Trump va se trouver devant une tâche colossale. Allons-y pour Hercule et les écuries de qui-vous-savez, mais je crois qu’une autre analogie, du type-hollywoodien, est mieux appropriée au climat général.
Je pense que, pour l’essentiel des forces du Système en place à Washington, Trump sera à nouveau et plus que jamais “seul contre tous”. Alors ? C’est un remake type-postmoderne, si vous voulez, disons dans le genre Mr Gorbatchev Goes to Washington ; bon, Trump n’est ni James Stewart ni Frank Capra mais c’est un peu l’idée, vous voyez... Je ne pense pas qu’il (le président Trump) puisse faire autre chose qu’accepter la bataille contre l’establishment, la bureaucratie, le Système, ou bien il se noiera corps et bien et alors régnera le chaos. Notez bien que je suis un vrai et pur pessimiste-optimiste, car dans les deux cas la survie du Système est en jeu, par le biais de la survie des États-Unis d’Amérique, et donc le sort du Système est fixé d’avance par son caprice habituel surpuissance-autodestruction.
(Plein d’emphase, je me cite et en plus citant PhG lui-même en train de se citer, pardonnez-moi et pardonnez-lui : « Il n’y a pas si longtemps, j’en parlai en disant de lui : « La seule voie qui lui reste et qui lui est tracée est glorieuse, mais bien audacieuse : être le Gorbatchev des USA. » Je m’aperçois que j’ai oublié de rappeler que Gorbatchev a achevé son travail historique (que je continue à juger historique puisqu’il est venu à bout d'une chose qui avait en elle une ontologie renvoyant au Système) par la désintégration de l’URSS, et cela non pas comme un accident malheureux de mon point de vue, mais comme étant la seule manière, quoique lui-même (Gorbatchev) en ait voulu et pensé, de briser cette entité-là du Système. Un “American Gorbatchev”, en vérité, ne pourrait l’être qu’en achevant sa tâche à l’image du vrai Gorbatchev, par un travail de désintégration dont je ne puis dire quelle orientation il prendrait et ce qu’il donnerait dans sa nouvelle vérité historique et géographique... »)
Autrement dit et malgré quelques aspects extrêmement intéressants de son vague et vaste programme (d’autres sont par contre franchement peu ragoûtants), Trump sera tout entier occupé par sa grande “bataille de Washington”. Et il devra jouer le tout pour le tout... A l’extérieur, ce qui va être très intéressant, mais alors vraiment très intéressant, ce sont les effets de l’incroyable panique qui va parcourir discrètement les couloirs labyrinthiques de la basse-cour européenne où l’on se nourrira des restes du TTIP pulvérisé. Quant aux Français qui sont si pro-américains par les temps qui courent, ils vont pouvoir se sentir encouragés par l’exemple de leur modèle chéri.
Et puis voilà, Hillary égale à elle-même dans son rôle de Reine-couronnée-d'avance qui a raté le carosse a donc fait lors du moment inévitable ce qu’elle jugeait “outrageant” dans les intentions affichées de Trump lors du dernier débat : après que Trump eut atteint les 274 Grands Electeurs qui le consacraient président (il en faut 270 et tous les États n’avaient pas donné leurs résultats), elle refusa donc de concéder à ce moment la victoire à son adversaire, pour finalement céder à la tradition-Système lorsque Trump atteignit 278 Grands Electeurs. Hillary est restée Hillary jusqu’au bout, hargneuse comme au bon vieux temps. Hillary ou pas Hillary, parce qu’enfin Hillary devra bien commencer à s’effacer et nous passant à une ère nouvelle puisque The Show Must Go On, – je vous l’annonce, la vraie, la grande, – la bagarre ne fait que commencer pour nous conduire au Beginning of the End.
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